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Sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA : les prix des produits grimpent
Publié le mercredi 19 janvier 2022  |  zireinfo
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© Autre presse par DR
Marché du Mali
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À seulement une semaine des sanctions économiques et diplomatiques prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Mali, les prix des denrées alimentaires de première nécessité ont connu une légère hausse, surtout à Bamako. Face à cette situation, les consommateurs s’inquiètent. Mais, le gouvernement rassure tout en fixant le plafond des prix.

Les sanctions sont sévères, mais la vie des citoyens doit continuer de toutes les manières. Les produits de première nécessité qui font partie du quotidien des populations ne sont pas non plus à négliger. Avec la fermeture brusque des frontières terrestres et aériennes avec les pays de l’espace CEDEAO, le Mali a connu sans doute un coup d’arrêt sur ses échanges commerciaux avec les pays concernés.

Ainsi à Bamako, les populations s’inquiètent de la flambée du prix des denrées alimentaires. Sur les marchés locaux, tout comme les boutiques de divers, les prix varient certes par endroits, mais en général il y a une légère hausse. Aux dires d’Alidou Cissé, gérant d’une boutique de divers, il y a déjà de quoi s’inquiéter. « Personnellement, j’ai aimé que nous ayons défié la CEDEAO, dont les décisions sont contestables, parce que pour moi, elle ne doit pas interférer dans une affaire interne du Mali. C’est aux Maliens de décider de ce qu’ils veulent faire de leur pays. Cependant, les autorités doivent tout faire pour assurer le minimum sans quoi, les gens seront mécontents et cela n’est pas non plus bon pour elles. Parce qu’il y a de ces gens qui ne sont pour rien, mais qui risquent aussi de payer les frais d’une crise politique et cela est injuste », a-t-il ajouté.

Moussa Traoré, chef de famille et commerçant détaillant, doute surtout du sacrifice extrême des Maliens. « Beaucoup ont crié leur colère, c’est bien normal. Mais, je ne suis pas sûr que ces gens soient capables de souffrir juste parce qu’ils veulent le changement. Je dis cela parce que les gens n’en ont pas l’habitude. D’un côté, il y a la guerre qui a rendu les choses un peu difficiles et au même moment nous défions des partenaires clés. Je pense que nous devons tout faire pour que pour la situation ne s’empire pas davantage », a-t-il souligné.

ALCOM explique !

Joint par téléphone, Abdoulaye Ballo, président de l’Association Libre des Consommateurs du Mali (ALCOM), estime qu’il y a bien un changement de prix même s’il demande à la population de ne pas céder à la panique. « Effectivement, l’augmentation des prix des denrées de première nécessité se fait sentir un peu partout et surtout à Bamako, mais pour les régions jusqu’ici les prix sont stables. Parmi ces produits, il y a certains produits subventionnés par l’État tels que le ciment qui a connu une hausse. Le ciment a connu une augmentation de 20 000F CFA sur la tonne. Au lieu de quatre-vingt-dix mille francs CFA (90 000F CFA), le ciment est passé jusqu’à cent dix mille francs CFA (110 000F CFA), soit une augmentation de 20 000 francs CFA sur la tonne », a-t-il précisé-t-il.

Aussi, président de l’ALCOM estime-t-il que le sucre a également connu une hausse légère. « Le sucre aussi est passé de 500F CFA à 650F CFA jusqu’à 700F CFA par endroits. Également, le prix du gaz butane varie désormais entre 3000F CFA ; 4000F CFA ; 4500F CFA et 5000F CFA ou même 5500F CFA par endroits. C’est grave, mais nous avons fait ce constat. Cependant, le riz et certains autres produits reste stable », a-t-il ajouté.

Il a continué : « Ce qu’il faut retenir, c’est que nous (ALCOM) avons attiré l’attention des autorités sur ce changement et des efforts sont en cours par le gouvernement à ce niveau. Le gouvernement travaille sur de nouveaux partenariats avec trois pays, notamment la Mauritanie, la Guinée Conakry et l’Algérie. »

Cependant, le défenseur du droit des consommateurs, estime qu’il y a un problème spécifique qui se situe au niveau du Ciment. « Non seulement, l’une des usines du Mali connaît une panne technique, mais surtout avec l’embargo, le Mali ne bénéficie plus de l’approvisionnement du Sénégal », a-t-il précisé.

De son côté, le gouvernement rassure les populations avec des prix plafond sur les produits de première nécessité, accompagnés de numéros d’alerte en cas de non-respect dudit plafond fixé. Aussi, au cours d’une interview accordée à la télévision nationale, ORTM, le 15 janvier 2022, le chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, a prêché l’esprit de sacrifice à tous les niveaux pour, dit-il, gagner la bataille de la souveraineté nationale.

Amadou Kodio

Source : Ziré
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