Les travailleurs de la mine de Faboula Gold ne sont pas allés d’une main morte avec la direction de l’entreprise. Ils ont décrété une grève de 48 heures, un débrayage qui est un mauvais signal. La mine de Faboula Gold se trouve dans la localité de Kalana, dans le cercle de Yanfolila.
La grève déclenchée par les travailleurs de la mine d’or de Kodieran détenue par Faboula Gold a commencé le mercredi 5 janvier 2022. A en croire Lanssine Napo, le Secrétaire général du syndicat des travailleurs, cette grève fait suite à l’échec des négociations avec l’administration de la société. Les syndicalistes estiment que l’entreprise refuse catégoriquement les six points soumis à l’administration. Il y a au premier point le paiement intégral de la gratification de 2021 en fin décembre.
Le même point demande que la mine donne une date précise pour le paiement des salaires des travailleurs. Le deuxième point est le paiement sans délais des heures supplémentaires effectuées, les jours fériés et les primes de panier comme indiqué dans la convention collective des mines.
Le troisième point concerne l’avancement de tous les travailleurs comme prévu dans la convention collective des mines. Le quatrième point des revendications demande la mise en place d’un accord d’établissement.
Le cinquième point se rapporte à la prise en charge médicale des travailleurs et leurs familles. Enfin, le sixième point demande le paiement sans délais des avantages liés aux nouveaux postes d’affectation pour certains travailleurs dont les ouvriers de service Géologie et les manœuvres de l’Environnement qui ont été affectés au Labo, à l’usine, à la maintenance et au garage. Il y a aussi le cas de certains opérateurs au poste de superviseur à l’usine.
L’apport de la mine reste en deçà des attentes de la population du village de Kalana, chef-lieu de la commune de Gouandiaka. Cette commune regroupe 23 villages de la région de Sikasso (cercle de Yanfolila). Le village compterait environ 7 000 habitants.
Situé à la frontière guinéenne, en pleine aire Wassoulou, Kalana est connu pour son gisement aurifère: celui-ci est exploité à partir de 1985 dans le cadre d’un accord d’assistance technique avec l’Union soviétique. Lors de l’effondrement de cette dernière en 1991, personnels et financements quittent la région.
L’État malien lance un programme de privatisations en 1995 et propose la réouverture des opérations aux enchères. Après une première tentative avortée de la part d’AngloGold Ashanti vers la fin des années 1990, le permis d’exploitation est confié en 2003 à la société Avnel Gold, en partenariat (80/20) avec l’État, et la production reprend en 2004.