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Tensions entre Paris et Bamako: le Mali a "touché" aux intérêts de la France (ministre malien)
Publié le dimanche 30 janvier 2022  |  AFP
Deuxième
© aBamako.com par mouhamar
Deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel
Bamako, le 16 mai 2014 au CICB. La capitale malienne a abrité la deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel. L`ouverture des travaux a été présidée par M. Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale.
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Le ministre des Affaires étrangères malien Abdoulaye Diop a estimé que les tensions entre Paris et Bamako étaient dues au fait que la junte malienne a "touché" aux intérêts de la France en excluant des élections en février.
Selon lui, les partisans d'élections le 27 février, la date initialement prévue, souhaitent que "les mêmes personnes reviennent prendre le pouvoir". M. Diop, qui s'exprimait vendredi lors d'un déplacement à Bruxelles, a fustigé les récentes critiques de la France envers la junte, "tout ça parce qu'on a touché à leurs intérêts". Dans une vidéo dont l'authenticité a été confirmée dimanche par les autorités maliennes, le ministre a accusé la France d'avoir applaudi des coups d'Etat par le passé: "La France, qui dit qu'elle défend la démocratie, elle est allée dans d'autres pays, elle a installé des chefs d'Etats qui ont fait des coups". Les relations entre la France et son ancienne colonie sont tendues depuis que l'armée a pris le pouvoir à Bamako en août 2020. Depuis six mois, la France a entamé une réarticulation de son dispositif militaire au Mali, en quittant ses trois bases les plus au nord. Ses effectifs, de plus de 5.000 militaires au Sahel l'été dernier, ont décru, avec l'objectif affiché de n'en garder que 2.500 à 3.000 d'ici 2023. Depuis janvier, la tension a augmenté avec l'adoption par la Communautés économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) d'une batterie de sanctions sévères, fermant les frontières avec le Mali et mettant le pays sous embargo. Les sanctions - prononcées après l'annonce par la junte de son intention de rester au pouvoir jusqu'à cinq années supplémentaires, malgré un engagement antérieur à conduire des élections le 27 février - ont été soutenues par la France, les Etats-Unis et l'Union européenne. Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian a estimé cette semaine que la junte est "illégitime et prend des mesures irresponsables". Dans la vidéo, M. Diop répond que le Mali, en reportant les élections, "veut bâtir quelque chose de solide, pour demain et après-demain". Le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, et a connu deux coups d'Etat récents, en août 2020 et mai 2021. La junte a invoqué l'insécurité comme raison du report des élections. Paris accuse également les mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner de "soutenir" la junte au pouvoir au Mali sous couvert de lutte anti-jihadiste. M. Diop a rétorqué que le Mali et la Russie ont longtemps été partenaires, notamment dans le domaine de la coopération militaire.
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