Dans un nouveau mémorandum rendu publique ce weekend, le parti du bélier blanc a invité les autorités de la transition de la transition à rassembler les forces vives de la nation pour la sortie de crise au Mali. Pour Tiébilé Dramé, se parler, se donner la main pour sauver le pays est la priorité des priorités.
Dans son document, le Parena a rappelé le contenu de son premier mémorandum où il a appelé les autorités de la transition à prioriser le dialogue. Le parti déplore que ses recommandations n’aient pas été entendues. Si beaucoup de Maliens estiment que les Assises nationales de la refondation ont proposé des solutions de sortie de crise, le Parena trouve le contraire. Il estime que ce sont ces assises qui ont débouché sur des résolutions qui ont aggravé l’isolement du pays. « Pays carrefour par sa géographie, situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, terre de rencontres, ayant tout au long de sa longue histoire, tissé des relations multiformes fécondes avec ses voisins, le Mali ne saurait devenir un pays isolé. Il est urgent de sortir de la situation actuelle », estime le parti de Tiébilé Dramé.
Selon le Parena, la situation au Mali est caractérisée, entre autres, par l’impasse du processus de restauration de la légalité constitutionnelle, laquelle impasse a entraîné des sanctions de la communauté sous-régionale; les effets desdites sanctions, notamment l ’augmentation inexorable des prix des produits de première nécessité et des difficultés économiques et financières que notre économie et notre peuple ne peuvent supporter; les attaques répétées contre les libertés démocratiques ; un climat politique marqué par l’intolérance et le sectarisme ainsi que par le retour d’une arrogance d’État que les Maliens croyaient révolue à jamais, une arrogance d’État digne du temps du parti unique et de la dictature; la dégradation de nos relations extérieures et l’isolement diplomatique croissant du Mali.
Parlant de la durée de la transition, le Parena affirme. « Pour nous, la feuille de route déclinée ci-dessous est compatible et réalisable sans refonte de l’architecture actuelle de la transition », a-t-on indiqué dans le mémorandum avant d’ajouter : «il suffira de rendre cette architecture plus inclusive pour conforter et rendre irréversible la volonté politique de conduire la transition à bonne fin dans la stabilité, sans nouveaux soubresauts ni chaos ».
Les propositions du Parena pour une sortie de crise
Le parti, après avoir rappelé ses différentes démarches depuis le début de la transition, a formulé des recommandations pour une sortie de crise. Ces propositions sont, entre autres, restaurer l’ordre constitutionnel à travers un calendrier consensuel ; dessiner une nouvelle Feuille de route en concertation avec les partis politiques, les sociétés civiles et les mouvements du Nord.
Le Parena demande à renouer le dialogue avec la CEDEAO en vue de la levée des sanctions; de la restauration de l’ordre républicain et de la sauvegarde de la démocratie qui relèvent, toutefois et avant tout, de la responsabilité des Maliens; lancer un audit approfondi du fichier électoral; commencer le processus électoral au lendemain de la prochaine saison des pluies et après les récoltes (à partir de novembre 2022); prévoir l ’entrée en fonction des nouvelles institutions avant la fin du mois de décembre 2022; faire organiser les élections par le ministère chargé de l’Administration territoriale; donner à la commission électorale (composée paritairement) les prérogatives de contrôle et de supervision des opérations électorales; tenir les législatives et le 1er tour de la présidentielle le même jour; adopter le mode de scrutin proportionnel pour l’élection des députés; faire des régions existantes (20) les circonscriptions électorales pour l’élection des députés; adopter une nouvelle loi électorale, relire la loi organique sur les députés et la charte des partis; instaurer le principe de la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote.
Pour le Parena, le dialogue entre Maliens s’impose. « Outre la crise sécuritaire, le Mali traverse une crise institutionnelle et politique. Se parler, se donner la main pour sauver le pays est la priorité des priorités. Un pays confronté à tant de défis (sécuritaire, institutionnel, politique, économique et financier) prépare mal son présent et son avenir, en restant divisé. Toutes les forces vives du pays (les sociétés civiles, les partis politiques, les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale) doivent convenir d’une Feuille de route de sortie de crise », précise le mémorandum.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS