Non ! À mon avis, il n’y a pas d’autres conséquences économiques à craindre à ce niveau. Beaucoup pensent que la France nous tient par le cordon monétaire, notamment le francs CFA alors qu’elle ne peut même pas prendre des mesures spécifiques contre le Mali sur le plan économique. Parce qu’il y a un ensemble de quatorze (14) pays qui se retrouvent sur cette monnaie qui est le CFA, dont six pays en Afrique centrale et huit en Afrique de l’Ouest. Donc, le Mali n’est pas le seul pays dont la monnaie se trouve gérée en France.
Certains Maliens recommandent la création d’une monnaie nationale. Selon vous, cela est-il possible aujourd’hui ?
C’est une question extrêmement pertinente qu’il faut expliquer aux gens. Je vais être très franc et je pense que beaucoup ne savent pas de quoi ils parlent. En réalité la monnaie ne se créer pas comme ça du jour au lendemain. Non ! J’ai même entendu un humoriste dire que ‘’quand on a dit que le Mali crée sa monnaie, le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, a eu la diarrhée’’. Mais écoutez, ce n’est pas aussi simple que ça.
Mais pourquoi pas ? Quels sont les points de blocage ou les risques ?
Tout d’abord, créer une monnaie demande beaucoup d’efforts, de préalables, d’enquêtes et de moyens également. Il faut passer par des périodes d’expérimentation, ce qui peut prendre beaucoup d’années. Il faut aussi penser à l’équilibre financier vis-à-vis de nos pays voisins. Il ne faut pas qu’on se leurre, nous sommes à une transition et la transition ne peut pas prendre de telles décisions.
Pourtant cette question de monnaie restera d’actualité même après la transition.
Oui ! Mais, il faut aller au-delà de simple discours ou l’effet d’émotion. Pour créer une monnaie, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Et le Mali dans sa position géographique actuelle, s’isolera davantage s’il crée sa monnaie à lui. Je pense que dans l’État actuel des choses, le Mali n’a pas intérêt à s’isoler sur la question de la monnaie.
Au regard de la situation actuelle au plan économique, quelle proposition faites-vous aux autorités ?
Déjà, il y a une bonne nouvelle sur le plan sécuritaire. L’armée est en train de montrer un bon visage. Et la relance économique a un lien direct avec l’insécurité. Une fois cela réglé, l’économie va respirer. Il faut garder de l’espoir, nous sommes une grande nation et une nation bénie. Tous les pays du monde ont connu des difficultés et se sont relevés après, le Mali aussi s’en remettra.