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Gouvernance : Le salut par le putsch et Les faits
Publié le vendredi 11 fevrier 2022  |  Le Pays
Célébration
© aBamako.com par AS
Célébration du 61ème anniversaire de l`indépendance du Mali
Bamako, le 22 septembre 2021. Le Chef de l`État, le Colonel Assimi Goita, Président de la Transition, a assisté au défilé militaire à la place d`armes de Kati
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Thomas Sankara du Burkina Faso, Jerry Rawlings du Ghana, Mathieu Kérékou du Benin, Seyni Kountché du Niger, Paul Kagamé du Rwanda font partie des dirigeants africains qui ont apporté de grands changements dans leur pays. Pourtant, ils étaient tous des putschistes. L’actuel président de la transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, est-il sur leurs traces ? En tout cas les signes sont là.


Depuis des mois, le Mali traverse d’énormes difficultés avec ses voisins de la CEDEAO, et la communauté internationale tout entière. Pourquoi ? Un officier supérieur de l’armée, le colonel Assimi Goïta, a pris le pouvoir par les armes après deux putschs, contre le président de la République Ibrahim Boubacar Keita et le président de la transition, Bah N’daw. Les tons se durcissent contre le Mali. Les exigences de la tenue urgente de l’élection présidentielle tombent de partout : la CEDEAO dont le Mali est un membre fondateur, l’union africaine, la France, l’Union européenne, les États-Unis bref la communauté internationale.

Au même moment, les populations donnent la légitimité au putschiste qui, en 9 mois, redonne espoir aux populations, donne une autre image, celle d’un pays souverain à son pays. Assimi Goïta est-il donc sur les traces des putschistes qui ont apporté de grands changements dans leur pays ? Car, d’après notre confrère Alain Foka, les grands changements auxquels on a assisté dans certaines nations africaines sont souvent venus du fait des militaires.

Thomas Sankara, l’icône de la lutte panafricaine

Bien qu’il fût venu au pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire, Thomas Sankara a donné, en quelques années, toutes les valeurs à son pays. Il avait redonné au Burkina Faso sa souveraineté. Il était l’icône panafricaine de la lutte contre l’impérialisme français.

Thomas Sankara a mené une lutte farouche contre la corruption et la délinquance financière et a inculqué aux populations les valeurs du travail, du mérite. Il restera à jamais une fierté pour le Burkina Faso, pour l’Afrique tout entière.

Jerry Rawlings, le putschiste qui a fait du Ghana une démocratie

Deux fois auteur de putsch, Jerry Rawlings a été le premier président de la IVe République du Ghana. C’est lui qui a fait du Ghana une démocratie. En effet, d’un père écossais et d’une mère ghanéenne, Jerry Rawlings, a dirigé le Ghana durant des années. Il était devenu chef d’État deux fois par coups d’État militaire et deux fois par élection. Il a ainsi marqué l’histoire politique du Ghana. Malgré les difficultés traversées, Jerry Rawlings a fait de son pays l’un des plus enviés en termes de démocratie. Il était un leader charismatique incontesté. Il a fait de grandes choses pour son pays.

Mathieu Kérékou, le caméléon

Lui aussi, venu au pouvoir par un putsch avant d’être élu président de la République après, Mathieu Kérékou a été un grand homme de la paix au Benin. C’est en tout cas ce que disent les témoignages qui lui ont été rendus après son décès. .« Le général Kérékou incarne encore aujourd’hui pour tous les Béninois la préservation de l’unité, du respect des uns et des autres, et la préservation de la paix dans le pays. Il a laissé un héritage que nous sommes obligés de préserver. C’est pour ça que nous sommes tous là », glisse furtivement François Abiola, selon nos confrères de Ouest France. La même source ajoute que le président de l’Assemblée nationale béninoise, Adrien Houngbedji, a salué « un grand homme d’État et de paix ».

« C’est sûrement le plus grand homme d’État de la période postcoloniale. C’est un exemple qui mérite d’être cité aujourd’hui, au Bénin et dans toute la sous-région. Par conséquent, nous devons saluer la perte d’un grand démocrate », a affirmé le parlementaire.

Seyni Kountché du Niger

Arrivé au pouvoir par un putsch, Seyni Kountché a dirigé le Niger pendant 13 ans. Celui-là qui, jusqu’à sa mort, malgré plusieurs tentatives de coups d’État, le général Seyni Kountché aura régné en maître absolu de l’État et des Forces armées, concentrant entre ses mains les trois fonctions les plus importantes du pays puisqu’il était chef de l’État, ministre de l’Intérieur et ministre de la Défense, a fait beaucoup pour son pays. Et selon notre confrère Alain Foka, les Nigériens se souviennent de ce putschiste pour son engagement tendresse et sa détermination.

Paul Kagamé du Rwanda

En Afrique, beaucoup célèbre le model Rwandais, selon Alain Foka. Ce pays, après une guerre civile, est devenu émergent dont rêvent les peuples d’Afrique. Le grand acteur de ce changement s’appelle Paul Kagamé, l’actuel président. Pourtant, il est arrivé au pouvoir par un putsch. Il est quand même arrivé à donner une indépendance économique à son pays, assurer la sécurité des personnes et leurs biens, donner l’éducation de l’qualité aux élèves, donner des soins de santé de qualité à ses populations. Mais, ce sont les acteurs de la démocratie, dans certains pays comme le Mali, qui ont favorisé la corruption, le clientélisme, le clanisme.

Assimi sur les traces de ces putschistes ?

Le Mali est dirigé, depuis 9 mois, par un officier supérieur de l’armée, auteur de deux putschs. Il s’agit du colonel Assimi Goïta. Même si les sanctions tombent de partout pour la tenue des élections, le jeune colonel engrange un résultat spectaculaire qui lui vaut tout le soutien du peuple malien. L’une des preuves de cette réussite est la montée en puissance de l’armée. En effet, les Maliens ont soif de la sécurité depuis près d’une décennie. L’insécurité fait partie d’ailleurs des raisons du soulèvement populaire qui ont emporté le régime IBK. Mais ces derniers mois, grâce à la diversification des partenaires du Mali dans la lutte contre l’insécurité, ce sont les forces armées maliennes qui terrorisent les groupes terroristes sur le terrain. Chaque semaine, l’armée enregistre de nouvelles victoires contre l’ennemi. Cela s’explique par l’importance qu’accorde le président de la transition à la sécurisation des Maliens et leurs biens. Il l’a bien dit dans son adresse à la Nation à l’occasion de la fête du 20 janvier 2022. Après avoir loué la bravoure des militaires maliens sur le front face à l’ennemi, le colonel Assimi Goïta a insisté sur la nécessité d’améliorer leur condition de vie et de travail. « Loin de leurs foyers, sur des terrains parfois hostiles, face à des adversaires qui ne reculent devant aucune atrocité et qui ne respectent aucune règle ou norme d’une guerre conventionnelle, nos Forces armées se battent au quotidien avec une foi, une ardeur, un courage et un dévouement qui forcent l’admiration et imposent le respect de tous… En effet, l’Armée républicaine du Mali est actuellement engagée sur plusieurs fronts… D’où la nécessité de renforcer, sans relâche, ses capacités opérationnelles et d’améliorer les conditions de vie des soldats qui ont décidé de défendre le pays au prix de leur vie. C’est dans cette optique que le Gouvernement de la Transition, malgré la situation économique difficile du moment, est en train de consentir de gros efforts pour hisser notre Armée à la hauteur de nos ambitions. Dans le but de faire de notre outil de défense, la véritable expression de notre souveraineté nationale, de profondes réformes ont été engagées afin de le moderniser et de l’adapter au contexte sécuritaire et sociopolitique de notre pays… » avait-il indiqué.

Sur le plan de la diplomatie, le colonel Assimi Goita inspire le respect pour le Mali. Dans les faits et discours, lui et son premier ministre plaident pour le respect de la souveraineté du Mali, de sa dignité. « Pour nous, le partenariat, c’est l’écoute mutuelle, c’est le respect mutuel, c’est agir ensemble, c’est travailler de concert sur des objectifs communs, au bénéficie mutuel de nos pays et de nos peuples respectifs. Le partenariat, c’est la non-immixtion et la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État ; c’est le respect plein et entier de sa souveraineté et de son indépendance. Le partenariat, ce n’est pas de nous donner des injonctions, mais de se parler en faisant preuve d’écoute mutuelle, pour comprendre et si possible prendre en compte nos préoccupations réciproques. Ces principes sacro-saints auxquels le Mali demeure fermement attaché n’ont, hélas pas toujours été observés ni respectés ces derniers temps. Ils sont même mis à mal dans le moment présent par ceux qui se croient fondés à décider pour nous et à notre place », avait déclaré le premier ministre Choguel Kokalla Maïga devant les ambassadeurs.

Le président de la transition, s’il continue sur cette voie, pourrait être un autre Thomas Sankara pour l’Afrique.

Il faut rappeler que l’ancien président de la République du Mali, feu Amadou Toumani Touré est l’un des grands démocrates que l’Afrique ait connu. Étant putschiste, c’est lui le père de la démocratie malienne.

Il faut également préciser que les Français continuent toujours de célébrer le général de Gaule pour ses multiples efforts pour une France meilleure. Pourtant, il était un putschiste qui duré au pouvoir durant plus d’une dizaine d’années.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

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