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Bras de fer CEDEAO- Mali Entre l’orgueil et la réalité du terrain, la CEDEAO joue sa survie
Publié le lundi 7 fevrier 2022  |  L’Inter de Bamako
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© aBamako.com
Visite du président de la CEDEAO au Mali
Bamako, le 17 octobre 2021. Dans le cadre du suivi de la transition en cours au Mali, le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo- Addo, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, a effectué un déplacement à Bamako pour une visite de travail.
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Il serait exagéré de dire que sans le Mali, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne subsistera pas mais l'absence de ce pays porterait à coup sûr un impact considérable sur sa crédibilité. En effet, il n'est un secret pour personne qu'aujourd'hui la relation entre les autorités maliennes et l'institution sous-régionale est au plus bas depuis le renversement du régime d'Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui a entraîné l’irruption des militaires sur la scène politique.
Aujourd'hui, la situation ne semble pas se résoudre au plus vite, au contraire elle se détériore de jour en jour depuis l'annonce faite par les colonels d'un chronogramme de la transition s'étalant sur cinq(5) ans.
À rappeler que les autorités de la transition sont déjà sous le coup d'une sanction pour n'avoir pas fourni aucun effort pour l'organisation des élections aux dates préalablement convenues entre elles et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à savoir, le 27 février 2022, une date qui devrait consacrer la fin du régime militaire et le retour des civils au pouvoir au terme de l’élection présidentielle.
La CEDEAO s'était dit avoir pris ces sanctions pour contraindre les colonels à fournir l'effort nécessaire pour présenter un chronogramme détaillé des élections. Ces sanctions qui portent essentiellement sur l'interdiction de voyager et le gel des avoirs de tous les ministres du gouvernement, sauf celui des Affaires étrangères, ensuite de tous les membres du Conseil national de transition (CNT) qui joue office d'Assemblée nationale, ne semblent faire ni chaud ni froid aux autorités militaires qui se sentent investies de la mission de protection du territoire national, de la protection des personnes et de leurs biens et surtout de la sécurisation de notre territoire afin que s'installe sur toute l'étendue du territoire, la souveraineté de l'État. Ces nouvelles autorités ont pu prioriser la refondation de l'État qui passe forcément par la tenue des grandes réformes politiques et institutionnelles, au détriment de l'organisation des élections.
Pour elles, l'heure n'est pas à l'organisation des élections mais plutôt de poser les jalons nécessaires pour un Mali nouveau au risque de tomber dans les erreurs du passé. C'est justement dans le souci d'éviter ces erreurs du passé que les colonels au pouvoir ont ouvert ce vaste espace de dialogue et d'échanges à travers l'organisation des Assises nationales de la Refondation (ANR) sensées définir le choix stratégique et les orientations nécessaires pour l'émergence d'un Mali nouveau.
Ces ANR, dont la phase nationale s'est déroulée du 27-28-29 décembre 2021, ont été, on ne peut plus clair, par rapport à la mission assignée et la durée de la transition allouées aux autorités de la transition. C'est au terme de ces débats que le peuple malien dans sa grande majorité a décidé d'une durée de 6 mois à 5 ans pour la fin de la transition, délai qu'il juge nécessaire sortir le pays de cette crise à la fois multiple et multidimensionnelle dans laquelle il se trouve engouffrer, depuis 2013.
Au lieu de soutenir ces nouvelles autorités auxquelles le peuple malien a porté toute sa confiance, même si elles sont issues d'un coup d'État, pour le sortir de cette crise qui compromet son existence même ; au moment où les Maliens s'attendaient goûter aux délices de son appartenance aux grandes organisations sous- régionales, notamment la communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et Union africaine (UA), plutôt il se retrouve avec des sanctions inhumaines de la part de celles-ci en violation de tous les textes qui régissent ces organisations.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en occultant ces réalités pour s'enliser dans des sanctions injustes et injustifiées, fait plus preuve d'orgueil que de raison mais surtout, elle met en jeu sa propre crédibilité. Ces sanctions mettent en mal sérieusement une économie déjà aux abois à cause des invasions djihadistes et la maladie à coronavirus, mais elles soulèvent surtout des interrogations sur l'avenir de ces institutions et sur leur capacité à se mettre au service des peuples africains pour lesquels elles se sentent faites.
En effet, depuis, ces sanctions infligées au peuples malien sans commune mesure, nombreux sont des Africains de l'intérieur comme de l'extérieur qui ne cessent de s'interroger sur les vraies motivations de ses sanctions car il est difficile pour tout un chacun de comprendre comment ces responsables africains sont-ils arrivés à de telle extrême ? Est- ce réellement pour contraindre les militaires à céder le pouvoir aux civils comme on nous laisse croire, ou bien, c'est pour couper à la racine les germes d'une révolution nouvelle des peuples africains qui ne semblent épargner aucun pseudo-démocrate à la solde des puissances étrangères ?
En tout état de cause, leurs agissements contre nature contre le peuple malien ont poussé les Africains à se faire une autre idée de ces institutions. Et c'est parce qu’elles sont injustes, inhumaines et inacceptables, que ces sanctions ont sonné le réveil des consciences de tous les peuples africains pétris de justice profondément engagés pour la libération du continent africain. C'est pourquoi, les peuples africains de tous les pays d'Afrique et de la diaspora sont fortement mobilisés aujourd'hui pour soutenir le Mali dans sa résistance face à l'injustice. Ce n'est qu'un début, l'avenir nous dira le reste.
Daouda DOUMBIA
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