Au Mali, la présence du groupe de sécurité privée russe, Wagner ravive la polémique. Lundi dernier, lors de la visite du président Français, Emmanuel Macron en Russie, c’est le président russe Vladimir Poutine lui-même qui a mis à mal le discours des autorités maliennes de transition en démentant tout lien entre les mercenaires et l’État russe. S’il reconnait les activités commerciales de ces entreprises, Poutine souligne que “l’État russe n’a rien à voir avec cela’’.
Le Mali est-il “lâché en plein vol’’ par l’État russe ? En tout cas, c’est l’impression que le Président russe, Vladmir Poutine a donné lors de la visite de son homologue français dans les échanges pour la résolution de la tension qui oppose l’Ukraine à la Russie.
Les autorités de la transition malienne sont accusées par la Communauté internationale de faire recours aux services du groupe privé russe, Wagner pour lutter contre les terroristes qui écument le Sahel en général et le Mali en particulier depuis 2012.
Une quinzaine de pays européens, dont la France, mais aussi le Canada ou encore récemment les États-Unis, affirment que plusieurs centaines de mercenaires russes sont déployés au Mali.
Des affirmations démenties catégoriquement par les autorités maliennes de transition qui dénoncent une campagne de dénigrement contre le Mali et que les combattants russes qui soutiennent les forces maliennes ne sont pas des mercenaires, mais des soldats présents au Mali sur la seule base d’une coopération d’État à État avec la Russie. Cette explication semble contraire désormais à ce que Vladmir Poutine vient de laisser entendre.
Lundi 7 février 2022, Vladimir Poutine a contredit le discours des autorités maliennes en démentant tout lien entre les mercenaires et l’État russe. « Concernant le Mali, M. le Président (Emmanuel Macron) a soulevé cette question à plusieurs reprises, nous en avons discuté et M. le Président connaît notre position : le gouvernement russe, l’État russe n’a rien à voir avec ces entreprises qui opèrent au Mali », a indiqué le président russe lors d’une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron.
« Pour autant que nous le sachions, aucun commentaire n’a été fait par les dirigeants du Mali concernant les activités commerciales de ces entreprises », a-t-il ajouté suite à l’interrogation d’un journaliste. « Selon la logique générale qui s’applique à l’OTAN, aux membres de l’Alliance et aux futurs membres de l’Alliance, si le Mali choisit de travailler avec nos entreprises, il a le droit de le faire. Mais je tiens à souligner que l’État russe n’a rien à voir avec cela. Il y a des intérêts commerciaux de nos entreprises, elles négocient avec les dirigeants locaux », a conclu le chef de l’État russe.
Résultats remarquables des FAMa
Cette révélation surprenante de la part de la Russie se fait au moment où les forces armées maliennes engrangent d’importantes victoires sur les groupes terroristes au centre où les attaques ont drastiquement régressé. Plusieurs localités sous la domination djihadiste ont été libérées depuis l’arrivée des soldats russes au Mali. Toutefois, s’interrogent plusieurs observateurs, quelles seraient les raisons qui sous-tendent une telle sortie de Poutine ?