L'Union européenne va vérifier si les conditions et les garanties sont remplies pour le maintien de ses missions de formation au Mali après le retrait militaire de la France et de ses partenaires européens de ce pays, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie européenne.
"J'ai envoyé une mission au Mali afin de vérifier avec les autorités maliennes sous quelles conditions et sous quelles garanties nous pourrions envisager la possibilité de garder ou de ne pas garder notre travail de mission de formation. La réponse viendra dans les prochains jours", a déclaré Josep Borrell au siège de l'Otan où il participe à une réunion des ministres de la défense de l'Alliance. L'UE a deux missions de formation au Mali, l'EUTM pour les forces armées et l'EUCAP Sahel-Mali pour la police. Le mandat de l'EUCAP, approuvé en 2015, a été prolongé au 31 janvier 2023. Celui de l'EUTM, depuis 2013, court jusqu'au 18 mai 2024. La ministre allemande de la défense Christine Lambrecht s'est dite "sceptique" jeudi quant à la prolongation de la mission des soldats allemands engagés dans les missions de l'UE et de l'ONU. "Nous verrons où nous en sommes avec l'annonce française, et nous ferons des plans en conséquence", a pour sa part annoncé le ministre britannique Ben Wallace. "Le gros des forces britanniques est engagé dans la mission de l'ONU aux cotés des Allemands et des Suédois", a-t-il précisé. "L'UE veut rester engagée au Mali et au Sahel, mais pas à n'importe quel prix", avait averti Josep Borrell lors de rencontres bilatérales à Bruxelles avec les ministres des affaires étrangères du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie après l'annulation d'une réunion entre l'UE et les pays du G5 Sahel après le coup d'Etat au Burkina Faso. "J'ai rappelé notre préoccupation majeure à la suite du déploiement avéré de mercenaires russes au Mali et des risques importants que ceci fait peser sur les populations civiles", avait-t-il déclaré. "Les méthodes de ce groupe sont incompatibles avec nos efforts collectifs en faveur de la sécurité et du développement", avait-il averti. Josep Borrell avait déclaré avoir dit au ministre malien Abdoulaye Diop "que tout changement dans les conditions de travail de Barkhane et Takuba aura inévitablement des conséquences".