En cette période où le Mali brave les sanctions concomitamment infligées par la CEDEAO et l’UEMOA, les universitaires du pays ont décidé de se réunir, deux jours durant, pour des travaux de réflexion sur les pistes de résilience. L’ouverture a eu lieu ce 31 janvier, dans la salle de conférence du rectorat de l’Université des Sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB).C’était sous la présidence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr. Amadou Keita.
Aux côtés du ministre Keita se trouvait le professeur Brehima Kamina, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population, invité d’honneur de l’évènement. Dans son discours, le ministre Amadou Keita s’est félicité pour la tenue de cette rencontre de réflexion patriotique. Aux Universitaires, le ministre a rappelé qu’il y a des moments et des espaces marquant des tournants décisifs dans la vie d’une nation. S’agissant des moments qui, dit-il, appellent avec force à une interrogation permanente, voire à une recherche de solutions passant par une introspection et une projection sur « notre environnement immédiat ».En sa qualité de premier responsable du département, le ministre Keita a effleuré, pour la circonstance, la gravité de la situation qui mine le pays. Le Professeur ministre explique aux Universitaires que le Mali continue, cette dernière décennie, de faire face à énormément de problèmes, tant sur le plan sociopolitique que sur le plan sécuritaire. Ainsi, la résolution de ces difficultés passe, d’après lui, par l’implication des uns et des autres, afin d’avoir une issue favorable au peuple.
Parlant de l’initiative des Universitaires, Amadou Keita s’est dit très heureux de l’implication massive de l’opinion publique du Mali, dans toute sa composante, pour la résolution des différentes crises qui secouent le pays. « En se réjouissant de cet état de fait, il nous faut noter, sans la confondre à un quelconque désintérêt, la posture de retrait du monde universitaire dans le débat de l’instantané. Comme j’aime à le dire, le temps de l’universitaire n’est pas forcément celui du politique », a-t-il dit. Puis d’ajouter : « L’universitaire qui est dans une démarche scientifique a besoin de recul pour donner une intelligibilité à des situations souvent très complexes ».Et ce principe n’est pas, selon lui, compris par beaucoup de gens qui regrettent l’absence d’une voix avertie, d’une voix scientifique, « dans les remous que nous traversons ».Et de poursuivre en disant que cette voix de l’universitaire doit donc être nécessaire, parce que se situant, en principe, « à équidistances des contingences partisanes et loin de la passion des débats politiques ».Il estime que les universitaires ont ainsi décidé, suite aux sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, de procéder à une analyse de la situation, afin de proposer des pistes de résilience. Suivant cette information publiée sur la page Facebook du département, le ministre Keita se dit persuadé que la question pour l’universitaire ne se limite pas à la prise de parole seulement, mais de savoir comment prendre la parole. Parce qu’il (universitaire) sait que l’on sera attentif à ce qu’il dira, ajoute le ministre. Ces sanctions brandies par la CEDEAO et l’UEMOA visent les populations civiles maliennes, les capacités militaires du pays, voire l’économie de la nation malienne, a-t-il déploré. Aux universitaires, il fait croire que les présentes sanctions consistent à entraver la mise en œuvre des résolutions issues des Assises nationales de la refondation(ANR), voire les solutions durables émanant du peuple. Ce qui l’amène à inviter les initiateurs à poursuivre des réflexions pouvant apporter des remèdes aux mots du jour.