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Mali : La situation échappe à la France !
Publié le vendredi 4 fevrier 2022  |  Le Pouce
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Que faire face à des autorités déterminées à se faire respecter ? C’est l’équation que la diplomatie française n’arrive pas à résoudre.

La diplomatie française s’enlise dans le sable sahélien et plus particulièrement au Mali. Avec des autorités françaises qui n’arrivent pas à se départir du « diktat colonial », le problème malien risque d’être un os qui va longtemps rester coincé dans leur gorge.

Et pourtant, on a l’habitude de dire que lorsque la force et la menace, ne marchent pas, il faut utiliser la diplomatie. Mais, les autorités politiques en France, sont-elles trop orgueilleuses, trop fières et imbues de leur supériorité, qu’elles ne peuvent admettre qu’elles se sont trompées de stratégie ?

Présenté au début comme un simple coup d’Etat qu’on va vite redresser selon les vieilles formules (sanctions et retour rapide à l’ordre constitutionnel), les deux coups d’Etat au Mali (2020 et 2021) semblent porter un coup à la diplomatie paternaliste de la France.

En clair, Assimi Goita, l’homme fort du Mali, ne veut pas se laisser faire et ne compte pas plier sous la pression de la « puissante » France. Du coup, c’est à un bras de fer diplomatique entre Bamako et Paris que l’on assiste mais la balance semble se pencher sensiblement du côté de la « junte » au pouvoir au Mali dont la méthode commence à séduire au-delà des frontières du Mali et du continent africain.

Ce qui était présenté au départ comme un simple changement de régime au Mali par la force, est en passe de devenir une lutte pour la libération de l’Afrique.

Ce n’est plus Mali contre la France, mais l’Afrique francophone contre la France. Et cette France ferait mieux de se ressaisir pour s’offrir une seconde chance dans un pré carré où elle perd de plus en plus pied. Sa crédibilité déjà forte entamée, est en jeu.

Mais, à écouter le président Français Emmanuel Macron ; le chef de la diplomatie française, Jean Ives Le Drian , le ministre de la Défense, Parly, on se dit ; « Mais, ces Romains n’apprennent pas de leurs erreurs ! ».

La réplique du ministre des Affaires Etrangères du Mali à son homologue de la France et celle du porte-parole du gouvernement de transition du Mali à la sortie de la ministre de la défense française, montrent toutes que quelque chose de fondamentale a changé dans les relations diplomatiques entre Paris et Bamako. Continuer de traiter ce pouvoir de transition avec peu de respect et de diplomatie, est une erreur que la France continue de commettre.

Le choc frontal ne sert pas les intérêts de la France ; elle déjà mise sur le banc des accusés à plusieurs reprises que ça soit au Mali ou ailleurs sur le continent africain, ferait mieux de faire son propre mea culpa et arrêter de vendre une illusion démocratique qui n’a jamais marché.

Sa soi-disant défense des intérêts des peuples (en Afrique), ne marche plus et c’est pourquoi la diplomatie malienne n’a pas manqué de rappeler à Jean Ives Le Drian que la France applaudit des coups d’Etat quand cela va dans le sens de ses intérêts et les condamne si cela ne sert pas ses intérêts.

Désemparée, la France tente désespérément de dresser tout l’Occident contre le Mali. Une mauvaise stratégie qui éloigne encore davantage le Mali de la France. Il est fondamental et impératif, pour une désescalade de la tension (entre Paris et Bamako) d’oublier les liens coloniaux et d’ouvrir un dialogue fondé sur le respect mutuel. Si la France persiste à faire croire que le pouvoir de transition est « illégitime » et « illégal », elle renforce des sentiments positifs vis-à-vis des militaires au pouvoir qui mettent en avant la nécessité de couper le cordon ombilical avec une « mère » indigne et incapable de nourrir convenablement et de protéger ses enfants. Ce sentiment est plus fort que n’importe quel autre sentiment en Afrique francophone en ce moment. Ce n’est pas le Burkina Faso ni la Guinée Conakry qui diront le contraire.

Tièmoko Traoré
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