Lundi, vingt et quatre heures après l'annonce des sanctions économiques à l'issue du double sommet de la cedeao et de l'Uemoa, le Président de la Transition malienne Assimi Goïta, a lu un discours plutôt apaisant. Dans la peau du Président, Chef suprême des armées, le Colonel Assimi qui semble mesurer l'ampleur de la situation a surpris plus d'un, sans invectiver ni décevoir. Analyse d'un discours de haute portée.
C'est en réaction aux sanctions annoncées par les organisations sous-régionales Ouest-africaines que le Président Goïta a décidé de parler à son peuple.
Défense de la patrie
En phase avec lui-même, le Président malien a tout d'abord fait remarquer que '' la lecture des communiqués de la CEDEAO et de l’UEMOA donne le sentiment que la complexité de la situation du Mali n’a malheureusement pas été prise en compte''. C'est pourquoi, se désolé-t-il du fait que les efforts des autorités de la transition aient été ignorés.
En appelant à la mobilisation constante, au rassemblement de ses compatriotes à taire les divisions, et à défendre la patrie, chacun, où qu'il soit, le Président fera remarquer qu'il mesure bien la gravité de la situation, tout en invitant au calme à la résilience face à la situation.
Recenser les préoccupations
Comme pour montrer la sincérité de sa démarche et celle de son gouvernement, le Président Assimi Goïta, rappelle la volonté de recenser l'ensemble des préoccupations des Mali qui a suscité la tenue des assises nationales de refondation ayant abouti au chronogramme rejeté par la cedeao et l'Uemoa.
C'est pourquoi, dira-t-il, '' à cette occasion, je m’étais engagé à transmettre à la CEDEAO ses conclusions assorties d’un chronogramme des élections. C’est dans ce cadre que j’ai dépêché une mission interministérielle, le 31 décembre 2021, auprès du Président de la Conférence des Chefs d’État pour expliquer notre démarche''.
Paraissant serein et sans courber l'échine le Président de la Transition n'a pas jeté le bébé avec l'eau du bain.
L'indispensable refondation
Il rappelle l'impérieuse nécessité de refonder le Mali par un diagnostic profond du système afin d'éviter un éternel recommencement, selon sa propre expression. Toute une raison, selon le Colonel Goïta, qui les a motivés à faire comprendre les choses aux Chefs d’État de la CEDEAO.
Citant une phrase du préambule de la constitution malienne, Assimi, rétorque avec fierté que le Mali est un pays pour qui l’intégration africaine vaut la renonciation partielle de son territoire.
Aux Maliens, le Président sonne l'heure de se retrouver, de nous renforcer afin de pouvoir exister, exister en tant que nation, exister dans toute notre diversité.
L'appel au calme et à la sérénité
À ses compatriotes, il demande de rester calmes et sereins, car, ajoute-t-il face au choix fait d’être sincère afin de prendre son destin en main en forgeant sa propre voie.
Dans un ton de gaieté, le Président lance un appel à l'espoir. '' Gardons à l’esprit que le chemin qui mène au bonheur est une voie dure et très dure. Toutefois, avec courage et dévouement nous allons y arriver. Telle est l’essence de notre hymne national''.
La réciprocité
Tenace et complexe,'' laCEDEAO et l’UEMOA se sont assumées, nous en feront autant'', a mis au point le Président Goïta.
En toute responsabilité, ce partisan de la non violence, rappelle les valeurs pacifiques qui ont toujours caractérisé les Maliens. Toutefois, celui qui espérerait sur une lecture minitieuse de la situation, n'a pas été satisfait de la décision hâtive de la cedeao. Qui pour lui, devrait voir la vérité en face avant d'être sévère envers un le Mali.
Ouverture au dialogue
Malgré le caractère illégitime, illégal et inhumain de certaines décisions, '' le Mali reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l’organisation'', apaise le Chef de l'État.
Retour à l'ordre constitutionnel
À qui veut l'entendre, Assimi assène que son engagement et celui de son gouvernement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé n’a jamais failli.
En diplomate, il appelle la CEDEAO, une fois de plus, à une analyse approfondie de la situation de du pays en plaçant l’intérêt supérieur de la population malienne au-dessus de toute autre considération.
Dispositions prises
Pour finir, il dira à ses compatriotes, prendre bien conscience des inquiétudes quant aux conséquences de ces mesures, mais tiens à les rassurer que des dispositions sont prises pour faire face à ce défi et que les actions d’approvisionnement se poursuivront. Ensuite, il place en avant sa volonté à toujours œuvrer pour le bien-être de l’ensemble des populations maliennes dans toute leur diversité et depuis qu'ils ont pris leur responsabilité. Face aux défis de l'heure, il insiste sur la résilience de ses compatriotes comme prix vers le Mali de demain.