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Nord du Mali : Interrogations autour d’une rencontre en Italie
Publié le jeudi 3 fevrier 2022  |  L’aube
Rencontre
© Autre presse par DR
Rencontre PM-Mouvements signataires de l`Accord d`Alger
Bamako, le 15 septembre 2021. Le chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga, a reçu à la Primature, des membres des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation (Coordination des mouvements de l’Azawad-CMA et Plateforme) pour leur exposer la vision du gouvernement pour la réussite de la Transition.
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Depuis quelques jours, des responsables de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et d’autres mouvements armés du Nord séjournent en Italie sur invitation d’une ONG de ce pays. Officiellement, il s’agirait d’une rencontre dont l’objectif serait d’évaluer le processus de paix au Mali. Cependant beaucoup d’interrogations et de supputations entourent ce déplacement des membres de la Rébellion de Kidal. Au-delà des soupçons pèsent sur cette initiative Italienne d’autant que la partie gouvernementale avait décliné l’invitation avant de prendre part à cette rencontre par l’intermédiaire du ministre de la Réconciliation Nationale.

En effet, une délégation du Cadre stratégique permanent (CSP) composée de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et des mouvements armés du Nord séjournent depuis dimanche dernier sur invitation de l’ONG italienne ARA PACIS à Rome en Italie.

Selon Mohamed Elmaouloud Ramadane porte–parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA)”L’objectif de ce déplacement vise à réconcilier les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger”

« Sur demande des autorités de Transition du Mali, l’ONG italienne ARA PACIS a initié une réunion de médiation à Rome pour un rapprochement entre le CSP et le gouvernement, ainsi que l’autre tendance de la plate-forme qui n’est pas membre du CSP », a précisé Mohamed Elmaouloud Ramadane porte–parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).

Les principales composantes du CSP que sont la CMA et une frange de la Plateforme doivent selon plusieurs sources rendent compte de l’utilisation des moyens précédemment reçus dans le cadre des attentes de leurs partenaires européens, à savoir : leur contribution à la stabilisation du Nord en tant que paravent sécuritaire contre les flux migratoires et d’autres trafics illicites en direction de l’Europe.

Quant au Ministère de la réconciliation, de la paix et de la cohésion Sociale l’objectif du déplacement du ministre Wagué est la définition des bases de la collaboration entre l’Etat Malien et le CSP (Cadre stratégique permanent). Ainsi, tous les mouvements seront impliqués dans cette structure sous le leadership du gouvernement qui en assume la direction pour la Réconciliation des mouvements et des communautés permettant de faciliter le développement tout en améliorant la sécurité.



Une CMA instrumentalisée

Cependant, beaucoup d’interrogations sont posées au sujet de cette initiative italienne et avec une CMA, dont l’instrumentalisation par la France ne guère un secret. Parmi les questions entendues çà et là à Bamako, l’on retient : Pourquoi l’organisation de cette rencontre ailleurs et non dans le pays ? Quelles les véritables intentions de l’ONG italienne ? L’Etat italien est-il impliqué dans ce projet ? Quid d’un financement de certaines activités de la CSP par la même organisation italienne ? Et l’accord d’Alger dans tout ça ? Au-delà de ces questions, de forts soupçons entourent ce déplacement de la rébellion en terre italienne, en un moment où la tension ne de monter entre Bamako et Paris. Et à ce sujet l’on a encore en mémoire les revelations du Premier ministre Choguel Kokala Maiga qui dans une interview accordée à la radio publique algérienne en Octobre 2021, avait révélé qu’«’il existe certaines zones dans le nord du pays qui sont interdites d’accès à l’armée malienne par la France, ce qui nous a créé un Etat à l’intérieur de l’Etat ».

Et Choguel K Maïga avait ajouté : « C’est l’ancien Président français, Nicolas Sarkozy, (2007- 2012) qui avait promis à des rebelles dans le nord malien de leur accorder un Etat indépendant ».

Aussi, il avait accusé la France d’avoir violé l’Accord conclu entre les deux pays, en 2013, qui prévoit d’offrir à l’armée malienne un soutien aérien et en matière de renseignement, alors que la France a déployé 4000 militaires sans concertation préalable avec Bamako.
Pour confirmer l’échec de l’intervention militaire française, le Premier ministre avait, par ailleurs, expliqué que « le but de cette intervention était d’éradiquer le terrorisme, alors que ce fléau s’est propagé dans 80% de notre territoire, après qu’il était cantonné uniquement dans le nord ».

« Le rétablissement de l’unité du Mali n’a pas été possible car des groupes rebelles armés touaregs paradent avec leurs armes lourdes devant les forces internationales et françaises », a-t-il martelé. Jusqu’ici aucune réaction n’a été enregistrée du côté français pour contredire ces propos du Premier ministre malien.

Mémé Sanogo

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