Après les sanctions adoptées dimanche par la Cédéao et l'Uemoa, les autorités de transition maliennes ont réagi en dénonçant des mesures « illégales ». Les soutiens de la junte militaire, au pouvoir depuis le coup d’État du 20 août, estiment que la souveraineté du peuple malien est menacée et appellent à la mobilisation.
Pour le gouvernement de transition, la Cédao et l’Uemoa sont « instrumentalisées par des puissances extra régionales aux desseins inavoués » Comprendre : la France et les pays occidentaux partenaires du Mali.
En plus des mesures adoptées par réciprocité – fermeture des frontières aériennes et terrestres avec les pays de la Cédéao et rappel des ambassadeurs dans les pays membres – Bamako promet des mesures de riposte pour les « prochaines heures ». Un Conseil des ministres extraordinaire devait se tenir en fin de journée, ce lundi 10 janvier. Aucune communication officielle à ce stade.
Mais déjà, dans le pays, de nombreuses organisations de la société civile affichent leur soutien aux autorités de transition. Le Front pour l'émergence et le renouveau au Mali (FER-Mali) appelle même à la mobilisation.
« Le Mali doit se mettre debout. On ne doit pas compter sur les autres. Donc nous, nous soutenons fermement la vision des autorités de la transition. Le Front pour l’émergence et le renouveau au Mali demande une mobilisation générale de tous Maliens et des amis des Maliens sur l’ensemble du territoire national pour soutenir les autorités de la transition et condamner ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines des présidents de la Cédéao », a déclaré Sory Ibrahima Traoré, président du FER-Mali.
Dimanche, à l'issue d'un sommet extraordinaire à Accra, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest a entériné les décisions prises par l'Union économique et monétaire ouest-africaine, quelques heures plus tôt. À savoir : gel des avoirs maliens ; aides financières coupées ; fermeture des frontières entre les États membres et le Mali ; suspension des transactions avec Bamako, à l'exception des produits médicaux et de première nécessité, des produits pétroliers et de l'électricité ; gel des actifs et des avoirs du Mali dans toutes les banques centrales des pays membres de la Cédéao ; gel des avoirs du gouvernement et des entreprises d'État du Mali dans toutes les banques commerciales de la Cédéao ; retrait des ambassadeurs de tous les pays membres au Mali ; activation immédiate de la force en attente de la Cédéao, pour prévenir tout risque de déstabilisation.
Des rassemblements ont déjà été organisés à Bamako, dimanche soir et surtout ce lundi après-midi. Nul doute qu’il y en aura d’autres.