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Mali-Cedeao : La médiation des autorités traditionnelles africaines
Publié le mardi 21 decembre 2021  |  L’Essor
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© aBamako.com
Visite du président de la CEDEAO au Mali
Bamako, le 17 octobre 2021. Dans le cadre du suivi de la transition en cours au Mali, le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo- Addo, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, a effectué un déplacement à Bamako pour une visite de travail.
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La délégation des têtes couronnées, en séjour dans notre pays, a été reçue hier par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Ces légitimités coutumières entendent œuvrer pour éviter à notre pays de nouvelles sanctions de l’organisation ouest-africaine

Les autorités traditionnelles et coutumières du continent s’impliquent pour que notre pays et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) arrivent à un terrain d’entente sur la conduite de la Transition au Mali. Le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta a, en effet, reçu hier à Koulouba, une délégation du Conseil panafricain des autorités traditionnelles et coutumières (CPATC) conduite par son président, Son Altesse Dada Awiyan Kokpon Houdegbe du Bénin. Ces hautes personnalités sont venues écouter les autorités maliennes et l’ensemble des parties prenantes afin que la volonté du peuple malien soit prise en compte dans les décisions le concernant.

Après la rencontre avec la délégation et un tête-à-tête entre le chef de l’État et lesdites autorités, le prince Théophile Tatsitsa Gha, chargé de la Mission coopération et paix du Conseil panafricain et coordinateur du secrétariat technique permanent, a expliqué à la presse que son organisation a été informée qu’il y avait une réunion de la Cedeao qui pourrait infliger de nouvelles sanctions à l’État du Mali.

Il a précisé que les membres du Danbé-Ton du Mali ont invité leurs pairs du Conseil à intervenir pour dialoguer avec les chefs d’État de la Cedeao afin que la situation soit apaisée. Mais également pour que le Mali ne subisse pas des sanctions supplémentaires.

Selon le prince Théophile Tatsitsa Gha, le pays est déjà sous le poids de l’insécurité et de la pandémie de la Covid-19. Pour lui, les sanctions de la Cedeao pénalisent les populations du Mali. C’est pourquoi, il était important que les chefs traditionnels interviennent auprès des chefs d’État de cette organisation pour calmer la situation, et que les consultations nationales en cours au Mali puissent produire des résultats.

Le prince Théophile Tatsitsa Gha a indiqué que le président du Conseil a adressé une dépêche royale au chef de l’État ghanéen qui est le président en exercice de la Cedeao pour lui exprimer les préoccupations des légitimités traditionnelles et celles du peuple du Mali. Le porte-parole de la délégation a indiqué que le peuple du Mali et les autorités de la Transition ont accepté la voie du dialogue.

Il a précisé que le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, est réceptif à cette approche de dialogue qui puise dans les traditions maliennes.

En outre, le prince Théophile Tatsitsa Gha a rappelé que le Mali est un peuple de culture qui a gardé les valeurs culturelles. Aussi, il a souligné que le colonel Assimi Goïta a, dans le cadre de sa politique culturelle, institué la journée du 11 novembre pour rendre hommage aux légitimités coutumières. Pour le porte-parole du Conseil, le président de la Transition est tout à fait en accord, dans la philosophie et la ligne de conduite pour la préservation des valeurs culturelles africaines.
Les autorités traditionnelles et coutumières jouent un rôle important dans le réglement des crises dans nos pays

Selon lui, il sait qu’il faut dialoguer avec ses pairs de la Cedeao afin qu’ils puissent comprendre la situation particulière du Mali pour que les directives qui seront données ne soient pas celles qui viennent de l’extérieur. Mais celles qui rencontreront les aspirations du peuple malien. C’est pour cela, dira-t-il, que le Conseil est venu pour écouter le peuple du Mali afin d’aller auprès de la Cedeao pour dire quel est son sentiment.

«Nous ne sommes pas venus seulement pour écouter les membres du gouvernement», a-t-il précisé, avant d’annoncer qu’à partir de ce mardi, les consultations s’ouvrent. Car le Conseil est venu pour rencontrer les responsables politiques, de la société civile, des organisations religieuses afin de les écouter.

La mission du Conseil panafricain s’inscrit dans le prolongement des consultations nationales qui sont en cours. «Nous apportons seulement un regard extérieur pour soutenir les aspirations du peuple du Mali », a-t-il insisté. En outre, Théophile Tatsitsa Gha a souligné que les chefs traditionnels sont les gardiens des traditions.

À ce titre, ils sont au Mali pour parler au nom du peuple et non pour prendre parti. Ils sont là pour faire en sorte que ce qui sera décidé, qui sortira des consultations, soit la volonté du peuple du Mali pour ensemble, avec les autres frères de la communauté, trouver une situation apaisée afin que les populations ne subissent plus de sanctions.

L’audience s’est déroulée en présence du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo et du ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Mamadou Koné.

Auparavant, la délégation du Conseil panafricain des autorités traditionnelles et coutumières avait été reçue par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et les familles fondatrices de Bamako.

Dieudonné DIAMA
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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