9 ans après le lancement de l’opération militaire Serval au Mali, la France, ses alliés européens dans Takuba et le Canada ont confirmé un « retrait coordonné » du Mali. L’annonce a été faite jeudi 17 février, avant l’ouverture du sommet Union européenne-Union africaine, à Bruxelles.
La France, ses alliés européens dans Takuba et le Canada ont confirmé, hier, jeudi 17 février 2022 un « retrait coordonné » du Mali. Dans une déclaration conjointe, ils font part de leur « volonté de rester engagés » dans le sahel.
« La France et ses partenaires engagés dans des missions de lutte contre le terrorisme, à savoir les participants à la task force Takuba, ont pris la décision de retirer leur présence militaire au Mali », a déclaré Emmanuel Macron. Ce retrait sera effectué « de manière ordonnée avec les armées maliennes et avec la mission des Nations unies au Mali ». Pendant cette période, des militaires européens des forces spéciales Takuba « seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes dans la région frontalière du Mali ».
Les partenaires internationaux mobilisés au Sahel, dont la France, entendent désormais redéployer leurs forces sur le terrain pour faire face à la menace djihadiste, selon une déclaration conjointe publiée jeudi. « Afin de contenir la potentielle extension géographique des actions des groupes armés terroristes en direction du Sud et de l’Ouest de la région, les partenaires internationaux indiquent leur volonté d’envisager activement d’étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest, sur la base de leurs demandes », soulignent-ils dans la foulée de l’annonce du retrait militaire des Français du Mali.
Lors d’une conférence de presse à l’Elysée, aux côtés des présidents ghanéen et sénégalais, Emmanuel Macron a précisé que la fermeture des dernières emprises au Mali à Gossi, Ménaka et Goa ne sera pas immédiate, à l’inverse du retrait des troupes d’Afghanistan. « Nous allons donc progressivement fermer, dans un exercice qui va prendre 4 à 6 mois, les bases qui sont présentes au Mali. Pendant ce temps (…) nous allons continuer d’assurer les missions de sécurisation de la Minusma , la mission de l’ONU au Mali forte de plus de 13 000 Casques bleus, essentiellement africains », a expliqué le président français.
Selon Emmanuel Macron, le bilan de l’intervention française lancée par François Hollande au Mali en 2013 demeure positif. « Que se serait-il passé en 2013 si la France n’avait pas fait le choix d’intervenir ? Vous auriez à coup sûr un effondrement de l’État malien », a-t-il fait valoir, en ajoutant qu’« ensuite nos militaires ont obtenu de nombreux succès », dont l’élimination de l’émir d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) en juin 2020.
La France et ses partenaires souhaitent toutefois « rester engagés dans la région » sahélienne et « étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest » pour contenir la menace djihadiste. Les modalités de cette réorganisation seront arrêtées au mois de juin.
Concernant l’organisation paramilitaire russe Wagner, Emmanuel Macron a critiqué des mercenaires arrivés au Mali avec des « finalités prédatrices, (…)parce que la junte, qui est au pouvoir après deux coups d’État, considère que ce sont les meilleurs partenaires qu’ils peuvent trouver pour protéger leur propre pouvoir, pas pour lutter contre le terrorisme ».