Les deux candidates à la présidentielle ont commis une boulette en demandant le départ de l’ambassadeur du Mali en France. Le dernier en date a en effet été rappelé par Bamako il y a deux ans. Une erreur que le porte-parole du gouvernement n’a pas manqué de relever.
La crise diplomatique avec le Mali s’invite dans la campagne présidentielle et donne lieu, depuis lundi, à une passe d’armes entre les différents camps. Après l’expulsion par Bamako de l’ambassadeur français, Valérie Pécresse invitée de CNews s’indignait mercredi 2 février 2022 : Je ne comprends pas. Qu’est-ce que l’ambassadeur du Mali fait encore en France ?
Lundi 31 janvier, Marine Le Pen, également invitée de Laurence Ferrari mais sur Europe 1, s’était déjà fendue d’une déclaration similaire. Pour la candidate du Rassemblement national, face à l’expulsion de l’ambassadeur français au Mali, il ne suffit pas de dire : On prend note, comme le fait le ministre des Affaires étrangères. Je pense qu’il faut immédiatement renvoyer évidemment l’ambassadeur du Mali.
Problème : il n’y a plus d’ambassadeur du Mali en France depuis deux ans. En effet, le dernier en date, Toumani Djimé Diallo avait été rappelé par son pays le 27 février 2020 après une déclaration dans laquelle il accusait les légionnaires français présents au Mali d’avoir un comportement déplacé.
« Une logique électoraliste », pour Gabriel Attal
Une erreur des deux candidates à la présidentielle que Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, n’a pas manqué de soulever lors de son point presse d’après conseil des ministres, mercredi midi.
Après un long soupir, il a déclaré : Un minimum d’intérêt pour ce dossier aurait permis de savoir que nous n’avons plus d’ambassadeur du Mali en France depuis deux ans. Le Mali a en France un chargé d’affaires. De même que nous gardons un chargé d’affaires au Mali depuis le rappel de notre ambassadeur […] Je vois bien que nous avons une campagne présidentielle et qu’il y a des candidats […] qui probablement se disent que pour construire une stature présidentielle, il faut avoir des propos forts sur la situation internationale […] L’important, c’est peut-être de se renseigner sur ces dossiers avant de tenir des propos d’estrade encore une fois, dans une logique politicienne et
« Une petite polémique », pour Michel Barnier
Ce jeudi matin, sur RFI, Michel Barnier est venu à la rescousse de Valérie Pécresse, dont il est le conseiller Monde et Europe pour cette campagne de la présidentielle 2022.
Ça, c’est une petite polémique, a déclaré ainsi Michel Barnier. Ce qu’a voulu dire Valérie Pécresse, c’est qu’il y a des diplomates maliens qui sont en poste à Paris – un chargé d’affaires qui fait fonction d’ambassadeur – et que si on expulse nos diplomates du Mali, il doit y avoir une mesure réciproque.