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Sentence de la CEDEAO contre le Mali: Messieurs les Colonels, la Maison est en feu !
Publié le lundi 10 janvier 2022  |  Le Combat
4eme
© Autre presse par DR
4eme sommet extraordinaire de la conference des chefs d’etat et de gouvernement de la cedeao sur la situation politique au mali
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Les chefs d’État de la Cedeao étaient réunis en sommet extraordinaire à Accra au Ghana, hier dimanche 9 janvier 2022. Au cours de cette rencontre, ils ont entériné les décisions prises par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Le Mali est désormais sous embargos financier et diplomatique.




Non seulement la Cedeao veut rétablir sa légitimité aux yeux des populations de l’espace, mais aussi elle souhaite rétablir l’ordre constitutionnel au Mali en proie à une crise multidimensionnelle profonde depuis 2012. En effet, pour amener la junte à accélérer le processus d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, les pays ouest-africains réunis en sommet à Accra ont pris des sanctions économiques, financières et diplomatiques très dures qui s’ajoutent aux précédentes.

L’Organisation sous régionale a ainsi décidé de geler les avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (Bceao), de couper les aides financières, fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation, suspendre les transactions avec Bamako, à l’exception des produits médicaux et de première nécessité. En plus, elle a décidé de retirer les ambassadeurs de tous les pays membres au Mali.

Un chronogramme « inacceptable »

Le sommet a constaté que la transition avait échoué en ne parvenant pas à organiser des élections à la date du 27 février 2022 comme convenu, malgré les assurances faites par les autorités en charge du pays. Les diplomates estiment le chronogramme proposé par le Mali « inacceptable ».

Un appel est lancé aux autorités de la transition malienne de suspendre les grandes mesures de réforme jusqu’à l’entrée en fonction des institutions légitimes qui seront mises en place après les élections. Pour rappel, une première proposition d’un chronogramme de 5 ans avait été déposée sur la table de la Cedeao par les autorités de la transition le 31 décembre 2021 au lendemain de la clôture des Assises nationales de la Refondation. Sentant le courroux des chefs d’État, le Président de la Transition, Assimi Goïta, a dépêché samedi 8 janvier 2022 deux ministres auprès de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest à la veille du sommet extraordinaire sur le Mali hier, dimanche, à Accra cherchant ainsi à atténuer la situation déjà électrique. Dans le souci de « maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la Cedeao », les envoyés maliens ont présenté « une nouvelle proposition » de calendrier au Président en exercice de l’organisation, le chef de l’État ghanéen Nana Akufo-Addo. Ce dernier n’a pas précisé la durée du nouveau chronogramme soumis.

Les militaires demandaient initialement jusqu’à 5 ans. Un délai a priori inacceptable pour la Cedeao et paraissant appeler immanquablement de nouvelles sanctions.

Les autorités de transition disent ne pas être capables d’honorer cette échéance. Elles invoquent l’insécurité persistante dans le pays en proie aux violences djihadistes, communautaires et crapuleuses. Et la nécessité des réformes, comme celle de la Constitution, pour que les élections ne souffrent pas de contestations à l’instar des précédentes.

La bonne foi des militaires en cause

Cette sanction est la conséquence des incohérences des autorités qui n’ont pas pu définir clairement un schéma de travail pour un retour des civils au pouvoir. L’on a pu voir une volonté poussée de proroger que celui d’aller vers les objectifs de la transition en se positionnant derrière le peuple.

Ces nouvelles mesures demandent de nouvelles propositions au plus vite si l’on veut éviter le pire dans le pays. Car, il n’est pas exclu de voir le même peuple qui soutenait mordicus la transition, changer de discours quand il aura faim après trois jours d’embargo. La maison est en feu et les autorités de la transition ont en ce moment la solution pour l’éteindre ou dans l’entêtement, la laisser se brûler. À chaque décision, il incombe aux autorités de la transition de se rappeler que la bouche qui a faim n’a point d’oreille et le cas Aya Sanogo est interpellateur. Une petite honte vaut mieux qu’une grande.

Kévin KADOASSO

Source : LE COMBAT
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