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Trafic de drogue en Afrique de l`Ouest: état des lieux
Publié le dimanche 23 janvier 2022  |  RFI
Lutte
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Lutte contre Trafic de drogues
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Régulièrement, des saisies ou des événements liés au trafic de drogue évoquent la vulnérabilité de l’Afrique de l’Ouest, située à la croisée de plusieurs routes très utilisées par les narcotrafiquants. État des lieux avec Amado Philip de Andrés, directeur régional de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, dont le bureau régional se trouve à Dakar, au Sénégal. Entretien.

RFI : Amado Philip de Andrés, vous qui avez accès à l’ensemble des informations disponibles sur le trafic international de drogue en Afrique de l’Ouest, quelles sont les grandes tendances que vous observez actuellement ?

Amado Philip de Andrés : Si on voit la situation telle qu’elle était en Afrique de l’Ouest en 2008 et qu’on regarde la situation maintenant, c’est un peu « back to the future » (« retour vers le futur »). L’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de résine de cannabis. En 2021, 57 tonnes de cannabis ont été saisies dont une macro saisie de 17 tonnes au Niger. Les enquêtes et rapports de l’ONUDC, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT/EMCCDA), l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) à Paris et le Groupe d’experts sur le Mali de la résolution 2541 de 2020 du Conseil de sécurité ont confirmé que la route du cannabis traverse le Sahel et ont identifié des individus faisant partie des groupes armés connectés avec les trafiquants de haschisch dans la sous-région du Sahel. De plus, nous avons un trafic de cocaïne qui cherche toujours à rediriger une partie de sa production vers l’Afrique de l’Ouest pour atteindre l’Europe à travers la mer Méditerranée et les Balkans. Ce qu’on observe maintenant, c’est un changement des modus operandi, des mêmes pays d’origine du trafic, sur les mêmes routes transatlantiques. En 2008, les narcotrafiquants utilisaient surtout des sous-marins fabriqués en Amérique du Sud. Mais depuis 2019, 2020 et 2021, ils utilisent plutôt des bateaux de pêche qui ont été adaptés pour pouvoir acheminer à chaque voyage entre une tonne et une tonne et demie de cocaïne. Ce qui a changé aussi, c’est que les réseaux de trafiquants sont devenus multinationaux. On continue à voir des Européens, principalement en provenance des pays destinataires de la cocaïne comme les Balkans, mais on voit aussi maintenant de plus en plus de Sud-Américains et des citoyens des pays de la région. Mais la question qui nous inquiète à présent, c’est qu’à la faveur du développement des économies de la région, les narcotrafiquants ont découvert qu’au Sénégal, au Ghana ou au Cap-Vert et dans plusieurs pays de la côte, il y a une classe moyenne susceptible de devenir une nouvelle base de consommateurs et le trafic actuel les vise particulièrement.
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