Présentées comme la panacée face aux tribulations sociales et politiques qui secouent le Mali depuis des mois, les Assises nationales de la refondation se sont révélées finalement une véritable boite de Pandore. Et le prétendu caractère exécutoire de ses conclusions paraît à tous points de vue une nouvelle utopie à la malienne.
En effet, si les autorités de la transition avaient tout mis en suspens au profit des ANR qui ont tout de même eu des résolutions pertinentes à certains égards, il n’en demeure pas moins que les conclusions risquent très certainement de connaître le même sort que celles des précédentes concertations nationales aussi infructueuses que budgétivores. Une évidence somme toute plausible, au regard de la réticence de certains mouvements armés ainsi que d’une frange importante de la classe politique qui, en plus d’avoir boudé les ANR, assimilées à une mascarade. Par-delà le boycott massif des ANR par ces derniers, difficile par ailleurs d’imaginer comment on pourra enjoindre à un pouvoir légitimement élu une exécution de recommandations issues d’assises nationales dont l’organisation émane d’un pouvoir transitoire loin faire l’unanimité tant aux plans national qu’international. La vérité est qu’au Mali on est très souvent logé dans des logiques singulières et non avenantes qui ne font qu’exacerber les clivages sociopolitiques et par ricochet maintenir le pays dans la léthargie.
Tout compte fait, dans notre pays le ver semble une fois de plus dans le fruit avec les péripéties que nous attirent les ANR. Il aurait peut-être fallu que nos autorités jouent la carte de la sincérité au lieu de nous faire perdre des milliards déboursés pour la tenue de ces assises qui auraient grandement servi surtout avec l’actuelle situation financière incommode du pays.