Le Mali traverse actuellement un contexte politique extrêmement tendu suite aux sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA. Une situation qui donne lieu à la prolifération des fausses informations, à une campagne de désinformation et d’incitation à la violence sur le net et les réseaux sociaux. Le tout sur une machine de fabrique de fakenews.
Certains s’adonnent à cœur joie à la publication des fakenews et la désinformation comme l’arrestation d’un ancien dignitaire du régime, une note circulaire de l’armée qui pouvait démoraliser les troupes au front, et le partage des vidéos montées de toutes pièces pour alimenter le sentiment anti-français au Mali.
Nous exprimons notre inquiétude face à de telles campagnes. Dans ce pays plongé dans la crise, ces fausses informations, fakenews et désinformations sont entrains d’enflammer une situation déjà tendue. Toutes choses qui nous interpellent, les professionnels des médias de ne pas perdre de vue notre mission d’informer, d’éduquer et de sensibiliser à la recherche du sensationnel mais aussi notre responsabilité.
Ces fakenews, et désinformations prennent de l’ampleur à tel point que les vraies informations sont noyées.
Plus grave certains journalistes et éditeurs en ligne se laissent piéger par la reprise de certains articles de presses en ligne fantômes, et étrangères qui contribuent à envenimer la situation en chauffant à bloc l’opinion publique. La recherche de l’audience ne doit pas nous amener le chemin du dérapage déontologique en ces moments d’incertitudes et d’inquiétudes.
Il faut tenir compte du contexte exceptionnel, car nous sommes actuellement dans une situation existentielle ; autremendit le Mali est menacé de son existence à cause des crises multidimensionnelle avec les récentes sanctions.
Nous professionnels des médias, devrons jouer notre rôle pleinement en diffusant des vraies informations après les vérifications des faits. Et notre patriotisme doit être exprimé en donnant que des vraies au-delà de toute tentation. Mais pas en reprenant des articles haineux, des articles produits par certains médias en dehors du Mali pour entretenir la confusion et semer la haine.
Nous rappelons à nos confrères de certains WebTV qui donnent l’information à temps réel à plus d’attention et de vigilance. Ces directs mal préparés sans filtrage peuvent déboucher souvent sur des poursuites judiciaires au regard de la loi portant répression de la cybercriminalité.
Faites attentions.
C’est pourquoi je vous appelle au sens de la responsabilité, à plus de rigueur dans le traitement des informations. Abstenez-vous à publier toute information même vérifiée mais qui ne sert pas de l’intérêt général.
Une fois de plus, je vous rappelle que le journaliste n’est pas dans la course du buzz, il doit sa crédibilité que de donner des informations fiables et apaisantes.
Nous vous annonçons désormais que APPEL Mali a mis en place un centre fact checking pour vérifier de fausses nouvelles afin d’aider les journalistes à éviter des pièges. Pour ce faire, vous pouvez vous adresser à David Dembélé, Lassine Niangaly, Salif Diarra.
Nous comptons relever ce défi de taille pour les journalistes professionnels en cette période de tensions au Mali.