Depuis quelques heures, on assiste à des attaques ouvertes par voie de presse entre le procureur de la République près de tribunal de grande instance de la commune IV, Idrissa H Touré et l’ancien ministre de la Justice, garde des sceaux Mohamed Aly Bathily. Quand l’affaire Oumar Mariko remue les vieux démons entre les deux hommes.
L’affaire Oumar Mariko semble être un facteur propice pour les deux cadres de la justice malienne de régler pour de bon le différend qui les oppose depuis février 2014. Un différend qui serait né suite à « une suspension » du substitut du procureur Touré à l’époque par le conseil de discipline pendant que Mohamed Aly Bathily était ministre en charge de la Justice. Si Idrissa H Touré indique avoir été victime d’une décision « injuste » et « illégale » de Mohamed Aly Bathily à l’époque, chef du département de la justice, ce dernier affirme n’achever qu’un processus de suspension déjà engagé par son prédécesseur, le ministre Malik Coulibaly. Et de préciser que c’est d’ailleurs « une décision du conseil de discipline et non du ministère », pour réaffirmer que la personne du ministre n’en est pour rien. Le mal dans tout ça, c’est que les deux responsables s’attribuent des comportements peu orthodoxes à l’époque, même si ça reste à vérifier, du fait qu’il s’agissait des vrais acteurs de la justice sensés rétablir l’ordre et la quiétude partout où le besoin existe. Mohamed Aly Bathily accuse Idrissa H Touré de prendre une arme contre un collègue de travail en 2013 et de son côté, Idrissa H Touré dénonce une suspension « injuste » et « illégale ». Pis, accompagnée de la suspension contre procédure du salaire. Touré a, par ricochet étalé toutes les anomalies qui ont motivé cette suspension à l’époque par l’inspection du service judiciaire. Des vérités « incontestables » de « combine » pour le nuire, a-t-il fait savoir. De toutes les façons, ce sont des comportements qui n’honorent pas la famille justicière.
Mohamed Aly Bathily est quand même reconnu pour ses nombreuses propagandes sur les réseaux sociaux, mais les réactions du procureur Idrissa H Touré donnent une autre dimension à cette affaire d’où la nécessité pour les plus hautes autorités de la transition d’intervenir pour mettre fin à cette offensive qui met plutôt en cause le fonctionnement de la justice malienne et l’application des textes de loi par le pouvoir public.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS