La question de l’esclavage notamment dans notre pays continue malheureusement de faire beaucoup d’encres et de salives au grand dam des organisations de défense des droits humains. Car, nous constatons que la pratique est de plus en plus entretenue et encouragée par certaines personnalités de notre pays notamment dans la région de Kita. Le cas le plus illustratif est celui de l’ancien député de la localité, Mamadou Tounkara.
Venons-en aux faits. Des sources crédibles nous révèlent que courant 2019, pour une histoire de mariage, certains citoyens considérés comme esclaves par d’autres ont été battus, humiliés, mis à nus et trimbalés dans tout le village de Sakora avant d’être séquestrés au domicile du chef de village Gaoussou Fofana.
Selon nos sources, l’une des victimes Founeké Fofana, un vieillard de 72 ans, a été déshabillé et tiré par sa partie intime avant d’être attaché nu sur la place publique du village. Ce n’est pas tout. Une autre fillette de deux ans a perdu un œil au cours de ces événements tragiques. Ces citoyens ont été ont détenus illégalement pendant trois jours sans manger ni boire pour ensuite être chassés du village.
A en croire nos indiscrétions, ils ont été obligés d’aller s’installer dans le village de Mameri, un village voisin derrière le fleuve. Ce village accueille actuellement plus de 1 300 personnes qui ont fui la pratique de l’esclavage à Sakora.
Pire dans la plupart des témoignages, l’ancien député de Kati, Mamadou Tounkara revient régulièrement qui, selon nos sources, avait même tenu des propos haineux et racistes afin de dresser les uns contre les autres.
Pour la majorité des victimes qui attendent toujours que justice soit faite, l’ex député semble bénéficier d’une certaine protection au sein de l’administration publique. Car, la plainte déposée par les victimes de ce crime au niveau du Tribunal de Toukoto n’a pas connu de suite.
Déçues par l’attitude des autorités locales et déterminées à faire toute la lumière sur cette affaire, les victimes se sont transportées pour porter plainte au niveau du Tribunal de grande instance de la Commune V du district de Bamako où réside le député en question.
Toujours selon nos sources, le Procureur territorialement compétent a adressé un soit transmis à la gendarmerie du Camp I pour mener les enquêtes préliminaires. Ainsi, cette unité a procédé à l’audition des parties à l’exception de certains habitants de Sakora qui ont refusé de répondre à la convocation des enquêteurs de la gendarmerie sur instructions du même Tounkara. Où sommes-nous finalement ? Qui protège l’ancien député ? Est-il au-dessus des lois maliennes ?
Dans tout cela, nos sources nous révèlent que les enquêteurs ne disposaient, pour l’instant, pas de moyens pour interpeller ces individus soupçonnés de participer à la commission de ce crime abominable.
Notons que le dossier, comportant les photos de ces atrocités et des messages vocaux du député Mamadou Tounkara, a été envoyé au parquet de la Commune V qui est actuellement entre les mains d’un cabinet d’instruction.
Nos autorités judiciaires sont désormais interpellées afin que justice soit rendue aux victimes de cette pratique digne d’une autre époque conformément aux directives du ministre de la justice et des droits de l’homme, garde des sceaux. Car, les auteurs de cette pratique esclavagiste ne doivent plus continuer leur petit bonhomme de chemin sans être inquiétés un seul instant.
Mama PAGA
Source : LE PAYS