Comment peut-on se laisser infantiliser à ce point jusqu’à aller croire la propagande qui essaie désespérément d’embarquer les autres contre le Mali ?
Ce fut le cas contre la Centrafrique avec de l’acharnement, des menaces, des mots voilés avec un Président élu. Il n’était pas question de coup d’Etat mais plutôt une volonté acharnée et maladroite de défense des intérêts au mépris de la sécurité et de la vie des Centrafricains. Sommes-nous forcés parce que formés à l’école française de chanter la marseillaise tous les jours ?
Pour celui/celle qui est le fruit de la reforme éducative de 1962 que les gouvernements « démocratique » du Mali ont par la suite avec l’aide de partenaires extérieurs et des bien formés de l’école française, « abâtardie » et mis à sa place un système dans lequel personne ne se reconnait désormais et qui nous conduit tout droit à un retour aux douloureux souvenirs des travaux forcés, ceci parait comme un cauchemar.
Démocratie, dit-on ! Election, recommande-t-on de les faire vite ? Pourquoi pas ? En 1960, il aurait été souhaitable que les ingrédients de démocratie furent légués aux pays nouvellement laissés pour indépendants. Si nos parents étaient contents de voir les colons partir ce n’est pas à cause de la blancheur de leur peau. Non, mais parce qu’ils avaient instauré un système de travaux forcés et leur départ mettait fin à cela. Nos parents étaient dans une prison à ciel ouvert où la chicotte régnait jour et nuit. Le commandant blanc avait droit de vie et de mort sur tous les Africains à l’exception de ceux que le système avait choisi comme « citoyen » de l’empire colonial.
L’assassinat organisé de tous les chefs d’Etat légitimes d’après indépendance était fait pour installer ceux qui étaient acquis et soumis. Le ridicule de certaines situations rimait avec l’infantile et le manque de considération pour « l’humanisme » des « élus » ou des « promus ».
Dans l’acharnement actuel s’agit-il vraiment d’une question de démocratie, de putsch ? Et pourquoi croit-on avoir tous les droits pour donner des leçons à tout le monde sur ce qui devrait être bon ou mauvais ? Peut-on croire que les « djihadistes » pourraient n’être que des mercenaires encouragés et mis en avant pour couvrir des desseins plus obscurs dans l’air du temps ?
Il est évident que l’islam est une culture étrangère importée, mais avec un peu de lecture, il est facile de savoir que les conditions de ce qu’on appelle « djihad armé » ne sont pas réunies dans aucun pays du Sahel. Vouloir se battre pour faire « djihad » au Sahel et gagner le Paradis des musulmans, mieux va falloir et plus facilement mener le combat (non armé) pour le développement afin de rendre la vie facile aux Sahéliens. Ce ne sont pas les moyens (financiers) pour le faire qui manquent à ceux qui soutiennent leur « djihad armé ». Tout autre discours autour des raisons religieuses relève de la manipulation pure et simple imaginée par des esprits ayant des agendas cachés.
Quel crime y aurait-il à vouloir se débarrasser des mercenaires manipulés au nom de la religion pour permettre aux populations de regagner leur domicile et arrêter les tueries quotidiennes d’innocents paisibles habitants ? Ne pas agir quand on le peut serait se rendre complice du massacre de concitoyens dans un silence coupable. Pourquoi ceux (parfois et très souvent étrangers) qui sèment la terreur dans le Sahel seraient-ils plus légitimes à continuer ce massacre que des Sahéliens qui ne tiennent autre langage et ne posent pour le moment autres actes que ceux allant dans le sens du respect de la dignité d’hommes, d’affirmation de la souveraineté et du respect auquel ont droit les populations de leur pays ? Ce serait tellement mieux d’expliquer tout cela dans un langage plus accessible, plus apaisée et éviter la logique de récitation de formules qui ne servent que les intérêts de ceux qui les produisent pour des raisons qui suscitent aujourd’hui trop d’interrogations.
Dire cela ne peut traduire aucun anti-constitutionnalisme si les actes posés vont dans le sens de l’affirmation de la souveraineté et la défense de la dignité niées. Les 30 ans de « démocratie » chantée n’ont pas apporté la stabilité souhaitée en 1991 en raison des failles identifiées qui n’ont jamais pu être reformées. Pourtant les félicitations étaient très vite arrivées « Je vous félicite car vous avez pu faire en trois mois ce que certains gouvernements n’ont pu faire en sept ans ». Comme s’il y avait un piège qu’il fallait à tout prix éviter.
Le décompte quotidien de concitoyens massacrés alors qu’on refusait les moyens pour combattre les criminels pendant que la non-motivation et l’indiscipline des armées étaient mise en avant pour justifier les faiblesses constatées. Et quand par inadvertance ce massacre est de leur fait avéré, leur trop grande suffisance les empêche ne serait-ce que des excuses plates, de les faire. Au contraire, menaces et dénigrements.
Peut-on comprendre que des jeunes ramassés dans leur village, au bord des routes, « formés » en un mois à peine au maniement des armes puissent être à mesure de déstabiliser toute une armée régulière de professionnels sachant que leur vie est en danger ? Seule la propagande peut faire croire à cela, quelle qu’asymétrique puisse être la stratégie de combat.
Après une série de massacres, le défunt IBK encore président avait dit « Nous savons désormais ce qui se passe. In cha Allah, nous trouverons la solution très bientôt. In cha Allah ! » presque les larmes aux yeux. La suite est connue.
Autant, on peut dire à ceux qui veulent que l’on rentre dans une logique de propagande contre le Mali, non ! Autant on doit dire à ceux qui tiennent les destinées du pays en main aujourd’hui, si vous ne respectez pas votre engagement pour un Mali nouveau, pas besoin de force en attente, les jeunes de Kati seuls suffisent à vous déloger et vous livrer au peuple malien !