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Développement économique et social : Coopération bilatérale, coopération multilatérale
Publié le samedi 8 janvier 2022  |  Mali Tribune
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Aucun pays ne pouvant vivre renfermé sur lui-même, dans la mise en œuvre de leur processus de développement économique et social, les pays entretiennent plusieurs types de relations avec d’autres pays. Ce que les spécialistes appellent la « coopération internationale » qui revêt plusieurs formes.
Selon le dictionnaire Larousse, la « coopération » vient du verbe « coopérer » qui signifie « agir conjointement avec quelqu’un ». Et la coopération est « l’action de coopérer : collaboration ».

Dans la coopération ou la collaboration, c’est le « principe de l’égalité » entre les membres. En règle générale, toutes les décisions sont prises à l’unanimité. Dès qu’un membre s’oppose à la prise d’une décision, c’est le blocage, elle ne peut pas être prise. La coopération entre les pays peut être bilatérale et / ou multilatérale.



I – La coopération bilatérale

D’abord chaque pays entretient des relations avec les pays frontaliers : c’est la « Coopération de bon voisinage ».

Cette coopération est quasiment « naturelle » même s’il y a des situations où des voisins peuvent ne pas se « parler ».

La coopération de bon voisinage est la première coopération bilatérale. Elle a permis à de nombreux voisins d’avoir un développement harmonieux.

Ensuite, le pays entretient des relations avec d’autres pays dans le monde : c’est la deuxième forme de « Coopération bilatérale ». Elle avait été très développée par le Président Modibo Keita. La coopération bilatérale a permis au Mali d’avoir ses premières industries et entreprises dont on cite :



La « Société des Conserves du Mali (Socoma) de Baguineda » fruit de la Coopération avec la Yougoslavie
La Société des Sucreries de Dougabougou et de Seribala, (Sukala-SA) fruit de la Coopération avec la Chine.
L’Usine malienne des Produits pharmaceutique (UMPP) fruit de la coopération avec la Chine
La « Société de Construction radioélectrique (Socoram) fruit de la coopération avec l’URSS
La Compagnie Air Mali, dotée d’une dizaine d’avions, fruit de la coopération avec l’URSS,
L’Hôtel de l’Amitié, fruit de la coopération avec l’Egypte
De nombreuses grandes infrastructures de notre pays sont aussi le fruit de la coopération bilatérale. La coopération bilatérale est la première forme des relations économiques internationales. Certains pays développés sont toujours des grands adeptes de la coopération bilatérale ; Chine, Russie, Turquie, Corée du Nord, etc.

L’ancien président américain Donald Trump était aussi un grand adepte de la coopération bilatérale.

Les avantages de la coopération bilatérale, c’est qu’elle est bâtie autour des intérêts des deux pays signataires. Il y a donc une sorte « d’équilibre », chaque pays sait que le solde de la balance, pourrait être oui ou non en sa faveur. A l’instar du Mali, elle a permis à de nombreux pays nouvellement indépendants de jeter les bases de leur développement.



II – La coopération multilatérale

Pour faire simple, ce sont des regroupements en fonction de l’appartenance à un espace géographique ou d’autres affinités : c’est la « Coopération multilatérale ».

La coopération multilatérale peut prendre plusieurs formes : économique, culturelle, sportive, etc.

La Cédéao, le CILSS, l’Uémoa, etc., sont des exemples de coopération économique multilatérale tandis que la Francophonie relève de la coopération multilatérale culturelle, l’affinité principale étant la langue Française. La coopération multilatérale vise essentiellement à organiser :

un compartiment de l’économie en vue de la promotion de la production comme le CILSS
un marché pour promouvoir les échanges commerciaux en vue de l’écoulement des produits : marchandises, matières premières et produits industriels,
un marché financier où les entreprises des pays membres peuvent lever des fonds pour se financer. C’est le cas de la BIDC, la Banque de la Cédéao et même la BRVM.
Le but recherché à long terme, c’est d’arriver à une intégration régionale : définit comme un « rapprochement volontaire et pacifique d’Etats au-delà des frontières nationales ayant existé jusqu’alors en vue de constituer une union économique, monétaire et politique. » Dictionnaire d’économie et de sciences sociales édition 2014 Page 268.

Les avantages de la coopération multilatérale, c’est que les communautés économiques sont des « grands marchés » construits pour permettre l’écoulement des marchandises, des matières premières et des produits fabriqués dans de conditions très favorables, beaucoup de barrières étant supprimées.

On estime que dans cet espace économique organisé, les pays relativement « avancés », vont tirer les « moins » avancés et que cela va entrainer un « nivellement vers le haut ». A la longue tous les pays seraient développés.

Mais force est de constater que cet objectif est rarement atteint. Dans ces marchés, il y a des fournisseurs de matières premières, des fabricants et des consommateurs. Et c’est simple et facile à comprendre, si tout le monde est fabricant :



Qui va vendre ou fournir ses matières premières à qui ?
Qui va acheter les fabrications de qui dans un contexte de surproduction ? »
Dans ces conditions, il vaut maintenir une sorte d’oligopole, c’est-à-dire un marché où il y a peu de fabricants ou de représentants de multinationales, qui puissent facilement écouler leurs fabrications auprès d’autres membres maintenus en situation de consommateurs
Les communautés ont été rarement, jusqu’à maintenant, le lieu de développement d’un pays. Ce qui fait que leurs détracteurs soutiennent que ce sont des marchés construits « contre » les populations et pas pour elles.



III – Utilité de la coopération économique internationale

Il ne fait aucun doute que la coopération internationale est très utile. Elle a été un facteur de développement économique et social dans le monde.

Il appartient à chaque pays d’opter ou de privilégier la forme de coopération qu’il estime pouvoir mieux servir son développement.

La coopération bilatérale est inévitable en ce sens que la coopération de bon voisinage est « naturelle » alors que chaque pays a la liberté de coopérer avec tout pays du reste du monde, de son choix.

Par contre, nul n’est obligé de rester dans une coopération multilatérale. Tout pays pourrait cesser d’être membre d’un regroupement, dès lors qu’il estime qu’il y a peu d’intérêts à y rester ou surtout quand cette coopération pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.

En effet les règles qui gouvernent une coopération multilatérale pourraient :



être contraignantes à un moment donné compte tenu de l’évolution des choses, pour permettre des reformes que le pays souhaite engager. A titre d’illustration, la reforme de la justice dans certains pays de l’Union européenne n’a pas été acceptée, parce que jugée contraire aux règles de l’U E.
être en contradiction temporairement avec des textes nationaux compte tenu des circonstances exceptionnelles. A titre d’illustration, beaucoup de textes de notre pays, de nos jours, ne seraient pas conformes aux dispositions du Protocole additionnel sur la bonne gouvernance.
La coopération multilatérale fait valoir une sorte de « perte de souveraineté », de suprématie des « textes communautaires » sur le Droit interne. Cette rigueur est à la fois une « force » et une « faiblesse ». En effet, tout pays pourrait quitter dès qu’il estime que la communauté ne sert pas ses intérêts.

Alors dès que ces genres de situations se présentent, il ne sert à rien d’être permanemment en crise avec la Communauté dont certains membres pourraient être des « partenaires naturels ».

La Mauritanie a quitté la Cédéao, le Rwanda et le Gabon ont tous quitté la Francophonie. Le Gabon a rejoint une autre Communauté le Commwealth.

Plus loin de nous et tout récemment la Grande Bretagne a quitté l’Union européenne.



IV – Processus de sortie d’une coopération économique internationale

Dès l’instant que le pays annonce sa décision de quitter la Communauté, commence un « processus de déconstruction » de tout ce qui avait été idéalement conçu et unanimement accepté. En règle générale, le Traité lui-même a prévu la procédure de retrait. Il est vrai que tout divorce est douloureux, mais ce n’est pas la brutalité, l’animosité ou « après moi c’est le déluge ».

Pour un atterrissage en douceur pour les deux camps, une période transitoire est prévue pendant laquelle les négociations ont lieu. En tout état de cause, celles-ci vont porter sur deux axes à savoir le point financier et l’avenir des relations avec le pays sortant.

Au point financier, il s’agit d’établir le solde des relations financières pour déterminer celui qui doit à l’autre.

Les cotisations versées et non encore versées,
Les subventions versées et non encore versées.
Les éventuels prêts et emprunts en cours,
Toutes autres situations financières à régulariser.
Le solde pourrait donner lieu à des compensations ou des versements au profit de l’une des parties.

Au point de l’avenir des relations avec le pays sortant, il s’agira d’imaginer, désormais la forme de celles-ci. En effet, les pays de la communauté vont-t-ils négocier individuellement leurs relations économiques, commerciales, financières et autres ou faudra-t-il une nouvelle convention avec le sortant ?

On comprend aisément que c’est la partie la plus difficile, surtout du côté des pays de la Communauté. Chacun souhaiterait avoir le maximum d’avantages, surtout si le pays sortant dispose d’importantes potentialités sans compter le fait qu’il a désormais les mains libres pour imaginer son développement avec les pays du reste du monde

En conclusion, les pays utilisent les deux formes de coopération tantôt avec une forte dose de coopération bilatérale, tantôt plus centré sur la coopération multilatérale selon les régimes au pouvoir dans le pays. /



Siné DIARRA

Expert-comptable

Enseignant de Comptabilité de finances et d’Audit

Tel : 66 89 69 69 / 76 89 69 69.

Site : www.finauditsarl.com
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