« Nous ne comprenons pas que des chefs militaires qui ont échoué sur le terrain de la guerre, prennent le pouvoir politique et au nom d’un patriotisme frelaté ; font appel à des mercenaires pour défendre l’intégrité de leur territoire. Je ne sais pas ce que ça veut dire et pourtant, ils prétendent être des patriotes ». Tels sont les propos irrespectueux du ministre des Affaires Étrangères du Niger, Hassoumi Massaoudou contre le Mali. Cette déclaration inacceptable, Massaoudou l’a tenue devant son maître insolent, Jean Yves Le Drian. Elle intervient quelques mois après des propos malencontreux tenus par le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, contre les militaires au pouvoir au Mali.
Il est important que les autorités du Niger, un pays frère du Mali, respectent le peuple malien. Les peuples maliens et nigériens connaissent les mêmes difficultés, le terrorisme, depuis des années. Des milliers de personnes ont été tuées, d’autres contraintes de quitter leur localité. Malgré sa présence militaire, ses boucans, la France n’a pas pu freiner l’avancée inquiétante des terroristes. C’est d’ailleurs la détérioration de la situation sécuritaire qui a occasionné les manifestations durant des mois à Bamako. Et c’est cette lutte des centaines de milliers de Maliens qui a été « parachevée » par les militaires. Quoi qu’on dise, les lignes bougent depuis l’arrivée de l’actuelle équipe à la tête du Mali. Les résultats dans la lutte contre le terrorisme sont probants, même si certains partenaires aigris ne veulent pas, par mauvaise foi, reconnaitre ce mérite de ces nouvelles autorités. Les FAMa, depuis la diversification des partenaires décidée par les autorités maliennes, terrorisent les terroristes. Les nouveaux partenaires du Mali ont réussi là où la France, le maître de Hassoumi Massaoudou, a échoué. Et Assimi et son équipe sont soutenus par les populations qui, à travers les Assises nationales de la refondation, ont demandé la prolongation de la transition de 6 mois à 5 ans. Ce sont les mêmes populations maliennes qui, après les sanctions jugées illégales et illégitimes de la CEDEAO et l’UEMOA contre le Mali, sont massivement sorties pour soutenir les autorités en place. Ce n’est donc pas du « patriotisme frelaté », c’est la soif de la souveraineté du Mali, d’une sortie de crise, de refondation de l’État, de la lutte contre l’impunité, bref la soif d’un Mali nouveau qui a été exprimée partout à travers le pays. Au-delà du Mali, les peuples africains, même chez Hassoumi Massaoudou au Niger, ont apporté leur soutien au peuple malien et à ses autorités. Qualifier tous ces soutiens de « patriotisme frelaté » n’est que de la malhonnêteté d’un responsable de la trempe de Hassoumi Massaoudou.
Aujourd’hui, les autorités nigériennes doivent sortir de la campagne de diabolisation du Mali orchestrée par la France qui n’arrive toujours pas à digérer la diversification des partenaires.
Massaoudou doit savoir que ce n’est pas en se faisant passer pour le bon « démocrate » auprès de son maître français qu’on résout la crise sécuritaire au Sahel. Aujourd’hui, les peuples africains sont fiers des autorités maliennes qui, à la différence de Massaoudou et de son chef Bazoum, tiennent et travaillent pour la souveraineté de leur pays. La priorité des populations du sahel, c’est de vaincre le terrorisme, cela quel que soit le partenaire. Il est donc important, au lieu de défendre l’intérêt français au détriment de celui de l’Afrique, d’emprunter le chemin du Mali pour une sortie de crise.
Aussi, si Bazoum ne change pas sa posture, il risque d’être la cause de l’implosion du G5 Sahel dont la présidence reviendrait au Mali bientôt.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS