Le vendredi dernier, l’Union Européenne a emboîté le pas à la France et à la CEDEAO en infligeant des sanctions à l’encontre du Mali. Cinq hauts responsables maliens, dont le PM Choguel, sont interdits de survol de l’espace européen, leurs avoirs sont gelés et tout résident européen a interdiction de mettre des fonds à leur disposition. La France et ses alliés européens pourraient se résigner, courant février, à retirer totalement leurs forces Barkhane et Takuba du Mali. Leur décision serait motivée par la présence des paramilitaires russes au Mali. Ce qui est incompatible, se défendent-ils, avec la mission militaire occidentale dans notre pays. Au même moment, les américains persistent et signent que des centaines de mercenaires russes de « Wagner » sont déjà en service dans notre pays, sans même pouvoir fournir la moindre preuve de leur présence. Mais, il faut tout mettre en œuvre pour asphyxier économiquement et diplomatiquement le Mali. Les dirigeants de la sous-région sont mis à contribution : les sanctions financières et économiques de l’UEMOA sont maintenues. On se fout de la crise sécuritaire que connaît le Mali, il faut que les autorités organisent les élections.
Les occidentaux ont visiblement choisi le déni de la réalité et sont dans une dynamique de provocation. Ils entretiennent sciemment une psychose de belligérance envers le Mali. Ils sont obstinés à soumette ce pays à leur diktat. Leurs medias sont fortement instrumentalisés pour incessamment diffuser des informations tronquées ou biaisées sur le Mali et ses dirigeants. Les récurrentes invectives du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Le Drian et son homologue des Armées, Parly, sans compter celles du Chef de l’Etat français, Macron, en sont une preuve palpable. Ce trio de l’exécutif français, en manque de stratégie politique diplomatique pour défendre les intérêts de leurs pays au Mali, n’a trouvé autre chose que de s’en prendre frontalement aux dirigeants de la Transition qu’ils qualifient d’illégaux et de non légitimes. Alors qu’en âme et en conscience, ils savent pertinemment que c’est le contraire. Il est donc aisé de constater que les occidentaux ne ménagent aucun effort pour discréditer (voire diaboliser) les autorités maliennes de Transition afin de pouvoir susciter un soulèvement populaire à leur encontre. Tous les moyens sont bons pour fragiliser le Mali.
Face à cette agitation des dirigeants occidentaux, craignant de perdre leurs intérêts géostratégiques et géo-économiques au Mali, ceux de la Transition malienne doivent illico presto s’assumer pleinement. Ils doivent intelligemment mener la partie de bras de fer qui leur est imposée. Si toutes les options sont sur la table pour défendre la souveraineté du Mali, la dignité et les intérêts du peuple et de la nation multiséculaire, qu’attendent donc nos autorités pour annoncer des mesures plus fortes. En réalité, les occidentaux ne voudront jamais quitter le territoire malien qu’ils considèrent comme leur propriété privée. Ils mettront tout en œuvre pour ne pas faciliter la coopération militaire entre le Mali et la Russie. Ils ont clairement annoncé, dans le cadre de la lutte antiterroriste, qu’ils ne vont jamais quitter le Sahel. N’est-ce pas qu’en prévision du départ imminent des soldats de Barkhane et de Takuba du Mali, la ministre française des Armées est allée ce week-end au Niger pour négocier leur repli dans ce pays voisin ? Alors, nos autorités sont donc bien averties : Le niveau de la coopération militaire russe doit vite prendre en compte cette donne !