Suite à un incident sécuritaire à la frontière entre le Mali et la République Islamique de Mauritanie faisant 7 morts côté mauritanien, une délégation du pays de Mohamed Ould El-Ghazaouni s’est rendue à Bamako, le samedi 22 janvier dernier.
Dans un communiqué, le gouvernement de la République du Mali dit avoir été informé par les autorités de la République Islamique de la Mauritanie d’un incident sécuritaire suite auquel sept (07) citoyens mauritaniens ont perdu la vie, entre Tarabakoro et Akor, dans la Région de Nara, le 17 janvier 2022.
Après une séance de travail avec la délégation mauritanienne, le gouvernement malien a décidé pour la cause d’ouvrir une enquête transparente et diligente dont les résultats seront partagés avec la partie mauritanienne et prendre toutes les mesures pour arrêter et traduire devant la justice les auteurs de ces actes tragiques. Il a aussi décidé de renforcer la coopération dans la lutte contre l’insécurité avec les forces de défense et de sécurité mauritaniennes.
Par conséquent, le gouvernement malien présente ses sincères condoléances au gouvernement et au Peuple mauritaniens ainsi qu’aux familles endeuillées. En outre, le gouvernement du Mali décline toute responsabilité et souligne qu’à ce stade, aucun élément ne met en cause les Forces Armées maliennes (FAMA) qui respectent la sacralité de la vie humaine et agissent avec professionnalisme dans leur lutte contre le terrorisme.
Les autorités maliennes se disent surprises de cet incident
Le gouvernement du Mali trouve troublant la survenance de cet incident, 24h, après une importante visite de travail effectuée à Nouakchott, en vue d’assurer l’approvisionnement normal des populations maliennes qui subissent les sanctions qu’il qualifie d’illégales et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA.
En soulignant les liens d’amitié et de fraternité qui ont toujours unis les deux Peuples, le gouvernement du Mali remercie le gouvernement de la République Islamique de la Mauritanie pour son accompagnement multiforme et surtout sa solidarité agissante à l’endroit de la République sœur du Mali.
Aussi, la partie malienne s’est déclarée prête à former un comité conjoint avec la partie mauritanienne pour superviser la sécurité des frontières et créer un mécanisme de suivi de ce type d’événements et permettre de travailler à cet égard de manière permanente.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, M. Ismëil Ould Cheikh Ahmed, dans une déclaration publié, à l’issue de la rencontre de la délégation mauritanienne avec les autorités maliennes a martelé : « J’ai, accompagné M. le ministre de l’Intérieur, rencontré à l’aéroport un certain nombre de responsables de notre communauté au Mali, et je leur ai transmis un message selon lequel, bien que les frères du Mali aient exprimé beaucoup de disponibilité, donné de nombreuses assurances et promettaient que ce genre d’événement ne se reproduise pas, les frères de la communauté doivent prendre conscience de la réalité du pays dans lequel ils vivent, et de ce qui menace la sécurité des individus à certains moments et dans certains endroits, ils doivent donc être prudents dans un pays qui connaît une crise et une situation instable. Nous avons avec ce pays une frontière longue de 2300 km passant par six de nos wilayas, à savoir : Tiris Zammour, Adrar, les deux Hodhs, Guidimagha et Assaba. Sur une frontière d’une telle longueur, il serait difficile d’éviter ce genre d’incidents. Cependant, la volonté de Son Excellence le Président de la République et la volonté exprimée par les frères du Mali, permettront, avec l’aide d’Allah, de surmonter toutes les difficultés ».
Par ailleurs, les autorités maliennes se sont déclarées surprises de cet incident qui intervient dans le contexte difficile que connaît le pays, et seulement un jour après la visite à Nouakchott d’une délégation malienne de haut rang pour garantir au peuple malien ses besoins alors qu’il est soumis à des conditions illégales et inhumaines de la part de la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Pour rappel, depuis le 9 janvier, le Mali est soumis à un embargo économique qui limite les échanges commerciaux avec ses partenaires de la Cédéao aux seuls biens de première nécessité. Et c’est la Mauritanie, comme l’Algérie et la Guinée, qui ont leurs frontières ouvertes avec le Mali.