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Dr Choguel Kokalla Maïga sur le traité militaire Mali-France ;« Nous voulons relire les accords déséquilibrés… » -
Publié le mardi 18 janvier 2022  |  Le Pays
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Dans une interview accordée à la télévision nationale, ORTM, le premier ministre de la transition s’est prononcé sur les sanctions économiques et financières infligées contre le Mali par la CEDEAO et l’UEMOA. Il a profité de l’occasion pour dénoncer les jeux troubles de la France qui, selon ses explications, fait monter le monde contre le Mali.
Les tensions entre le Mali et la France deviennent de plus en plus vives. Les autorités des deux pays ne ratent aucune occasion pour se jeter des flèches. Les agissements de la France après les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali, la sortie de son ministre des Affaires étrangères après la mobilisation générale organisée à l’initiative des autorités de Bamako expliquent combien la France est haineuse contre les autorités en place au Mali.
Dans son interview, le premier ministre malien a d’abord fait la genèse de l’intervention française au Mali avant de déplorer son échec. Selon lui, quand l’opération serval venait au Mali, elle avait trois objectifs : détruire le terrorisme, aider à restaurer l’intégrité du territoire malien et l’application des résolutions des Nations Unies. Mais cette intervention n’a pas apporté de résultat escompté. « 9 ans après, le terrorisme a quitté l’extrême nord pour prendre 80% du pays. L’intégrité du territoire, à la date d’aujourd’hui, n’est pas rétablie. Les résolutions des Nations Unies changent chaque année au point que nous nous sommes opposés à une cette année », a déclaré le premier ministre Choguel Kokalla Maïga.
Cette interview a été également l’occasion pour Dr Choguel Kokalla Maïga d’annoncer la relecture des accords de coopération militaires entre le Mali et la France. « Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un État qui ne peut pas même pas survoler son territoire sans autorisation de la France. Ces accords, nous les avons relus et leur a envoyé », a révélé le chef du gouvernement qui a ajouté que c’est d’ailleurs pourquoi la « France monte le monde contre nous ». Selon lui, dans la lettre envoyée aux français par le président Diancounda Traoré, il avait été demandé l’appui aérien et le renseignement. « Il n’était pas prévu des militaires français sur notre terre », explique-t-il.
Pour le premier ministre, le Mali mérite du respect. Les autorités françaises doivent donc respecter les dirigeants du Mali. « Je voudrais que nous ne sommes pas contre la France. Nous ne pouvons l’être d’ailleurs. Mais qu’on nous respecte, qu’on ne porte pas atteinte à notre dignité, qu’on ne nous insulte pas, qu’on ne nous empêche pas d’assurer la souveraineté de notre État. Il faut que les dirigeants français se disent que les époques ont changé, que les interlocuteurs à la tête du Mali ont changé, que le Mali n’est pas comme certains pays. Il ne faut pas qu’ils se trompent d’époque, d’interlocuteurs et de pays », a plaidé Dr Choguel Kokalla Maïga.
Le Mali s’assume
Selon le premier ministre, les militaires maliens, pour survoler certaines parties du territoire, étaient obligés de chercher l’autorisation avec la France. Chose qui n’est plus le cas avec l’actuel gouvernement. « Ce gouvernement qui est en place, avec le colonel Assimi Goïta à la tête, a décidé que nous n’allons plus demander d’autorisation à qui que ce soit pour survoler notre territoire. Nous allons nous donner les moyens et nous les avons aujourd’hui. A moins de 7 mois de la rectification de la transition, nous avons aujourd’hui les moyens de survoler, aller partout sur notre territoire sans autorisation. Aujourd’hui, nous avons les moyens de défendre notre territoire », a affirmé Choguel Kokalla Maïga. A l’en croire,  personne ne peut aimer le Mali plus que les Maliens. « Nous demandons à nos amis de nous aider mais ils ne peuvent pas aimer le Mali plus que nous », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre dénonce le terrorisme diplomatique, médiatique et psychologique
La question de Wagner reste toujours d’actualité. Même si les autorités maliennes nient avoir pactisé avec des mercenaires et avancent un partenariat entre États avec la Russie, la France et ses soutiens argumentent le contraire. Interrogé sur la question, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a dénoncé le terrorisme diplomatique, médiatique et psychologique contre le Mali qui, selon lui, est orchestré par la France. « Nous nous cherchons les moyens pour défendre notre peuple. Le terrorisme diplomatique, médiatique et psychologique ne fera pas bouger d’un iota. La guerre psychologique ne peut pas nous perturber. L’intoxication, l’intimidation non plus », a-t-il laissé entendre. Pour lui, tous les efforts doivent être consentis pour sécuriser les Maliens et leurs biens. Et l’enfant de Tabango d’ajouter que  le Mali ne coopère pas avec Wagner mais l’État russe. « Notre territoire est occupé par les terroristes. Nous nous cherchons un partenaire pour libérer notre pays. Nous sommes tournés vers notre partenaire historique en matière de défense. Les 80% de nos officiers ont été formés en Russie. Les 80% de nos équipements avant le démantèlement de notre armée viennent de la Russie. Nous nous sommes retournés vers la Russie, un vieil ami qui nous a tendu la main et d’autres pays. Nous sommes dans les relations de coopération avec l’État russe comme on l’est avec d’autres États », a laissé entendre Dr Maïga tout en fustigeant les rumeurs de la présence d’éléments du groupe Wagner au Mali.
Il faut rappeler que les autorités françaises sont très critiques contre les autorités de la transition depuis que celles-ci ont décidé de diversifier les partenaires du Mali dans la lutte contre l’insécurité.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS
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