L’ambassadeur de France à Bamako, M. Joël Meyer, a été sommé de quitter le Mali dans les 72 heures, a annoncé un communiqué publié lundi dernier (31 janvier 2022) par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement. Déjà dans la matinée, le département des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) avait annoncé sur ses réseaux sociaux que le diplomate français a été convoqué ce lundi suite «aux propos tenus par les autorités françaises à l’endroit des autorités de la transition».
«L’ambassadeur de France à Bamako a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui lui a notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures», a précisé le communiqué du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement.
«Cette mesure fait suite aux propos hostiles et outrageux du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères (Jean-Yves Le Drian) tenus récemment et à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes, en dépit des protestations maintes fois élevées», a précisé le gouvernement tout en condamnant «vigoureusement» et en rejetant «ces propos contraires au développement de relations amicales entre nations».
Le jeu diplomatique est en train d’échapper à la France parce que, dans leur acharnement et animés d’un réflexe néocolonial, ses ministres (Armées et Affaires étrangères) continuent de confondre avec insolence les autorités de la transition à une «une junte illégitime». Et pour sauver les meubles, il faudra qu’Emmanuel Macron ou son successeur à l’Elysée (l’élection présidentielle française de 2022 a lieu le dimanche 10 avril 2022) se débarrasse de Le Drian pour espérer reprendre une discussion apaisée avec les pays africains qui contestent l’arrogance du Quai d’Orsay.
En effet, cet affairé spécialiste du trafic d’influence limite le talent diplomatique à l’arrogance et au déni de la réalité. Il est si préoccupé par les affaires de son clan qu’il n’a pas encore pris conscience de l’évidence que la période (1960 à 1974) «Foccart» (Jacques Foccart, le prince des ténèbres de la Françafrique) est révolue.
Il faut rappeler que le chef de la Mission des Nations unies à Kidal, le Français Christophe Sivillon, avait été déclaré «persona non grata» et sommé de quitter sous 24h. Il avait poussé l’affront de souhaiter la bienvenue aux délégations «venues du Mali et de l’étranger» lors du congrès du MNLA, le 30 novembre 2019.
Avant lui, un enseignant de l’Ecole française de Bamako (Guiovanopoulos) avait été expulsé du Mali en 2017. Visiblement, rien de tout cela n’avait servi de leçon à la France dont les autorités ont continué à se comporter à notre égard comme si le Mali était une province française !