SociétéMe Diarra Fatoumata Dembélé lors du lancement de la caravane juridique de l’USJPB : «On a décidé que les textes juridiques viennent vers les populations… »
Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Orange Knowledge Program Sahel (OKP-SHL-104897) : «Changement climatique, sécurité et Etat de droit au Sahel: optimiser l’apport des universités», financé par les Pays-Bas, à travers Masstrich School of Management, European Center for Developpement policy et le Bureau d’études CINOP, et mis en œuvre par un consortium d’universités composé de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, l’Université Abdoul Moumouni de Niamey, au Niger, a été lancé, le 3 février 2022 à Kamalé, commune rurale du Mandé, la Caravane juridique de l’USJPB. Le président de l’autorité intérimaire de la commune rurale du Mandé, Nouhoum Kelepily, a lancé ladite caravane, en présence de la présidente du conseil d’administration de l’USJPB, Mme Diarra Fatoumata Dembélé ; du secrétaire général de l’UACDDDD (Union des associations et des coordinations d’associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis) ; le représentant du chef de village de Kamalé, Mamadou Saiba Kéita. Les femmes, les jeunes, les hommes de Kamala, les étudiants, professeurs d’universités, juges, avocats, ont pris part au lancement qui va se poursuivre jusqu’au 5 février 2022 dans les localités de Siby et de Tabou. Il s’agit, lors de ce lancement, de renforcer les capacités des acteurs dans le domaine de la sécurité, état de droit et le changement climatique pour créer et pérenniser une communauté de pratique autour de la résilience communautaire.
Pour Mme Diarra Fatoumata Dembélé, le but visé à travers cette caravane juridique est de rejoindre les populations rurales dans leur village et de leur parler des droits qui les préoccupent, notamment les droits fonciers, agricoles, les procédures de récupération de leurs jugements gagnés, etc. En même temps, ajoute la présidente du Conseil de l’USJPB, leur apprendre comment sera appliqué le droit, comment ils doivent connaître leurs droits et comment ils doivent les revendiquer. En somme, dit-elle, au lieu que les populations rurales aillent vers les textes, lois juridiques, l’USJPB a décidé de venir vers elles pour leur expliquer les tenants et aboutissants des textes juridiques afin de leur permettre de savoir où aller en matière judiciaire.
Massa Koné, secrétaire général de l’UACDDDD, a indiqué que son association accompagne l’USJPB, parce que cette université a été d’un apport considérable lorsqu’ils avaient été bloqués dans leurs dossiers judiciaires pour mettre leurs victimes dans leurs droits. «Notre coopération avec l’USJPB nous a permis d’édifier les questions juridiques. Elle nous a permis d’élaborer la loi foncière et la loi foncière agricole, des textes qui entretiennent un flou artistique sur le rôle des populations sur leurs espaces», a fait savoir Massa Koné. Il a visité les populations durant les trois jours de caravane afin de s’impliquer fortement dans les travaux, des questions sur les points qui leur semblent obscurs pour s’informer et se former auprès des experts en la matière, venus sous leurs pieds pour la circonstance pour leur expliquer de long en large les problèmes auxquels ils sont confrontés.
Le président de l’autorité intérimaire de la commune rurale du Mandé, Nouhoum Kelepily, après avoir salué l’USJPB de cette initiative à leur endroit, a invité les populations, notamment les jeunes, à rester vigilantes. « Les terres d’aucun village et d’aucune localité ne sont accaparées sans la complicité de ses fils, de ses habitants. Je demande à cet effet, à la jeunesse du Mandé, pour mettre fin à l’accaparement de nos terres, d’être vigilante, de ne pas être complice des prédateurs fonciers. Cela, pour que soit préservé le reste des terres qui est à notre profit et de celui de la commune, du pays. Pour que le pays se développe, il faut que chacun joue pleinement son rôle. A notre niveau dans le Mandé, nous devons le nôtre pour faire avancer, bouger les choses », a conclu Nouhoum Kelepily.
Des conférences seront animées, durant les trois jours avec les populations de Siby et Kamalé, par des professeurs, avocats, juges de même que des consultations juridiques par des étudiants pour lier la théorie à la pratique. L’on note entre autres, les thèmes suivants : « Droit foncier rural : aspects juridiques et coutumiers» ; « Sécurités : sécurité de l’environnement, sécurité des personnes, sécurité des biens» ; «Connaissance des institutions et procédures judiciaires » ; « Droit et libertés». Il est attendu des travaux que les résultats de l’enquête préparatoire soient restitués ; que le parcours et le chronogramme de la caravane soient adoptés ; que les thèmes aient été développés lors de la caravane.
A rappeler que le projet a pour objectif de contribuer au renforcement des capacités des enseignants chercheurs des trois universités partenaires en vue d’optimiser leur apport au développement de la résilience des communautés aux défis du changement climatique et de l’insécurité au Sahel. Ses activités sont basées sur cinq axes : l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet commun de recherche dans le contexte de transition démocratique ; la formation des formateurs en méthodes d’enseignement et sur les thématiques liées à la résilience, au changement climatique, à l’insécurité et à l’Etat de droit ; un diagnostic des curricula des facultés concernées et une relecture des programmes pour une meilleure prise en compte des problèmes de résilience, de sécurité et de l’Etat de droit dans les enseignements ; la facilitation de l’accès au droit et à la justice des communautés et des couches vulnérables à travers les caravanes et les cliniques juridiques et la diffusion des bonnes pratiques de résilience ; la mise en place de plateformes d’échange aux niveaux national et sous régional sur les questions de changement climatique, de résilience des communautés et d’Etat de droit.