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Transports : Comme un ultimatum aux compagnies aériennes
Publié le mardi 18 janvier 2022  |  la preuve
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© aBamako.com par FS
Conseil de cabinet du nouveau gouvernement de Transition du Dr Choguel Maïga
Bamako, le 13 juin 2021. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé son premier conseil de cabinet, le dimanche, à la primature avec tous les membres de son nouveau gouvernement réunis au grand complet.
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Le ministère des Transports est au-devant de la scène pour défendre les intérêts du Mali. Dans un communiqué ferme, la ministre des Transports et des Infrastructures invite toutes les compagnies aériennes qui desservent le Mali de bien vouloir confirmer à l’Agence nationale de l’aviation civile la continuité de leurs services dans 72 heures, à compter du samedi 15 janvier 2022.
Les autorités de la transition précisent que passé ce délai, les créneaux horaires desdites compagnies seront attribués à d’autres compagnies aériennes, en vue de la continuation des services. Cette mesure s’inscrit en droite ligne de la politique nationale des transports, des infrastructures de transport et de désenclavement, adoptée en 2016 par le gouvernement de la République du Mali. Par la même occasion, le ministre assure l’opinion publique que toutes les dispositions seront prises pour assurer la desserte du pays.

Peu avant, la ministre des Transports et des Infrastructures avait informé l’opinion nationale et internationale que la compagnie aérienne Air France a décidé, d’après l’information notifiée aux autorités aéroportuaires du Mali par sa représentante à Bamako, de suspendre tous ses vols en destination et au départ de Bamako, jusqu’à nouvel ordre.

Cette décision brusque a été prise par Air France sans consultation préalable et sans qu’aucune justification ne soit donnée aux autorités aéronautiques maliennes, alors que le mardi 11 janvier 2022, la compagnie avait soumis un plan de vol réorganisé en fonction de la situation. Le ministre des Transports et des Infrastructures a déclaré regretter les désagréments causés aux usagers du transport aérien par cette situation.

C’est dans ce contexte qu’il y a eu la grande mobilisation de la population vendredi dernier à l’appel de la transition. De mémoire de Maliens, aucune manifestation n’avait atteint le niveau de rassemblement qui a eu lieu la semaine dernière contre les sanctions de la Cedeao.

On imagine facilement la gêne des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté ouest-africaine après une telle démonstration de force.

Idem pour la France d’Emmanuel Macron qui appelle la communauté européenne à emboîter le pas aux pays de la Cedeao. L’Elysée n’a pas attendu le feu vert des Européens pour se joindre à la Cedeao en annulant les vols entre Paris et Bamako. Les autres pays européens pourraient ne pas suivre la France dans cette direction, surtout après la mobilisation du vendredi 14 janvier 2022.

La rue malienne vient de battre en brèche l’argument utilisé le plus souvent par la Cedeao et la France qui font passer les militaires pour des acteurs non désirés sur la scène politique malienne. Le gouvernement a réussi à faire comprendre à la communauté internationale qu’elle s’est lourdement plantée au sujet du Mali et du bonheur des Maliens.

L’onction populaire ainsi trouvée permet à Assimi Goïta de prendre le temps qu’il juge nécessaire à la réalisation des réformes, avant de passer le relais à un pouvoir civil élu. Ce qui se passe au Mali est bien le signe qu’une nouvelle page de l’histoire africaine est en train de s’écrire à partir du Mali. On imagine mal comment les Maliens pourraient encore faire confiance à la Cedeao.

Pire, la question monétaire est venue tout chambouler, avec la décision de l’Uemoa de vider les poches de la transition. L’asphyxie économique qui est visée par la fermeture des comptes du Mali à la Becao éloigne le Mali de la perspective d’un avenir commun avec cette union monétaire.

Dans le même contexte, un avion français inconnu a été aperçu sur le radar sur l’axe Abidjan-Gao, selon un rapport de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne. « Nous n’avions jamais été informé de son existence. Il est rentré en contact avec les centres de Ouaga et Niamey qui lui ont rappelé le Notam interdisant le survol de l’espace aérien malien ››, rapporte l’Agence.

Selon le même rapport, l’avion a coupé le contact avec les centres de Ouaga et Niamey et a poursuivi son vol. ‹‹ A 13h43, pendant qu’on cherchait des détails sur le vol CTM 210 relatifs sur l’axe Abidjan Gao, nous aperçûmes le même vol cette fois-ci sur l’axe Gao-Abidjan, évoluant à la limite de l’UTA de Ouaga et à la FTR d’Accra. Les informations recueillies au téléphone auprès de Ouaga et Niamey indiquent qu’il n’a pas contacté Niamey et est rentré en contact avec Ouaga ››, mentionne toujours le rapport.



Oumar KONATE
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