Il y-a-t-il un plan des autorités pour asphyxier les médias ? Les dernières « instructions » de coupe des abonnements dans les départements ministériels en témoignent à plus d’un titre.
La presse s’acquitte d’un devoir important, celui d’informer le public. Elle aide la population à comprendre les procédés souvent compliqués du fonctionnement du gouvernement. … Une presse libre sert aussi à veiller au bon fonctionnement du gouvernement, comme lorsqu’elle jette la lumière sur la corruption, dit-on.
C’est dans cette mission d’information des citoyens avec des informations peut être gênante diffusées que les autorités de la transition ont cru bon de mettre leurs pieds dans le plat des hommes de médias notamment ceux du privé. Hostile aux critiques et aux conseils, le Premier ministre aurait donné des instructions pour une coupe budgétaire dans les départements ministériels pour dit-t-il, des raisons trésoreries. La presse privée fait les frais de ses restrictions. Dans la plupart des ministères, les contrats d’abonnements des journaux privés ont été suspendus.
Dans cette mouvance, dans les autres pays, pendant que les autorités font un soutien à leur presse à travers l’aide à la presse, les nôtres s’en foutent comme pour dire que la presse est leur dernier souci. Oui ? Messieurs les autorités de la Transition, c’est loin de l’aumône que les médias demandent, mais un droit acquis sous le président Konaré.
Le Président de la Transition et son Premier ministre savent-t-ils que soutenir les médias relève de la normalité ? De la même manière qu’ils jugent normale de se donner un budget c’est de cette même façon qu’obligation leur est faite de mettre à disposition l’aide à la presse.
Le PM, Dr en communication ne doit-t-il pas être le premier à savoir que les entreprises de presse souffrent depuis son arrivée à la Primature. Qu’a-t-il fait pour que la presse soit dans les meilleures conditions de travail à la faveur de la crise de la COVID-19 qui a ébranlé tous les secteurs, notamment la presse ? Au fort moment de la lutte du M5-RFP, c’est bien cette presse qu’il marginalise qui a porté la voix du peuple malien.
Que nos autorités sachent que même dans les pays développés les médias sont soutenus à travers l’aide à la presse. Le journal « Le Monde » l’un des plus lu de la France et détenu par des milliardaires à l’instar de beaucoup d’autres bénéficie des aides à la presse ? Dans le pays de Macron, l’Etat français fait un appui financier aux journaux suivants des critères objectifs bien définis.
Dans les pays voisins du Mali, les aides à la presse et autres soutiens multiformes avoisinent le milliard pour certains ou le dépassent même pour d’autres. Les plus hautes autorités de ses pays ont conscience du rôle que la presse joue et peut jouer dans un pays.
Devant cette « méchanceté » à l’endroit des médias, le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, au cours de la présentation des vœux du CNID à la presse, est sorti de sa réserve. « … On travaille aujourd’hui à misérabiliser la presse malienne, à créer des conditions pour que cette presse ne soit pas épanouie et qu’elle meurt lentement mais surement, en la privant de ses ressources et en faisant en sorte que même les choses plus élémentaires que sont les abonnements dans les départements ministériels soient coupés. Cela est méchant et impardonnable », a martelé M. Danté.
Il est rappelé que lors de la présentation des vœux au chef de l’Etat, Assimi Goita, les journalistes du Mali à travers le président de la Maison de la presse ont réaffirmé les conditions de travail assez difficile des journalistes maliens. Il a sollicité le président de la transition d’ordonner le paiement de trois années d’arriérés de l’Aide à la presse.
Aujourd’hui, les organes de presse ne demandent que l’indexation de l’aide à la presse au budget national.