Au Conseil national du patronat du Mali (Cnpm), on s’achemine vers une sortie de crise avec l’installation effective de l’administration provisoire chargée d’organiser de nouvelles élections, après avoir procédé au toilettage des textes. L’objectif ultime étant de réconcilier les cœurs et les esprits pour redonner à ce syndicat patronal son lustre et son crédit d’antan, l’administration provisoire adopte d’ores et déjà une démarche inclusive pour une dynamique unitaire qui démarre fort avec la convocation de tous les groupements professionnels, membres du Cnpm sans exclusive, à une réunion d’information ce vendredi 18 février 2002 dans l’après-midi, au siège de l’organisation patronale.
Il ne faut pas perdre du temps en laissant le serpent passer pour se mettre ensuite à taper sur ses traces. Pour dire que le contentieux électoral qui a handicapé le bon fonctionnement du Conseil national du patronat (Cnpm) est désormais un malheureux incident à vite oublier pour aller de l’avant. En effet, la justice ayant tranché à travers des décisions qui ôtent aux deux protagonistes du conflit tout droit de prétention d’être président du Cnpm, il faut désormais s’atteler à rafistoler les lézardes causées par ce tiraillement qui amène les autorités, tout comme le citoyen Lambda, à se demander ce qu’il y a vraiment de si spécial au Cnpm, pour nécessiter tout ce charivari.
En tout cas, ceux qui tentent de faire revivre ce contentieux ne servent pas le secteur privé et auraient certainement des intérêts particuliers à se morfondre dans cette situation qui n’honore pas le Cnpm censé regrouper la crème des affaires du Mali. Il y a donc nécessité de ne plus parler de camp Diadié dit Amadou Sankaré ou camp Mamadou Sinsi Coulibaly, comme l’ont fait remarquer les membres de l’administration provisoire lors d’un point de presse tenu le mardi dernier dans la salle du Conseil du Cnpm.
Cette administration provisoire, décidée lors de l’Assemblée générale du 8 février 2022 tenue par les groupements professionnels réunis dans un Cadre de concertation, est composée actuellement de 8 membres, chacun représentant un Groupement professionnel. Elle est extensible jusqu’à 12 membres, comme le précise le procès-verbal de ladite assemblée générale. Quatre postes sont donc à pourvoir puisqu’il y a des groupements professionnels qui prennent le temps d’une concertation interne. La démarche inclusive étant désormais la règle, il faut leur faire de la place.
En l’absence du président de l’administration provisoire, Soya Golfa, en déplacement hors de Bamako, le vice-président, Boubacar H. Diallo a animé le point de presse dans la salle du Conseil du siège du Cnpm, ce qui prouve donc une installation légale dans les lieux, suite à la remise des clés par un huissier. C’est pour gérer les affaires courantes en s’appuyant sur un Secrétariat permanent animé par trois membres du personnel du Cnpm et deux représentants des groupements professionnels.
En tout cas, pour l’administration provisoire, les missions sont claires : adopter une démarche inclusive afin de réussir la réunification des membres du patronat, procéder à la relecture des textes en y extirpant toute source de conflit à l’avenir et enfin organiser des élections transparentes pour avoir un Bureau exécutif légal, légitime et crédible.
Réunion de tous les membres, sans exception
Dans cet élan de dynamique unitaire, tous les groupements professionnels, sans exclusive, sont conviés par l’administration provisoire à une réunion d’information qui se tiendra en principe ce jour, vendredi 18 février, à 16 heures, dans les locaux du Conseil national du patronat (Cnpm) à l’ACI 2000 où des éléments de la gendarmerie veillent sur la sécurité et la tranquillité de l’édifice.
Rappelons que le Cadre de concertation avait effectivement invité tous les 39 groupements professionnels (GP) et conseils patronaux de régions (CPR) à une assemblée générale, le mardi dernier, 8 février 2022, dans la salle de conférence du Maeva, à Hamdallaye ACI 2000, avec un ordre du jour en quatre points : La situation de la crise du Cnpm ; les solutions de sortie de crise ; la mise en place d’une administration provisoire et la mise en place d’un Secrétariat permanent.
Le quorum étant atteint avec notamment 28 organisations présentes sur les 39 convoquées et qui composent le Cnpm, 27 ont validé toutes les organisations prises, sans réserve. Une seule a demandé un temps de consultation en interne pour pouvoir se prononcer. C’est donc à la majorité écrasante que les décisions ont été prises lors de cette assemblée générale.
L’administration provisoire, telle que décidée par ladite Assemblée générale, comprend pour le moment huit membres, mais peut être étoffée pour en avoir 12. Elle est ainsi composée : président : Soya Golfa (Commerce) ; vice-président : Boubacar H. Diallo (BTP) ; membre : Mme Cissé Fatimata Kouyaté (Tourisme et Voyages) ; membre : Aboubacar Bah (Bétail-Viande) ; membre : Issa Sidibé (Mines) ; membre : Bouréhima Guindo (Pétrole) ; membre : Cheick Omar Sissoko (Intrants agricoles) ; membre : Souleymane Koné (CPR de Sikasso) et quatre autres membres restent à être désignés.
Le Secrétariat permanent du Cnpm, avec cinq personnes dont les trois ont été déjà désignés: Abdourahmane Guindo, directeur du département Formation du Cnpm ; Sidy Moctar Dicko chef du Service informatique du Cnpm ; Boubacar Keïta, chef du Service financier du Cnpm, doit comprendre encore deux personnes qui seront désignées par les Groupements professionnels.
Et pour rassurer tout le monde de la transparence du travail de l’administration provisoire, l’accompagnement de la justice est sollicité, à travers la supervision par le parquet du tribunal de grande instance de la commune IV de Bamako.