Un nourrisson d’un mois et demi est au cœur d’un combat inédit à distance entre deux jeunes hommes alors que le mari abandonné n’a pas dit son dernier mot.
A l’origine, une arnaque de la jeune femme sans scrupule menée avec succès dès le début de sa grossesse. L’appât du gain l’a conduit à ne point trancher la délicate question entre le père biologique et le « père d’intention » de la fille depuis sa naissance. Un s’est empressé de reconnaître l’enfant en mairie, et figure donc comme son père sur l’acte de naissance. L’autre a fixé un ultimatum d’un mois pour le transfert de l’enfant dans le pays où il réside sans quoi il a menacé de se rendre à Bamako dans l’optique de récupérer sa progéniture.
La jeune femme en abandon de foyer l’a séduit ce dernier alors qu’il était en détresse affective dans une zone d’orpaillage d’un pays voisin. Malick sortait d’une relation très forte qui s’est très mal terminée. Il a été trompé et a eu beaucoup de mal à s’en remettre. Pendant des mois, il a vécu une traversée du désert sur le plan sentimental. Puis, un beau jour il a fait la connaissance d’une jeune femme qui voulait l’aider à sortir de l’état déprimant, « essuyer ses larmes ».Prudent, il a voulu faire connaissance avec elle avant de s’engager. Assétou a profité de la faiblesse et de la vulnérabilité affective de sa victime pour la convaincre de vivre sa période de grossesse auprès de ses parents. Malick séduit a payé le ticket de voyage et remis d’importantes sommes d’argent.
Le beurre et l’argent du beurre
Il a essayé de la joindre, elle n’a pas répondu. Puis, finalement il a réussi à l’avoir au téléphone après des jours et des jours de galère, elle était froide et distante souvent, parfois attachante. Avant et jusque après l’accouchement, Malick sollicité a procédé à un transfert d’argent. Et a commencé à développer une relation fusionnelle avec sa fille. Jamais, il n’a voulu faire un enfant pour ensuite l’abandonner. Cet enfant est toute ma vie.
Mais un grain de sable s’est glissé dans le mécanisme huilé. Dans le plus grand secret, Assétou, à peine posée ses valises à Bamako, s’est jetée au cou d’un jeune homme. Moins de deux mois plus tard, elle lui a annoncé qu’elle portait son enfant. Faire une croix sur cette grossesse lui est devenu impossible. D’ailleurs, Ibrahim en est fier, heureux. A en juger par ses cadeaux offerts et les préparatifs de naissance : habits neufs et richement brodé pour nouveau-né, savon, seau et baignoire, entre autres.
Le septième jour de la naissance, Malick et Ibrahim ont célébré chacun dans son lieu de résidence le baptême avec des fortunes diverses. Le premier a sacrifié un gros bélier, le second s’est contenté d’un animal moyen. Si Malick a menacé d’intervenir, Ibrahim, qui a avancé les colas, a suggéré de célébrer le mariage religieux en avril prochain. Le mari légal de la jeune fille s’est gardé pour l’instant de tout commentaire, mais de l’avis de son ami « il n’a pas donné l’air de renoncer à sa femme ».
Son destin avait été lié pour quelques semaines avec son promis un soir l’a emmené dans son nouveau foyer. Assétou alors âgée de 15 ans n’a pas son mot à dire, le mariage était arrangé. La nuit de noces, l’homme a palpé son corps et s’en est emparé. Elle a tremblé de tout son corps et s’est sentie très fragile et impuissante. Elle a peiné à réprimer des larmes et s’est promise devant intérieurement de fuir le village dès la première occasion offerte. Ce jour, qui devrait être le plus beau de ma vie, a été vécue par elle comme un calvaire.