Dans sa résolution 2100, le Conseil de sécurité des Nations Unies a créé le 25 avril 2013, la MINUSMA. Le mandat de cette opération qui a pris le relais de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine – MISMA consiste à maintenir la paix dans le pays. Cependant, le Mali est confronté depuis près d’une dizaine d’années à une situation sécuritaire très complexe. Ce qui oblige la mission onusienne au Mali à améliorer son mandat pour aider le pays à combattre l’expansion terroriste sur son territoire.
Le Mali fait face depuis 2012, à une crise multidimensionnelle sans précédent. Cette crise qui se pointe dès mi-janvier 2012 à travers une révolte touareg du Mouvement National de Libération de l’Azawad – MNLA, réclamant l’indépendance du 2/3 du pays se transforme plus tard par une expansion djihadiste dans le nord du Mali. En effet, l’arrivée de groupes terroristes liés à Al-Qaida au Maghreb islamique – AQMI, notamment Ansar Dine ou MUJAO dans les régions du Nord et une partie Centre du Mali, profitant de l’effondrement du régime Libyen, de la porosité des frontières du Sahel se situe comme le début du problème malien.
Neuf mois après, une intervention militaire française survient dans le cadre d’une opération baptisée « Serval » qui va interrompre l’occupation djihadiste au Nord du Mali. Par ailleurs, la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) a été créée le 20 décembre 2012 à travers la Résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’union africaine après que le Nord du Mali soit tombé aux mains de la rébellion touareg, sous la coupe de groupes djihadistes liés à AQMI.
Création de la MINUSMA
La Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali – MINUSMA a été créé par la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies le 25 avril 2013. En effet, cette opération onusienne au Mali a pris le relais de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine – MISMA à partir du 1er juillet 2013. En outre, depuis son arrivée au Mali en 2013, le mandat de la MINUSMA est prolongé chaque année par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Renouvelé huit (08) fois, le mandat de la mission onusienne au Mali s’articule plutôt sur l’appui au processus de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali (accord d’Alger signé en 2015), et « d’une stratégie malienne globale à l’orientation politique pour protéger les civils, réduire la violence intercommunautaire et rétablir l’autorité et la présence de l’État ainsi que les services sociaux de base dans le centre du Mali ». Chose qui tarde toujours à se concrétiser, avancent des observateurs.
Les missions de la MINUSMA
La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali – MINUSMA est une opération de maintien de la paix des Nations unies au Mali. Elle intervient dans le cadre de la guerre au Mali et est la composante principale de l’intervention militaire. A cet effet, selon la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies, la MINUSMA est créée pour maintenir la paix au Mali. En effet, la mission onusienne est autoriseé à prendre toutes les mesures requises pour s’acquitter de son mandat. Par ailleurs, ses missions s’articulent entre autres sur la stabilisation de la situation dans les principales agglomérations et la contribution au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays ; la protection des civils et du personnel des Nations unies ; la promotion et la défense des droits de l’homme ; le soutien de l’action humanitaire ; l’appui à la sauvegarde du patrimoine culturel ainsi que l’action en faveur de la justice nationale et internationale.
Frustration des Maliens vis-à-vis de la MINUSMA
Depuis un moment, des Maliens s’interrogent très souvent sur l’utilité de la MINUSMA au Mali. Outre, les attaques intempestives des groupes terroristes liés à Al-Qaida au Nord du pays, le Mali fait face depuis quelques années à une crise intercommunautaire dans les régions du Centre, notamment à Mopti. Face à cette exacerbation des tensions intercommunautaires et la multiplication des attentats terroristes, des questions se posent sur l’utilité de la présence des forces onusiennes sur le sol malien. Plusieurs manifestations contre la présence des armées étrangères au Mali, notamment la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali – MINUSMA ont eu lieu dans le pays pour dénoncer la non implication de la mission dans la lutte antiterroriste. A cet effet, des observateurs appellent l’ONU à l’intensification de ses missions pour permettre à ses forces présentes sur le sol malien de s’adapter à la réalité du terrain. Notamment, la lutte commune contre l’expansion des groupes terroristes au Mali en particulier et au Sahel en général.
Malgré la forte demande des Maliens, des observateurs nationaux et internationaux, la « principale priorité stratégique » de la MINUSMA reste et demeure, précise le Conseil lors de la réunion de la prorogation de son mandat au mois de juillet dernier, d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord par les parties maliennes ainsi que par d’autres parties prenantes, ainsi que la transition politique. La « seconde » est de faciliter l’application par les acteurs maliens d’une stratégie globale axée sur les aspects politiques et visant à protéger les civils, à réduire les violences intercommunautaires, à restaurer l’autorité et la présence de l’État et à rétablir les services sociaux de base dans le centre du Mali. Pourtant, les Maliens demandent un changement de stratégie de la mission et l’adaptation de son mandat eu contexte actuel du pays qui est la lutte contre le terrorisme dans le pays et au Sahel. C’est en partie ce qui explique l’exaspération des Maliens face à cette opération onusienne, indiquent-ils. Ils affirment que leur principale priorité, c’est la paix, la sécurité, la cohésion sociale et le vivre ensemble.
Ibrahim Djitteye