«Bénévolat : l’autre nom du patriotisme ! Les 15 citoyens Burkinabé chargés de faire des propositions de feuille de route et de chronogramme de transition travailleront gratuitement pour leur pays. Un bel exemple de patriotisme que nous devrions imiter au Mali surtout en ces moments difficiles. Merci au gouvernement, au CNT et à l’ensemble de nos autorités de voir comment faire contribuer bénévolement nos concitoyens à la transition !», a posté, le 10 février 2022, sur sa page facebook, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara.
L’ancien maire de la commune IV, non moins membre influent du Parti Yelema « Le Changement » commentait l’acte posé par les membres de la commission technique chargée d’élaborer des projets de textes et un agenda de la Transition du Burkina Faso. Un acte hautement patriotique de la part des Burkinabé qui doit inspirer surtout chez nous. Une véritable invite à ceux et celles qui sont aux commandes de l’Etat depuis le coup d’Etat militaire du 18 août 2020.
Le patriotisme, ce n’est pas seulement à la bouche. Il est aussi dans les actes. Les membres du Conseil National de Transition (CNT) ont les mêmes avantages que les députés en période normale. Les membres du gouvernement de Transition bénéficient des mêmes avantages que leurs prédécesseurs. Le Président de la Transition a les mêmes avantages que le Président de la République. Rien n’a changé dans le traitement du Premier ministre et des Présidents des institutions. La décision du Président de la Transition d’accorder les 2/3 de son fonds de souveraineté aux œuvres sociales n’est pas une renonciation. Certes, ces réalisations soulagent les souffrances d’une partie de la population mais il s’agit-là d’un placement politique de la part du Colonel Assimi Goïta. Pourquoi le Président de la Transition ne peut pas se contenter de son salaire de Colonel ? Pourquoi le Premier ministre ne peut pas se contenter de son salaire de fonctionnaire de l’Etat ?
Le patriotisme, ce n’est pas seulement à la bouche. Il est aussi dans les actes. Des responsables qui parlent du patriotisme ne sont pas prêts à renoncer à certains de leurs privilèges. Et pourtant en 2012 suite au coup d’Etat militaire du Capitaine Amadou Haya Sanogo, il y a eu deux ministres du gouvernement de transition qui ont renoncé à leurs salaires. Il s’agissait de Sadio Lamine Sow, ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale et Soumana Makadji, ministre de la santé. Voilà un acte de patriotisme.
Des syndicalistes qui parlent du patriotisme décrètent des grèves pendant que la République agonise. Ils se disent patriotes mais n’hésitent pas à cesser le travail quand leur salaire accuse quelques jours de retard. Les commerçants qui parlent du patriotisme sont les premiers à créer une pénurie artificielle ou à augmenter les prix des produits.
Le patriotisme doit inciter les autorités à renoncer, pendant cette période assez particulière, à une partie de leurs privilèges. Le patriotisme doit inciter les travailleurs de l’Etat à renoncer à certains de leurs avantages. Le patriotisme doit inciter les commerçants à renoncer à faire des bénéfices en ces moments difficiles. Le patriotisme, ce n’est pas seulement à la bouche. Il est aussi dans les actes.
« Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux pour ton pays », disait le 35ème Président des Etats Unis d’Amérique John Fitzgerald Kennedy, mystérieusement assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas en Texas. Aujourd’hui, chacun de nous doit se demander ce qu’il peut faire pour le Mali et non ce que le Mali peut faire pour lui. Il faut que les autorités, qui ont la charge des affaires publiques, donnent l’exemple.