Au lieu d’imposer une amende aux commerçants fautifs de l’importation de poulet de chair en cette période de cherté au Mali, la douanes confisque les marchandises et l’utilise sans procédures judicaires. Cette situation agace certains commerçants qui crient à un règlement de compte et demandent à la justice de sévir.
La pénurie de chair de poulet dont la population souffre aujourd’hui est la conséquence directe de l’interdiction d’importation dans notre pays des chairs de poulets venant de certains pays européens par les arrêtés interministériels n° 0596 du 18 mars 2004 et n°091551 du 8 juillet 2009. Malgré la fin de la grippe aviaire dans ces pays concernés, cette décision demeure toujours injustement.
Pris à l’époque par les plus hautes autorités pour éviter l’importation de la grippe aviaire dans notre pays et aussi d’aider la filière aviculture nationale à se prospérer, cette décision a avéré ses limites. En plus du chômage centaines d’importateurs, des milliers de jeunes travaillant dans le secteur. Cette interdiction devient aujourd’hui un autre problème pour la population. La production locale étant insignifiante pour les besoins des consommateurs, les chairs de poulet se font rares dans la capitale d’où les spéculations sur le dos des clients.
Au cours de notre enquête, nous avons sondés certains clients et visités certains marchés, supermarchés, restaurants et hôtels, nous sommes rendus compte que depuis plusieurs mois les chairs de poulets se font rares dans la ville de Bamako. Selon nos interlocuteurs, les raisons de cette pénurie sont nombreuses. Il s’agit la conséquence directe de l’interdiction d’importation dans notre pays des chairs de poulet venant de certains pays européens par les arrêtés interministériels n° 0596 du 18 mars 2004 et n°091551 du 8 juillet 2009 et l’incapacité des aviculteurs locaux de satisfaire la demande de la population en chairs de poulet.
Du coup, le kilogramme de poulet est passé de 1500 à 2500FCFA. Ce prix pourrait connaitre des évolutions négatives dans les semaines à venir.
Il est temps que les autorités privilégient l’intérêt de la majorité de la population, car certains aviculteurs se tapent la poitrine déjà que l’heure de se faire la fortune est arrivée avec cette pénurie.
Un adage dit le malheur des uns fait le bonheur des autres. Mais, une seule chose est sure, la population commence à s’impatienter face à cette situation qui n’arrange qu’une minorité de propriétaire de fermes et de volailles dans notre pays.
Au même moment, la douanes saisit et exhibe les chairs de poulet à Kouremale. La dernière saisie s’est déroulée, il y a quelques mois. Elle porte sur 5 tonnes pour une valeur d’environ 10 millions de FCFA.
Le couac est que dans la présentation de ces produits saisis, le directeur régional des douanes de Koulikoro, Mamadou Traoré a annoncé que les chairs de poulet saisis seront mises à la disposition du parc zoologique de Bamako pour les animaux. Comment, un directeur régional peut décider une telle chose sans passer la justice qui doit normalement trancher avant toute utilisation ? La douanes est-elle au dessus de la loi ?
Une seule chose est sure, les commerçants commencent à s’agacer de l’attitude de la douane. Selon un commerçant qui a voulu garder l’anonymat, les chairs de poulets saisis propres à la consommation devrait être données aux réfugiés, prisonniers et d’autres nécessités, après une décision de la justice. « Dans un pays ou les gens ont de la peine à manger, on ne doit jamais détruire des aliments propres à la consommation comme ça », dira notre interlocuteur.
A cet effet, ces commerçants victimes de cette situation sans procédures judiciaires interpellent les plus hautes autorités et la justice à sévir contre cette pratique qui n’honore pas notre pays.
Dans notre enquête, nous avons tenter de joindre la direction régionale de la douane de Koulikoro en vain. A la surprise générale, un tricycle transportant des cartons de poulet de chair a été appréhendé lundi dernier par les éléments de la BMO au niveau de Hall de Bamako. Les invesgations ont révélé que les 30 cartons saisis sur le tricycle font partie des saisies des services de douanes mises à la disposition de la direction générale de Zoo. Faute de moyens, la direction met les aliments dans les congélateurs de certains opérateurs économiques pour conservation. Certains profitent de cette situation pour vendre ses aliments.