Dans son incapacité à diriger la Maison Africaine de la photo, le directeur, Tidiane Sangaré, a déménagé dans le nouveau siège de l’Institution de la photographie à Niamakoro sans la remise provisoire, à plus forte raison officielle.
15 années après sa création, la Maison africaine de la photographie reste toujours dans un état embryonnaire, voire stationnaire malgré les efforts consentis par le gouvernement avec la construction d’un siège à Niamakoro, estimé à des milliards de nos francs CFA, entièrement financé par l’argent des contribuables maliens (Budget national). La création de cette boite, tant souhaitée par le monde des photographes a été une véritable déception pour les photographes maliens, selon une enquête auprès des professionnels de l’image, mais aussi pour les partenaires techniques et financiers du secteur de la photographie contemporaine.
Créée par l’Ordonnance N° 04-012/P-RM du 25 mars 2004, la Maison africaine de la photographie (MAP) a pour but de promouvoir le secteur photographique en général et restaurer les archives photographiques nationales et africaines, organiser les Rencontres africaines de la photographie en particulier.
Après une période d’incertitude face à l’organisation des rencontres de Bamako, le destin de la MAP a été confié à un administrateur des arts et de la culture qui n’a aucune connaissance sur l’environnement photographique. Ce qui a contribué davantage à accroupir l’établissement. Par manque d’initiatives d’innover les activités caduques, la Maison africaine de la Photographie a perdu sa crédibilité auprès des partenaires de premier plan notamment les responsables partenaires en charge de l’organisation des Rencontres de Bamako qui était l’activité phare de l’établissement. Ainsi, l’organisation de cet événement international unique dans la capitale dans la vie de la boîte a été délocalisée au Musée national du Mali sous la direction d’un délégué général. Cela a contribué à dégrader davantage les acquis de la boîte.
De sa création à nos jours, le budget de la boite suit un chemin de réduction pour faute de la mise en œuvre des activités. La subvention de l’Etat a chuté car l’organisation des rencontres de Bamako n’était plus son activité phare et aussi les programmes d’activités annuelles peinent de voir le jour.
De sa création à nos jours, la Maison Africaine de la photographie n’a aucun partenaire fiable, ni une résonnance pour générer des recettes propres, permettant à la structure de consolider ses activités. Très mal dotée au niveau du personnel à commencer par le premier responsable, qui n’a ni les compétences ni les relations pour faire avancer cette boite depuis sa nomination. Ce dernier manque d’intelligence, de stratégies pour booster cette boite combien importante. Selon nos informations, le directeur de la MAP aurait délibérément décidé de déménager dans les locaux du nouveau siège sans l’aval du ministère en charge de la Culture. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, la remise officielle du siège de la Map n’est toujours pas officielle. Pourtant, le département en charge de la Culture sait bien que l’entreprise n’a toujours pas délivré son accord pour permettre aux responsables d’occuper le joyau architectural des photographes. Le temps n’est-t-il pas venu de confier cette boite aux professionnels de la photographie en vue d’un nouveau décollage pour les héritiers de Seydou Keita et Malick Sidibé.