Invité de l'émission Internationales de TV5MONDE en partenariat avec Le Monde, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a annoncé l'envoi d'une mission au Mali. Il a également exigé le retour à la "normalité démocratique" en Tunisie. L'aide financière de l'Union européenne pourrait être conditionné à retour de la vie démocratique dans le pays. Extraits.
Des pays de l'Union européenne doivent-ils maintenir leur présence militaire au Mali ? L'Union européenne doit-elle maintenir sa présence au Mali ? Josep Borell se pose franchement la question.
Le Mali est un pays qui " vous a invité et qui a vous a demandé il y a deux ans au sommet de Pau [sommet en janvier 2020 entre les pays du G5 Sahel, la France et l'Union européenne, NDLR] de l'aider. Si les Maliens ont changé d'avis, on en prendra note", constate Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. "Il faut clarifier la situation", estime le chef de la diplomatie européenne.
Des pays de l'Union européenne ont envoyé des soldats au Mali dans le cadre de la force Takuba. Cette force n'est pas sous les ordres directs de l'Union européenne mais de Barkhane, la force française au Sahel. Par contre l'Union européenne a envoyé des instructeurs pour former les forces de sécurité maliennes au sein de l'Eucap Sahel Mali.
Au Mali, il faut clarifier la situation !
Josep Borell, Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
L'Union européenne, au même titre que la France, demande à la junte au pouvoir d'organiser une transition démocratique. Elle dénonce également la présence de mercenaires de la société russe Wagner sur le sol malien.
La Tunisie, source d'inquiétude pour Borrell
Au même titre que le Mali, la situation politique en Tunisie inquiète Josep Borrell.
Le chef de la diplomatie européenne demande au pouvoir tunisien actuel "un retour à la normalité démocratique" en Tunisie. "Nous sommes préoccupés par les évènements et on est en train de décider d'arrêter le déboursement d'une aide macrofinancière en fonction des événements", a indiqué Josep Borrell.
Il faut un retour à la "normalité démocratique" en Tunisie.
Josep Borrell, Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Les finances de l'État tunisien dépendent en partie d'une aide de l'UnioLe chef de la diplomatie européenne a tenu à souligner que les autres mécanismes d'aides de l'Union européenne permettant d'aider directement les citoyens tunisiens. Ces mécanismes ne seraient pas remis en cause. En effet, des fonds européens alimentent des organisations comme la Banque européenne d'investissement (BEI). Cette dernière finance la rénovation de 150 quartiers de Tunis.
Josep Borrell conditionne donc l'aide financière de l'Union accordée à l'État tunisien au retour d'une "normalité démocratique". Le 25 juillet dernier le président Kaïs Saïed a suspendu le parlement et mis en place un état d'urgence. Les ONG dénoncent un recul des libertés. Plusieurs figures de l'opposition ont été arrêtés.
Le vice-président d'Ennahdha, Noureddine Bhiri, proche de Rached Ghannouchi, à la tête du parti d'inspiration islamiste et bête noire du chef de l'État, a été arrêté le 31 décembre dernier. Le lieu de sa détention est inconnue. Le président Kaïs Saïed vient également d'annoncer la suppression du Conseil de la magistrature.n européenne de plusieurs centaines de millions d'euros. En mai 2021, avant le coup de force constitutionnel du président Kaïs Saïed du 25 juillet 2021, l'Union européenne avait annoncé la mise en place d'une aide de plus de 300 millions d'euros pour la Tunisie pour faire face à la crise du Covid-19.