Depuis une semaine le marché est dépourvu de ciment. En attendant que les sanctions ne soient levées, les vendeurs de ciments vendent le peu de réserve à 130 000 F CFA, la tonne.
Dix jours après l’embargo de la Cédéao contre le Mali, le ciment se fait rare sur le marché malien. Dans plusieurs quincailleries de Bamako, impossible de s’octroyer le moindre sac de ciment. Les rares sacs visibles dans les magasins sont des achats stockés par des clients.
« Depuis le 4è jour de l’embargo, le stock de ciment, c’est-à-dire les 60 tonnes de ciment que nous avions ont été raflées par les clients. Nous les avons vendus au prix normal de 95 000 F CFA la tonne », nous a indiqué Emmanuel Diarra, gérant de quincaillerie à Faladié Sokoro. A la question de savoir si d’autres arrivages sont en cours, il a laissé entendre que la commande a été faite au niveau du fournisseur au Sénégal et au Burkina. « Compte tenu de la situation qui prévaut, le partenaire n’a pas voulu charger les remorques au risque de les voir immobiliser en cours de route par des agents ». Toutefois, certains transporteurs parviennent à faire rentrer des remorques de ciments de ciments, coté Bobo-Dioulasso, selon un vendeur de ciments.
Le même constat a été fait chez Alassane Dembelé, à Zerny. Chez lui, le ciment est importé depuis Abidjan ou Bobo-Dioulasso. Dans son magasin, ce sont des traces de poudre de ciment qu’on pouvait apercevoir. « Nous prions Dieu pour que nos autorités et la Cédéao parviennent à trouver un terrain d’entente afin que le blocus puisse être levé et que nous commençons à commercer. Si la situation perdure, le peu que nous avons épargné, sera utilisé pour d’autres besoins et cela va nécessairement impacter sur nos activités », a affirmé ce vieux sexagénaire.
Les rares vendeurs de ciments, les liquident à 130 000 F CFA, la tonne, déplorent plusieurs personnes. « Nous ne comprenons pas ce qui se passe dans ce pays. De 95 000 F CFA, la tonne de ciment, nous nous retrouvons à 130 000 F CFA la tonne de ciment au su et au vu des autorités », martèle S.D, un DG d’une entreprise de construction de bâtiments.
Faute pour les commerçants d’importer le ciment, l’honneur devrait revenir aux trois cimenteries du Mali de ravitailler le marché malien. Malheureusement, les sociétés de fabrique de ciments installés au Mali sont également en rupture de ciment. La société de ciments et matériaux du Mali (CMM-SA), la société Diamond Cement Mali- SA les deux principales usines de fabrication de ciments, semblent avoir des difficultés pour se procurer certaines matières premières qui rentrent dans la composition du produit.
Le produit sert à fabriquer le ciment, entrant lui-même dans la liste des constituants du béton. Le clinker provient à 85% de l’Espagne, Japon, Maroc, Grèce, Portugal, Corée du sud et de la Turquie. Ce manque de matière première importée fait que nos usines sont incapables de produire du ciment. Aux lendemains de la prononciation des sanctions, ce sont plusieurs dizaines de camions de clinker qui étaient immobilisés aux bords des routes et dans plusieurs villages ivoiriens.
Ce n’est pas tant l’absence de ciment qui inquiète certaines personnes, mais la main d’œuvre qui intervient dans son utilisation.