À la tête du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), le général Townsend estime que ces prises de pouvoir militaires en Afrique sont incompatibles avec les valeurs démocratiques américaines et sa déontologie militaire. « Nous privilégions les droits humains, nous nous efforçons de faire respecter le droit des conflits armés et nous croyons au contrôle civil sur nos militaires, dit-il.
La conférence virtuelle organisée par le Centre médiatique régional pour l’Afrique du département d’État des États-Unis le 3 février dernier, a été l’occasion pour le Général Townsend, de partager avec les participants : la Conférence des chefs d’état-major de la défense africaine de 2022 et de l’engagement commun des États-Unis et de l’Afrique en faveur de la sécurité sur le continent.
Il a révélé les modalités de soutien de son pays et présenté un bref aperçu des principales activités d’AFRICOM et de la conférence des chefs d’état-major de la défense qui vient de se conclure. Le conférencier du jour a intervenu sur quatre grands axes de travail dont le premier est de maintenir les relations stratégiques, l’accès et l’influence des États-Unis sur le continent. La deuxième est la lutte contre les menaces qui pourraient surgir en Afrique. Il faut souligner que le pays se concentre sur la lutte contre les menaces extrémistes violentes, mais il peut également s’agir de toute autre personne souhaitant nuire aux États-Unis ou à ses alliés et partenaires. La troisième est la réponse aux crises dont l’objectif est de prévenir une crise. Et enfin quatrièmement, le pays fait tout cela en partenariat avec ses alliés. « C’est la base de tout ce que nous faisons », dit-il.
En ce qui concerne la conférence des chefs d’état-major de la défense, ou CHOD (Chiefs of Defense) dont le thème de cette année est : « des investissements partagés pour un avenir partagé ». A entendre notre Général, au cours des trois derniers jours, environ 36 chefs d’état-major de la défense ou leurs représentants ont assisté à cette conférence tenue à Rome. De hauts responsables de la défense de toute l’Afrique et des États-Unis se sont réunis pour discuter des principaux défis auxquels nous sommes tous confrontés et qu’aucun de nous ne peut résoudre seul. Il reste convaincu que nos avenirs sont liés et les progrès d’une nation vers la sécurité profitent à toutes.
Par ailleurs, le conférencier n’a pas manqué de souligner que les États-Unis font des investissements là où ses valeurs et celles de ses partenaires sont en cohérence. Il dira que le monde a récemment vu émerger une tendance à des changements anticonstitutionnels de gouvernement sous l’impulsion de militaires. « Renverser des dirigeants élus peut annuler des décennies de progrès en matière de démocratie », déplore-t-il. A cet effet, il pense qu’il est important que les partenaires militaires se tiennent à l’écart de la politique.