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Une discussion s’est engagée dans le Groupe de Travail Afrique (GTA) du NPA sur le changement de statut d’Afriques en Lutte (AEL)
Publié le lundi 30 avril 2012   |  Npa




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Si nous avons voulu dès le départ, faire d’Afriques en lutte une structure ouverte aux expressions venant des différentes organisation de la société civile, des syndicats et des organisations politiques de la gauche africaine, AEL restait l’émanation du Groupe de Travail Afrique du NPA et à ce titre portait la parole officielle du NPA sur les questions africaines.

L’évolution de la situation tant en France que sur le Continent nous amène à revisiter les formes organisationnelles d’AEL.

Au niveau de la France, la question de la lutte sans concession contre l’impérialisme reste un impératif, comme l’atteste l’actualité récente: Révélation de Bourgi sur les mallettes remplies de billets pour financer des hommes politiques, enquête sur les biens mal acquis des dictateurs soutenus par la France comme Bongo, Nguesso ou Obiang et surtout un interventionnisme grandissant y compris militaire sur le Continent, comme en Côte d’Ivoire, en Libye, ou plus récemment les interférences de la France dans le conflit sahélien qui a joué une nouvelle fois le rôle d’apprenti sorcier en soutenant au départ le MNLA. On connaît les conséquences désastreuses de cette politique. Interventionnisme aussi diplomatique, la dernière en date sont manœuvres de soutien à la réélection de Jean Ping à la présidence de la Commission de l’Union Africaine contre la candidature présentée par l’Afrique du Sud,

Au niveau de l’Afrique nous assistons à plusieurs évolutions. La plus marquante est évidemment le printemps arabe qui a convaincu à grande échelle que les dictatures mêmes celles qui apparaissaient les plus solides pouvaient s’effondrer sous les mobilisations populaires.

Dans le camp de ceux qui luttent contre l’impérialisme une tendance forte apparaît, celle d’un soutien acritique aux dirigeants africains qui ont eu maille à parti avec l’impérialisme, comme pour l’ivoirien Gbagbo ou le libyen Kadhafi. Ces militants n’hésitent pas à tenter des mobilisations de solidarité avec leur politique alors que ces personnages n’ont été que des représentants des fractions de la bourgeoisie de leur pays.

D’autres illusions existent sur le camp des pays prétendument progressistes qui aiderait l’Afrique ou devrait être un exemple pour l’Afrique. On y fait allusion principalement à la Chine qui pourtant ne fait que profiter de la division internationale du travail qui conscrit le rôle de l’Afrique à un immense réservoir de matière première où l’on peut puiser sans vergogne, sans se soucier des conséquences sociales et environnementale, du moment que l’on fournit aux quelques dictateurs locaux leurs prébendes, prix de leur complicité.

Mais l’Afrique c’est aussi ces formidables mobilisations populaires, ces grèves massives comme les fonctionnaires en Afrique du Sud et au Botswana ou dernièrement la grève générale au Nigeria. Ce sont ces manifestations en Ouganda au Burkina Faso contre le pouvoir ainsi que ces mobilisations contre les usurpations de pouvoir comme au Gabon ou au Sénégal.

Ces mobilisations nous les soutenons sans réserves, au même titre que les révolutions tunisiennes, égyptiennes, ou libyennes.

En France, nous le savons le courant anticapitaliste qui regroupe les militant révolutionnaires, la gauche radicale, les libertaires, les écologistes radicaux sont actuellement divisés ce qui se manifeste par des choix organisationnels différents. Certains sont au NPA, d’autre dans des organisations libertaires ou dans le Front de gauche. A cela s’ajoute de nombreuses personnes désorientées par cette division qui se sont mis en retrait provisoire ou militent dans des associations de solidarité internationale. Nous pensons qu’il n’y a aucune raison valable pour que sur la question de l’Afrique, de la solidarité avec les luttes africaines, la dénonciation de l’impérialisme notamment français, les militants anticapitalistes quelque soient leur différences, ne puissent travailler ensemble dans un même cadre organisationnel, qui soit capable de devenir un pôle de référence, tant dans la lutte que dans les débats avec les autres forces de solidarité en France mais aussi avec les organisations progressistes africaines.

C’est pour cela que nous somme en train de discuter sur la façon de mettre Afriques en lutte à disposition de tous ces militants. Afin que chacun puisse se sentir à l’aise, il apparaît nécessaire qu’Afriques en lutte s’autonomise du NPA au niveau organisationnel, qu’il ne soit donc plus l’émanation du secteur Afrique du NPA mais qu’ils deviennent un outil animé par des militants anticapitalistes africains et français.

C’est donc cette mutation que nous sommes en train de mener. Bien sûr des sensibilités et des différences d’approches se font jour, mais l’objectif est unanimement partagé, et déjà nous pouvons lancer un appel à tous les personnes qui sont intéressées par cet objectif de construire un pôle internationaliste, anti impérialiste fort de soutien aux luttes des populations en Afrique à nous rejoindre et faire vivre une «Afriques en lutte» désormais autonome.

Paul Martial

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