Avant, des filles des campagnes émigraient à la capitale pendant la saison sèche afin de servir de domestique et de se constituer ainsi un trousseau pour le mariage et pour aider la famille. Et dès que les premières gouttes de pluies tombaient, elles pliaient bagages. Aujourd’hui, l’orpaillage semble avoir la préférence de ses filles travailleuses domestiques (FTD). L’importance pour elles est de se faire de l’argent.
Les FTD sont l’horloge de la maison, malgré qu’elles soient les cuisinières et le fait qu’elles mangent après les autres. Elles se lèvent au premier chant du coq, et se couchent aux derniers aboiements des chiens. Elles sont toujours en activité, entre la cuisine, le ménage et l’entretien des enfants.
Elles se dirigent vers Bamako après les travaux champêtres, certaines pour chercher leur trousseau de mariage, d’autres pour offrir une vie meilleure que celle qu’elles vivent dans leurs villages. Et cette quête est parsemée d’embûches. Aujourd’hui, la plupart des jeunes filles ne se dirigent plus vers les grandes villes, mais plutôt sur les sites d’orpaillage qui pour elles sont plus rentables.
Djénéba Sangaré, une ancienne fille travailleuse domestique, fait savoir qu’elle gagne beaucoup plus dans l’orpaillage que dans les travaux domestiques. ‘’Je suis allée sur le site d’orpaillage à Kayes et je gagne plus d’argent que quand je travaillais dans les familles. J’arrive à faire des économies et envoyer de l’argent à mes parents. Je suis consciente des dangers tel que le viol, les mauvais sorts que les uns et les autres se lancent sur les sites d’orpaillages’’, affirme-t-elle.
Par ailleurs l’émigration des FTD vers les sites d’orpaillage ne semble pas arrangée les patronnes. Aminata Keïta confie n’avoir pas eu de FTD depuis un moment vivant à Niono dans une zone rouge. Selon elle, non seulement la situation sécuritaire de cette zone encourage les FTD à partir ailleurs, mais aussi la façon dont ces travailleuses domestiques sont traitées dans les familles qui les emploient dans les grandes villes.
Les travailleuses domestiques préfèrent prendre d’énormes risques en se dirigeants vers les sites d’orpaillages, car même si elles sont susceptibles d’être violée, volées ou blessées, selon, elles, elles ont leurs libertés là-bas et y reçoivent beaucoup plus de respect que dans les grandes villes.