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Dr. Choguel Kokalla Maïga au président de la transition : “Grâce à votre patriotisme notre pays, meurtri et traumatisé, retrouve la confiance en l’avenir”
Publié le jeudi 20 janvier 2022  |  Aujourd`hui
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Au cours de la traditionnelle présentation de vœux du gouvernement au président de Transition, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a fait le point des axes stratégiques de son Plan d’action gouvernemental (PAG) notamment le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales ; la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité.


Selon le chef du gouvernement, dans l’exercice des responsabilités publiques, le passage d’une année à l’autre offre l’opportunité de mesurer le chemin parcouru et de prendre des résolutions pour l’avenir. ” Il nous offre surtout l’occasion de rendre Grâce à Allah, le Miséricordieux, le Très Miséricordieux qui, dans sa mansuétude et sa bonté infinies, nous donne le privilège de vivre la succession des saisons, expression achevée de Son Omnipotence, de Son Omniscience et de Son Omniprésence “, a-t-il ajouté. Avant de rendre un vibrant hommage à toutes les victimes civiles et militaires, Maliens comme citoyens d’autres pays, de cette crise imposée à notre peuple depuis plus d’une décennie.

Dans son discours, il a salué de façon particulière l’engagement, la détermination et le sacrifice des Forces armées et de sécurité de notre pays et leurs partenaires.

Au président de la Transition, il dira : “Les hautes charges que vous assumez avec responsabilité et avec une conscience aigüe du sens de l’Etat et de la mission que Dieu le Tout-Puissant et le destin vous ont confiée, sont aujourd’hui exercées dans un esprit de sacerdoce, parce que vous avez pleinement conscience de la délicatesse de votre mission, à un moment historique de la vie de notre pays“.

A ses dires, pendant plus de quarante ans de vie politique active intense, il a toujours cherché, obstinément ; il a prié Dieu tous les jours, parfois il a même rêvé d’une rencontre avec un ou des patriotes, avec qui ils pourront cheminer ensemble, un moment, pour réaliser de grandes choses pour le Mali, son pays qui lui a tout donné. Lui, ” Fils de paysan qui, pendant près d’une décennie, marchait tous les jours à pied, plus de 25 kilomètres aller/ retour pour pouvoir fréquenter assidument l’école de la République, parfois sans avoir de quoi se nourrir quand les cantines scolaires n’étaient pas approvisionnées “, a-t-il rappelé.

Un rêve de plus de 40 ans s’est réalisé en grande partie le 07 juin 2021

A le croire, ce rêve de plus de 40 ans s’est réalisé en grande partie le 07 juin 2021, lorsque le colonel Assimi Goïta l’a gratifié de sa confiance en le nommant Premier ministre, chef du Gouvernement, sur proposition du Comité stratégique du M5-RFP. “Ce jour-là, en sortant de votre bureau, je sentais tout le poids de la charge que vous venez de poser sur mes frêles épaules. Ce jour-là, Monsieur le Président, je voyais défiler sous mes yeux, comme dans un film, les images de ces milliers de fils de paysans, d’éleveurs, de pêcheurs, de petits commerçants, qui ne peuvent plus aller à l’école comme moi il y a de cela 60 ans, ne peuvent plus aller cultiver leurs champs, ne peuvent plus faire paître leurs animaux, ne peuvent plus aller à la pêche, ne peuvent plus aller dans les foires pour acheter ou échanger leurs produits vitaux “, a martelé le Premier ministre Maïga. Et de poursuivre que le jour de sa nomination, comme dans un film de cauchemar, il voyait défiler sous ses yeux les images de ces vaillants soldats de notre Armée, certains à la fleur de l’âge, tombés sur le champ d’honneur, parfois enterrés dans des fosses communes sans sépultures dignes de leurs sacrifices. Il ajoutera que ce jour-là, il pensait, avec une douleur et une compassion infinies, à leurs enfants devenus trop tôt orphelins, à leurs épouses devenues trop tôt des veuves éplorées et inconsolables, à leurs parents et amis trop tôt endeuillés vivant dans la douleur.

Faute de leadership patriotique éclairé, le Mali est devenu la risée des autres nations

Aussi, il voyait défiler sous ses yeux les images de ces milliers de Maliens, de l’intérieur et de la Diaspora, qui ont battu le pavé, des mois durant en 2020, bravant le soleil, la pluie, les agressions verbales et physiques et, pour certains d’entre eux, allant jusqu’au sacrifice ultime en donnant leur vie, pour que naisse un nouveau Mali, le Mali Kura de nos rêves. “Ce jour-là, Monsieur le Président, je pensais aussi et surtout à la place du Mali dans le concert des nations africaines, jadis respecté ou craint, mais qui est devenu aujourd’hui, faute de leadership patriotique éclairé, le grand malade, la risée des autres nations”, a-t-il laissé entendre.

A en croire le Premier ministre, ce jour-là, il s’est engagé, corps et âme, en se faisant le serment de ne pas décevoir le président de la Transition, de mériter chaque jour sa confiance, ne pas décevoir les millions de Maliens, de l’intérieur et de la Diaspora, qui ont fondé leur espoir sur l’entente, la compréhension mutuelle, voire la complicité positive et la réussite du duo : président de la Transition / Premier ministre, pour faire aboutir leur aspiration au redressement du Mali.

Véritable course contre la montre

Pour l’orateur, l’équipe gouvernementale qu’il a formée immédiatement sous l’autorité du colonel Assimi Goïta s’est depuis engagée dans une véritable course contre la montre, pour faire face aux multiples et variables défis et difficultés qui assaillent notre peuple, meurtri par plusieurs années de violence, de souffrance et d’humiliation de toutes natures.

Il a saisi l’occasion pour remercier chacune et chacun des membres du Gouvernement, pour le respect et la considération dont ils font montre, toutes et tous, à son endroit, tous les jours et en tous les instants. “Les circonstances particulières révèlent le destin des grands hommes d’Etat. C’est dans ces circonstances que j’ai l’honneur de vous adresser, au nom de l’ensemble des membres du gouvernement et au mien propre, nos vœux sincères de santé, de longévité, de bonheur et de réussite. En vous renouvelant ma ferme détermination ainsi que l’engagement de l’ensemble du Gouvernement à continuer à servir le Mali, sous votre direction, je formule également des souhaits de paix, de stabilité, de concorde, de cohésion sociale, de vivre-ensemble, de réconciliation nationale et de prospérité pour notre pays, le Mali, éprouvé par plusieurs années d’une crise complexe et profonde “, a indiqué le chef du gouvernement.

Aux dires du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, grâce à l’engagement sans faille du président de la Transition et son patriotisme reconnu de tous, notre pays, meurtri et traumatisé, retrouve, fort heureusement et progressivement, la confiance en l’avenir et l’espoir en des lendemains meilleurs. Et de préciser que l’espoir de se relever de l’instabilité chronique, de l’insécurité, du terrorisme et de la pauvreté qui sont autant de défis hypothéquant l’avenir de notre jeunesse.

Pas de défis insurmontables face à la détermination du peuple malien

En effet, dit-il, dans le sursaut national collectif, dans l’union et le rassemblement des Maliens, il n’y a pas de défis insurmontables face à la détermination du peuple malien dont l’aspiration à la paix, à la stabilité et à une gouvernance vertueuse est au cœur des priorités du gouvernement. A l’entendre, l’année 2021 a été difficile, marquée par le prolongement des effets néfastes de la crise multidimensionnelle qui affecte notre pays depuis 2012, même si cette date n’est, finalement, que le déclencheur d’un malaise plus profond et d’un déficit de gouvernance remontant à plus loin. Et de poursuivre que pour mettre fin à cette spirale, le président avait instruit au gouvernement, au cours du Conseil des ministres du 16 juin 2021, des directives et des orientations claires afin de répondre à l’aspiration profonde de notre peuple ayant conduit au changement du 18 août 2020, puis à la rectification de la trajectoire de la Transition, le 24 mai 2021.

Sur la base de ses directives, le gouvernement s’est doté, en six semaines, comme promis, d’un Plan d’action Gouvernemental (PAG) bâti autour de quatre axes stratégiques que sont : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales ; la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité. Après l’adoption du Plan d’action gouvernemental par le Conseil national de transition (CNT), le 02 août 2021, le Gouvernement est résolument engagé et déterminé à traduire en actes concrets les actions prioritaires contenues dans ledit Plan.

Dans cet esprit, un ordre de priorité élevé a été accordé à la gestion des revendications catégorielles dont le nombre élevé et le caractère souvent radical étaient de nature à compromettre la paix sociale et, partant, la réussite de la transition.

Selon lui, les progrès notables enregistrés dans l’accalmie du climat social grâce à l’écoute, au dialogue et aux sacrifices consentis par le gouvernement, tels que l’harmonisation des grilles salariales, au nom de la justice sociale, ont permis de renforcer la confiance entre l’Etat et les acteurs sociaux. “Des actions sont en cours pour faire converger tous les acteurs du monde du travail vers la Conférence sociale, voulue afin de refonder le contrat social dans notre pays et pour l’avènement d’un pacte de stabilité sociale “, a-t-il dit.

A le croire, la politique sociale du Gouvernement a pour objectif ultime l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes et de leur bien-être. C’est dans ce cadre que des mesures vigoureuses ont été initiées, conformément aux directives du Président, pour contenir la flambée des prix à travers la subvention de certaines denrées de première nécessité et produits de grande consommation.

Stratégie de riposte afin de mieux protéger les Maliens

Par rapport à la lutte contre la maladie à coronavirus, il dira que c’est une priorité qui conduit le Gouvernement à ajuster en permanence sa stratégie de riposte afin de mieux protéger les Maliens. Ainsi, les mesures récentes prises par les services socio-sanitaires participent de cette stratégie face à l’explosion de cas de contamination. “Nous devons tout mettre en œuvre pour freiner la propagation du virus, en combinant les opérations de vaccination avec les mesures de prévention “, a averti le Premier ministre.

Avant de préciser que dans un tel contexte de crise sanitaire et de persistance de la menace sécuritaire, la relance de l’économie constitue une priorité majeure de l’action du gouvernement car tous ces défis et menaces ne seront vaincus que grâce à une économie forte et dynamique, créatrice de richesse, de croissance et d’emplois. “De toutes les priorités assignées au gouvernement, le renforcement de la sécurité demeure une constance de votre action. La montée en puissance des FAMAs est une œuvre à laquelle vous êtes personnellement et totalement dédié, et à laquelle vous avez fermement engagé le Gouvernement”, a fait savoir Dr Choguel Kokalla Maïga. Pour lui, les résultats spectaculaires et inédits depuis plusieurs années, auxquels sont parvenues nos Forces de défense et de sécurité, en cette fin 2021 et dès les premiers jours de 2022, se passent de commentaires. “S’il est vrai que ramener la sécurité et renforcer la stabilité sur l’ensemble du territoire national est une œuvre de longue haleine, il est tout aussi vrai que les efforts vigoureux en cours sont incontournables pour permettre à l’Etat d’amorcer, sans plus attendre, le retour des services sociaux de base, si essentiels aux populations, et pour exercer ses fonctions régaliennes en termes de sécurité, d’administration du territoire et de distribution de la justice“, a-t-il indiqué.

Il poursuivra que l’aube de l’année nouvelle a vu le vaste chantier de refondation de notre Etat entré dans une phase irréversible, suite à la tenue réussie des Assises nationales de la refondation de l’Etat. Et d’ajouter que ces Assises ont permis d’avoir une compréhension commune des enjeux et des défis à travers des consultations les plus larges possibles, allant du niveau local, régional, national et au sein de la diaspora. Selon lui, elles ont permis de faire le diagnostic des maux qui minent la bonne marche de l’Etat, de faire émerger des solutions endogènes et des pistes de réformes pour le redressement de notre pays. Et de préciser que les Assises nationales de la refondation ont formulé des recommandations dont la mise en œuvre permettra de renforcer, sans nul doute, la position de notre pays dans son voisinage immédiat et en Afrique, de restaurer les valeurs sociétales en voie d’effritement, de restaurer les fondements de notre armée et de l’école en tant que colonne vertébrale et cerveau de la nation et d’envisager, dans les meilleures conditions, la tenue des élections générales pour doter le Mali d’institutions fortes, légitimes et stables. “Ce grand moment de rassemblement a fortement insisté sur la refondation de l’Etat sur des bases nouvelles qui seront les garantes de sa stabilité politique et institutionnelle durables et de sa transformation économique et sociale. Des préalables qui permettront à notre pays, à moyen et long termes, de compter parmi le peloton de tête des pays africains progressistes et dans le concert des nations “, a laissé entendre Dr Choguel.

Dans son réquisitoire, il a rassuré le président qu’il revient au gouvernement, en coordination avec le Comité de suivi-évaluation qui sera incessamment mis en place, de traduire la forte demande de réformes et de redressement du Mali. “ Nous allons nous y atteler, conformément à vos orientations, en priorisant les actions, qui seront déclinées en plans d’action avec une identification précise de chaque ministère en charge de l’exécution des activités “, a-t-il conclu.



Boubacar PAÏTAO
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