Après l’annonce du président français Emmanuel Macron du retrait des forces françaises déployées au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane et Takuba, les responsables français ont multiplié les sorties et communiqués.
Le candidat à la présidentielle française, Jean-Luc Mélenchon, évoque un bilan globalement désastreux. «
Le retrait piteux du Mali signe le bilan accablant du duo Hollande Macron. Le désastre était si largement prévisible ! Et cela depuis le premier jour. Mais tel est le prix de la gloriole de quelques-uns », écrit le leader de la gauche française dans un communiqué.
Faisant le bilan de presque une décennie de présence française au Mali, Jean-Luc Mélenchon évoque les milliards d’Euros dépensés, les 53 militaires français morts au combat et l’humiliation faite à la France. « 53 militaires tués au combat plus tard, des centaines sans doute de civils maliens pris entre deux feux, dix ans de guerre et un seul vote à l’Assemblée nationale, trois millions d’euros dépensés par jour, huit milliards au total et nous devons partir, humiliés », écrit-il.
Le Communiqué de Jean-Luc Mélenchon
Le retrait piteux du Mali signe le bilan accablant du duo Hollande Macron. Le désastre était si largement prévisible ! Et cela depuis le premier jour. Mais tel est le prix de la gloriole de quelques-uns. Ceux-là ont transformé une opération militaire ponctuelle en une expédition sans perspective politique autre que de faire les fiers à bras à Paris. Tels furent Hollande président et Le Drian ministre des Armées.
Puis, nous eûmes dans la même partition Macron ex secrétaire général de l’Elysée devenu président et Le Drian cette fois-ci ministre des Affaires étrangères. Les deux tout aussi incapables de sortir notre pays de l’impasse dans laquelle ils l’ont enfoncé. 53 militaires tués au combat plus tard, des centaines sans doute de civils maliens pris entre deux feux, dix ans de guerre et un seul vote à l’Assemblée nationale, trois millions d’euros dépensés par jour, huit milliards au total et nous devons partir, humiliés.
Qu’avons-nous fait pour mériter cela ? La France a-t-elle envahi le Mali ? Non ! Elle y est venue à la demande de son gouvernement d’alors. A-t-elle manipulé les putschs qui se sont succédés ? Non. Elle a été incapable de les prévoir – en dépit des avertissements – et ensuite d’y réagir utilement. Son président, Emmanuel Macron a juste donné le feu vert aux putschistes en allant parrainer au Tchad l’accès du fils Deby, bientôt imité au Mali et au Burkina. A-t-elle imposé une solution politique quelconque sur place ? Non, elle n’avait ni projet, ni volonté, ni accord avec les Maliens hélas. Il faut donc partir juste parce que c’est devenu intenable. Juste écrasé sous le poids de la bêtise et de la désinvolture des chefs civils français qui se sont grisés en voulant jouer à la guerre. Nous laissons un pays ami en ruine, un peuple frère déchiré, un putschiste au pouvoir et une bande de mercenaires russes ratissant son espace comme une meute féroce.
Les Français sont mal. Les Maliens guère mieux dans un tel contexte. Ils souffraient et vont souffrir davantage encore. Mais la France ne mérite pas l’opprobre. Ni son peuple ni son armée. Ce n’est pas ce départ que j’ai souhaité en m’exprimant tant de fois sur le sujet. Le contraire ! Prévoyant cette fin piteuse en queue de poisson, j’ai dit et répété qu’il fallait à notre pays un délai et un cahier des charges pour quitter les lieux. Un plan discuté avec les Maliens. C’est-à-dire un but politique et des conditions de retrait annoncés de longue main. Evidemment j’ai demandé sans trêve comme président alors du groupe parlementaire insoumis que cela soit politiquement discuté aussi devant notre parlement. Bastien Lachaud, député de Seine Saint Denis et responsable des questions militaires des insoumis en a fait autant je ne sais combien de fois par tous les canaux d’expression à notre portée. Un gouvernement de l’Union populaire devra refonder entièrement notre politique d’accords de défense en Afrique. Il ne peut plus être question de se voir convoqué puis renvoyé comme nous l’avons été au Mali.
Dans l’immédiat je crois qu’il faut revenir dans les bases françaises existantes sur le continent africain, avoir un sérieux débat d’ensemble au Parlement avant de décider quoi que ce soit de nouveau. Et surtout je ne fais aucune confiance à je ne sais quel nouveau déploiement sur le terrain dans le Sahel décidé par les auteurs du désastre actuel.