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Manifestation contre les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA : Les Maliens répondent à l’appel des autorités de la transition par une marée humaine
Publié le lundi 17 janvier 2022  |  Le Républicain
Grand
© Autre presse par AS
Grand rassemblement de soutien aux autorités de la transition face aux sanctions de la CEDEAO et l`Uemoa
Bamako, le 14 janvier 2022 des millions de maliens se sont rassemblés à la place de l`indépendance pour soutenir les autorités de la transition
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L’appel lancé par les autorités de la transition après les lourdes sanctions infligées au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA, pour un sursaut patriotique afin de défendre la partie, la souveraineté du Mali, son intégrité, la dignité, l’honneur des Maliens, a été répondu favorablement par les Maliens, le vendredi 14 janvier 2022. A Bamako, une marée humaine s’est amassée sur le boulevard de l’Indépendance. Il en était de même à Kayes, à Tombouctou, à Gao, à Mopti, à Sikasso, à Kita, à Koutiala, à Ségou, à Bougouni, à Kadiolo, à Yanfolila, à Ménaka, à Taoudéni, pour ne citer que ces localités, pour écrire une nouvelle page de l’histoire du Mali. Comme un seul homme, les Maliens de toutes leurs sensibilités, débout, sont sortis pour dire non aux lourdes sanctions infligées par la CEDEAO et l’UEMOA au Mali. De plus, ils ont réaffirmé leur soutien indéfectible et total aux Forces de défense et de sécurité (FAMA). Le moins que l’on puisse dire, c’est que les autorités ont réussi à relever le défi de la mobilisation. Au-delà, les sanctions ont permis aux Maliens, dans leur grande majorité, de se retrouver autour du Mali pour son unité.
De nombreux slogans sur les pancartes, banderoles à l’endroit des deux organisations sous régionales et de la France étaient visibles: «prêt à mourir pour la partie. La sauvegarde de la partie n’a pas de prix» ; «L’appel à tous les patriotes, c’est le sursaut national, nous sommes obligés d’être là parce que le pays est en danger, parce que notre honneur, notre dignité sont concernés» ; «La sanction de la CEDEAO et de l’UEMOA a été exagérée ; elle est inhumaine et même illégale» ; «On n’a pas besoin d’une leçon de la France et de la CEDEAO ou de l’UEMOA. Un point c’est tout» ; «Nous voulons notre indépendance. C’est tout ce que nous voulons. Non à l’ingérence»; «Nous sommes prêts à souffrir» ; «Nous acceptons la souffrance, mais on ne veut pas le diktat de la communauté internationale» ; «Le Mali en a marre de la Cedeao, de l’Uemoa, de la France»

Le premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, s’est chargé de réagir aux sanctions infligées par la CEDEAO et l’UEMOA à l’endroit du Mali, le 9 janvier 2022, à Accra (Ghana), sanctions appuyées par Bruxelles, Washington et Paris. Mais, il a tenu, dans ces moments difficiles pour le Mali, a salué la Guinée, l’Algérie, la Mauritanie pour leur soutien aux côtés du Mali et des Maliens, de même que la Chine et la Russie pour avoir opposé leur véto lors du dernier sommet de l’ONU sur la situation dans notre pays. «Il est important que la communauté internationale comprenne qu’il ne faut pas se tromper de peuple; il ne faut pas se tromper d’interlocuteur; il ne faut pas se tromper d’époque. Il y a des choses qui ne peuvent pas se passer en République du Mali. Le colonisateur a occupé certains pays en six mois. Il a fait 38 ans de guerre (1878 à 1916) pour pouvoir occuper notre territoire par les armes. Pendant 70 ans, il n’a jamais fait un an où il n’y a pas eu de révolte. Quand ce ne sont pas les Touaregs, c’est les arabes, c’est les Sonraï, c’est les Bobos, c’est les sénoufos, c’est les Bamanans, c’est les peulhs, c’est les sarakolés. Ce sont les enfants, les fils, les petits fils et les arrières petits enfants de ces hommes là qui sont à la tête de l’Etat aujourd’hui », a fait savoir Dr. Choguel Kokalla Maïga. La transition travaille selon lui. L’illustration, dit-il, en sept mois seulement, les FAMA ont reçu plusieurs équipements militaires que pendant les 20 dernières années au Mali. Aujourd’hui, plusieurs terroristes sont neutralisés et plusieurs autres se sont rendus. Pour finir, il a insisté que le pays reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO et l’UEMOA malgré tout. Choguel a informé la foule du plan de riposte adopté en conseil supérieur de la défense nationale tenu ce vendredi 14 janvier, sous la présidence du président de la transition, colonel Assimi Goïta. «La sauvegarde de la souveraineté du Plan a déjà été adoptée et a demandé aux Maliens d’être rassurés», a-t-il dit.

Mais avant lui, plusieurs autres intervenants ont fustigé le comportement injuste, inhumain, illégal des deux organisations sous régionales et de la France. Pour Allaye Bocoum, président de la Convention pour le Mali (CPM), «le Mali n’est plus dans une phase de transition, mais plutôt dans la refondation». Adama Diarra dit «Ben le cerveau », membre du CNT, a dénoncé le colonialisme que certains Etats veulent imposer aux Maliens et au Mali. Selon lui, la CEDEAO et l’UEMOA doivent savoir que le Mali d’aujourd’hui est différent des pays qui avaient suivi avant les sanctions de la CEDEAO. Le chérif de Nioro du Sahel, dans une déclaration lue par son représentant, a appelé les Maliens à soutenir les autorités de la transition, avant de rejeter les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA. «Oui au retour à l’ordre constitutionnel, mais pas pour rapporter les erreurs du passé en organisant des élections», indique le porte-parole du gouvernement, colonel Abdoulaye Maïga. Autres participants n’ont pas manqué de manifester leurs mécontentements avant de se dire prêts à défendre le Mali. «Nous sommes derrière nos soldats qui sont en train aujourd’hui de libérer le Mali. Si c’est à cause de cela qu’on on veut déclarer la guerre au Mali, nous sommes tous débout», a dit Founé Samaké, ancienne ministre. «Le Mali est un miroir du monde. C’est extrêmement important que nous puissions être ici nombreux, pour dire que parallèlement à la mobilisation de la société civile, les peuples aussi donnent de la voie», a fait savoir Aminata Dramane Traoré, ancienne ministre . «La mobilisation de ce soir est à la hauteur de l’évènement. Le Mali a besoin de nous. Il a appelé ses fils et ses filles. Tout le monde a répondu à l’appel, car il s’agit de notre patrie », renchérit Sina Damba, ancienne ministre aussi. « Les Maliens de l’extérieur comme les Maliens de l’intérieur, tout comme un seul homme, nous condamnons avec fermeté cette décision de la CEDEAO. Nous nous posons la question de savoir ce qu’on a fait et ce qu’on a dit », a martelé le président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, Habib Sylla. «Fier d’être là en tant que malien, en tant que militant panafricain. Cette mobilisation montre à souhait que les Maliens sont décidés à s’opposer à la décision de la CEDEAO et de l’UEMOA», dit Souleymane Doumbia, ancien ambassadeur. « C’est une mobilisation unique dans son genre et dans sa façon de faire. On peut même dire que c’est une première dans toute l’histoire de l’Afrique que le peuple se mobilise derrière les autorités. Bravo au peuple de Modibo Kéita », a souligné Moussa Diarra, ancien député. Pour Modibo Kadjogué, ancien ministre, « un pays qui est en crise depuis plus de dix ans, je pense qu’on ne méritait pas ça du tout. L’appel que j’ai à lancer aux pays de la CEDEAO c’est de faire preuve de compréhension, de considérer que c’est un pays meurtri, que nous avons suffisamment souffert, et qu’ils devaient plutôt être à l’écoute, plutôt être au soin, nous aider, nous accompagner à sortir de la crise que de vouloir nous sanctionner».

Hadama B. Fofana
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