AfriqueSortie de crise au Mali, Adama Ben Diarra : ’’ La sécurité d’abord, que les Maliens puissent jouir de leurs droits fondamentaux de Kayes à Kidal’’
Dans cet entretien qu'il nous a accordé à l'issue du rassemblement ce vendredi 4 février 2022, dont l'objectif a été de saluer la bravoure de la décision des autorités de la Transition d'expulser l'ambassadeur français du Mali et le soutien des pays africains à l'endroit du Mali, le leader de la jeunesse du Mali, Adama Ben Diarra, sanctionné par l'Union européenne ce vendredi, a répondu à la cette décision.
Qu'est ce que ça représente pour vous l'expulsion de l'ambassadeur français ?
Adama Ben Diarra: C'est une étape importante de la lutte, mais la victoire doit aller jusqu'au niveau final, c'est-à-dire l'étape suivante doit être le départ de barkhane et ensuite nous allons entamer le pas de la souveraineté économique et monétaire, le franc CFA, le Centre culturel français. La française doit plier ses bagages et que la souveraineté politique, économique et monétaire puisse être une réalité pour une identité africaine.
Aujourd'hui vous êtes sous le coup de sanctions ciblées de la part de l'Union européenne. Qu'est ce que ça vous fait ?
C'est un honneur, parce qu'on a juré de mourir pour la patrie et pour libérer la patrie, et j'ai reçu les félicitations du peuple malien. Sékou Touré l'a dit : '' Si la France vous supporte, c'est que vous avez trahi votre peuple, tant que la France vous combat c'est que vous êtes en train de défendre l'intérêt supérieur de votre peuple. Donc c'est un honneur de recevoir ces sanctions. Nous sommes en guerre depuis dix ans, nous voulons retrouver la paix, notre intégrité territoriale et vivre dans stabilité c'est cela notre objectif.
Qu'est-ce vous pensez des troupes étrangères ?
Nous pensons que toutes ces troupes étrangères sont sous le leadership français, Eucap, G5 Sahel, Eutm, Takuba Minusma, etc. Pour nous, la France et toutes ces forces doivent dégager et nous sollicitons la coopération militaire avec la Russie. Depuis les premières heures de l'indépendance du Mali, nous avons eu la coopération sur le plan militaire avec la Russie, et nous avons des souvenirs radieux avec les Russes. Au delà de cela, depuis que la Russie est là, en un mois seulement le monde entier voit le résultat concret sur le terrain. La France a fait neuf (9) ans, mais bien au contraire la crise s'est généralisée partout. Barkhane est un échec. La Russie, ce n'est qu'un retour à la source, ce n'est pas un nouveau partenaire.
Qu'est ce que les autorités maliennes peuvent faire pour améliorer les conditions de vie des populations ?
Déjà nos autorités sont en train de faire beaucoup, nous avons confiance en eux. Le président Assimi Goïta n'est pas venu pour des privilèges, mais pour répondre aux aspirations profondes des peuples maliennes qui ont mobilisé leurs énergies pour chasser le régime incompétent d'Ibrahim Boubacar Kéita soumis aux diktat français. Aujourd'hui, le peuple africain est fier de la direction du président Assimi Goïta.
Quand pensez-vous que les élections doivent avoir lieu ?
La priorité c'est la sécurité. Il faudrait d'abord que les Maliens soient en sécurité pour jouir de leurs droits fondamentaux, de Kayes à Kidal, pour pouvoir aller aux urnes, le premier droits de l'homme c'est le droit à la vie.