Au lieu de s’inscrire dans la dynamique de la réconciliation et de travailler pour renforcer le parti, le Premier vice-président solitaire, Salikou Sanogo avec une minorité aux abois joue à la déstabilisation de l’héritage politique de Soumaila Cissé. Ne disposant ni la qualité, ni la légitimité, il décide de convoquer, le 5 février 2022 une réunion extraordinaire du bureau exécutif national pour radier 11 responsables du parti et suspendre 19 autres. Et cela en violation du statut et du règlement intérieur du parti.
Le 5 février 2022, le Premier vice-président de l’URD, Salikou Sanogo et son clan ont franchi la ligne rouge. En effet, l’homme censé être le chef d’orchestre du rassemblement de la grande famille de l’URD et de consolider les acquis politiques de Soumaila Cissé, a décidé d’emprunter le chemin contraire.
Le vieux professeur mesure-t-il les conséquences de sa dynamique destructrice de l’œuvre collective ? veut-il sacrifier l’URD sur l’hôtel des intérêts personnels d’un clan ? est-il en manque d’arguments pour se mettre en rupture de banc violant les textes (statuts et règlements du parti et règlements des mouvements affiliés jeunes et femmes) ? La réponse à ces questionnements permettra sans nul doute aux observateurs politiques et autres militants de l’URD de mieux comprendre les raisons qui expliquent la démarche solitaire de Salikou Sanogo à la solde d’une minorité qui ne veut nullement sentir un autre poids lourd dans les rangs de l’URD après la mort de son leader charismatique.
Le plan satanique d’un clan
A l’analyse des conclusions de la réunion extraordinaire convoquée par le Premier vice-président, le samedi 5 février 2022, il ressort que Salikou Sanogo est pris en otage par un clan qui bénéficie très certainement du soutien de la famille Soumaila Cissé. Il s’agit pour les partisans de la confiscation de l’URD, tapis à l’ombre, d’utiliser le désormais ancien intérimaire à la tête du parti pour arriver leur fin. Sinon, peut-on justifier la convocation d’une réunion extraordinaire par le Premier vice-président alors que le parti dispose depuis le 16 janvier 2022 d’un nouveau président à la suite d’un congrès extraordinaire pour mettre fin à la période intérimaire qui n’avait que trop durée depuis la disparition de Soumaila Cissé.
Il s’agissait pour les demandeurs de ce congrès extraordinaire d’avoir non seulement les 2 /3 des membres du BEN et plus 90% des sections de clarifier les positions des uns et des autres, mais aussi et surtout élire un président à la tête du parti. Ainsi, sous la conduite du Collectif pour la sauvegarde de l’URD (CPS -URD), la troisième vice-présidente a convié le congrès extraordinaire ayant conduit à l’élection de Gouagnon Coulibay à la tête de l’URD conformément aux textes du parti.
Après ce processus de redressement, Salikou Sanogo dispose-t-il encore de la légitimité pour convoquer une réunion extraordinaire sans pour autant consulter le président élu par un congrès convoqué en toute l’égalité ? Salikou connait mieux que quiconque la réponse à cette question sauf s’il opte pour le déni de la relater.
Lui et ses complices doivent se détromper au vu de la faible mobilisation des membres du BEN et des militants du parti lors cette fameuse réunion extraordinaire. Au regard des textes, cette réunion est nulle et non avenue.
Ce samedi ils étaient moins de 100 personnes à répondre à la convocation du vice-président. Alors, pour donner un caractère légal à cette réunion, il fallait atteindre le quorum estimé à 178/ 267 membres du BEN. En plus, les décisions d’une réunion du BEN sont adoptées à la majorité simple. Autrement dit, 89+1 du quorum.
Les textes du parti foulés au sol
Les observateurs politiques et les militants de l’URD ont assisté un véritable théâtre politique, le samedi 5 février 2022 au Cres de Badalabougou avec comme principal personnage, le Pr Salikou Sanogo à la solde d’un clan mal inspiré.
En effet, sans aucun respect, ni pour la mémoire de Soumaila Cissé, ni pour les textes du parti et ses camarades politiques, il s’est engagé dans une comédie politique sans issue en décidant en toute illégalité de radier 11 membres du BEN et suspendre 19 autres.
En voulant sanctionner un ou plusieurs militants du parti pour violation des textes, il était souhaitable, de ne pas également violer les mêmes textes (statuts et règlements du parti et règlements des mouvements affiliés de jeunes et femmes).
Sûrement, en prenant cette décision, Salikou et ses maîtres du jour ont certainement oublié l’article 76 du règlement intérieur du parti. Selon cette disposition, aucun militant de l’URD ne peut être sanctionné sans avoir été entendu par l’organe habilité à cet effet.
Ainsi, les organes chargés d’entendre et de prononcer les sanctions sont : le bureau du comité pour l’avertissement, le bureau de la sous-section après 3 avertissements, pour le blâme et le bureau de la section, sur proposition du bureau de la sous-section, prononce la suspension du militant.
Pour ce qui concerne l’exclusion, elle intervient après la suspension par le BEN. Cependant, il faut noter que le BEN n’est pas compétent pour suspendre un militant. Selon l’article 73 et 74 du règlement intérieur du parti, la suspension relève exclusivement de la compétence du bureau de la section.
La foudre de Salikou et son clan a également frappé les règlements intérieurs des mouvements des femmes et des jeunes. C’est une autre violation grave des textes de l’URD.
Le BEN ne dispose aucune compétence pour radier ou suspendre un membre du mouvement des femmes ou des jeunes. Selon l’article 78 du règlement intérieur du mouvement des femmes qui dit : ‘’Toute militante susceptible d’être sanctionnée doit être informée des griefs formulés à son encontre et doit être préalablement entendue’’.
La suspension d’une militante URD est prononcée par le bureau de la section selon la disposition de l’article 75 du règlement intérieur du mouvement des femmes.
Pour ce qui concerne le mouvement des jeunes, la suspension est prononcée sur la base de l’article 70 du règlement intérieur. En plus cette disposition, l’article 73 du même règlement intérieur exige que le militant jeune susceptible d’être sanctionné doit être informé des griefs formulés à son encontre et doit être préalablement entendu.
En plus de la violation des textes, le vieux professeur doit comprendre que l’exclusion est prononcée à l’encontre du militant reconnu être responsable du détournement des fonds du parti ou des derniers publics. Ou encore, acte avéré de spéculation foncière, acte avéré de candidature contre le candidat investi du parti ou la liste ou encore de soutien à un candidat ou à une liste autre que ceux investis par le parti.
Malgré ces manœuvres dilatoires, le nouveau président du parti issu du dernier congrès extraordinaire garde la sérénité. Selon certains membres du BEN, Gouagnon Coulibaly prépare une cérémonie de présentation des vœux. Avant cette cérémonie, le BEN/URD animera une conférence de presse aujourd’hui pour édifier l’opinion nationale sur les dessous de cette crise qui secoue le parti depuis le décès de Soumaila Cissé.