La corruption et la délinquance financière sont devenues des sports favoris pour des cadres civils et militaires et des opérateurs économiques insatiables.
Que dire alors du bradage des ressources matérielles de l’Etat, de la gestion opaque des affaires foncières, de l’avènement des premiers milliardaires du Mali ? Ces odieux crimes économiques ne sont-ils pas des motifs valables de soulèvement des populations pour demander des comptes à ces politiciens véreux qui ont foutu leur pays en l’air ?
Comme si cela ne suffisait pas, la presque totalité du territoire est occupées par des forces obscurantistes, des bandits de grand chemin et des trafiquants de drogue.
La montée en puissance de l’insécurité avec son cortège des braquages diurnes et nocturnes coupe le sommeil aux maliens. Des personnes civiles et militaires sont sauvagement assassinées à longueur de journée. Niono, Bandiagara, Nara en sont un témoignage éloquent.
Des villages entiers sont incendiés ou abandonnées de force, des écoles sont fermées, le bétail est chapardé, les femmes enceintes ne sont pas épargnées lors de ces attaques sauvages et barbares.
Nos FAMA font de leur mieux sur le terrain mais ont-elles le matériel militaire adéquat pour mettre ces impitoyables bandits hors d’état de nuire ? Et tous ces colonels qui ornent les bureaux climatisés à Bamako, seraient-ils de grands malades au point de ne pas aller combattre au front ? Pourquoi la Communauté internationale rechigne-t-elle à aider le Mali dans cette guerre qui n’a que trop duré ?
Pourquoi les maliens dans leur ensemble ne se soulèveraient-ils pas pour dénoncer cette situation grave mais pas désespérée au lieu de faire tout un tintamarre pour soutenir la Transition ?
S’il y a un autre problème gravissime au Mali et qui n’épargne personne surtout les populations à faible revenu, c’est la cherté de la vie.
Les prix des denrées de première nécessité ont pris l’ascenseur sous le regard impuissant du Gouvernement qui joue au pompier. Les prix de l’eau, l’électricité, le carburant, le loyer sont aujourd’hui insupportables pour le malien moyen.
Pourquoi ne pas battre le pavé pour dénoncer avec véhémence le silence des autorités quant à la recherche de solution à cette situation intenable ?
Un autre phénomène contre lequel il faut se lever urgemment, c’est l’immixtion des religieux dans le jeu politique. Leur place n’est-elle pas à la mosquée ? Pourquoi s’afficher sur la tribune politique ? Pour tout ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, ils interviennent, prennent des positions et influencent les nominations des autorités. Ils veulent tout contrôler. Pourquoi ? Seraient-ils aujourd’hui piqués par le virus du pouvoir au point de chercher à créer des associations, des partis politiques bientôt pour tenter de briguer la magistrature suprême du pays ?
Pourquoi les maliens ne se soulèveraient-ils pas pour faire comprendre aux religieux pour qui nous avons beaucoup de respect et considération qu’ils n’ont aucun rôle politique à jouer ?
S’ils lorgnent le pouvoir aujourd’hui, c’est en partie dû aux tenants du pouvoir qui les consultent pour tout même pour boire un verre d’eau.
Alors excités partisans d’un soutien de la Transition en vue de sa prorogation, vous devez comprendre qu’il y a d’autres combats plus justes et plus nobles pour lesquels les maliens doivent rester mobilisés.
La construction du nouveau Mali en dépend. Les calculs politiciens pour des intérêts inavoués doivent cesser. Force doit rester au patriotisme, à la clairvoyance et à la bonne gouvernance. Que Dieu nous y aide.
Quand les maliens se trompent de combat!
Depuis un certain temps au Mali, un vaste réseau de divertissement de l’opinion publique nationale est en train de prendre corps. Il est savamment entretenu par une horde d’hommes et de femmes totalement coupés des réalités de leur pays. Pour se faire valoir et pour se faire entendre pour des raisons qu’ils sont les seuls à savoir, ils n’hésitent pas à inviter les maliens à sortir massivement pour soutenir la Transition ou sa prorogation.
Les mêmes oiseaux de mauvais augure ont décidé de s’abonner à une véritable campagne de dénigrement des personnes qui soutiennent qu’il y a mieux à faire pour le peuple malien. Trop de défis restent à relever.
Les vrais problèmes du Mali sont connus de tous. Il est impérieux de mobiliser toutes les forces vives de la nation pour y faire face.
Dans le pays de feu Modibo Kéita, premier Président du Mali indépendant, il n’y a pas d’école depuis 31 ans. Les espaces scolaires sont devenus des nids de violence et des champs de bataille qui voient régulièrement s’affronter élèves et étudiants entre eux pour des intérêts particuliers. Les professeurs sont insultés ou frappés.
Les années scolaires sont tronquées ou bricolées. Les grèves intempestives et massives sont devenues règles de conduite pour se faire entendre.
La valeur intrinsèque a cédé la place à l’attribution des notes sexuellement et monétairement transmissibles dans nos établissements fondamentaux, secondaires et universitaires.
Pourquoi les maliens ne se soulèveraient-ils pour dénoncer ces ignobles pratiques qui ont fini de tuer notre système éducatif ? Qui n’a pas d’élève et étudiant chez soi ? Allons-nous assister impuissants au naufrage de l’avenir de nos enfants ?